Education supérieure: les étudiants africains champion de la mobilité

En 2008, 310 000 étudiants africains sont partis suivre un cursus universitaire à l’étranger. De fait, les étudiants africains sont les plus mobiles de la planète.

 

 

1 sur 16 poursuit ainsi son cursus hors de son pays de résidence.

Les anciennes puissances coloniales figurent au premier rang des destinations les plus prisées, mais d’autres pays émergent, y compris en Afrique.

Pouvoir accéder à de meilleures formations

La décision de partir à l’étranger est souvent contrainte, en raison de l’absence de la spécialité choisie par l’étudiant. Ainsi, au Cap-Vert, où les possibilités sont très limitées, 92 % des étudiants sont hors du pays.

Mais la principale motivation pour partir étudier à l’étranger reste la possibilité d’accéder à une meilleure formation. Beaucoup d’étudiants quittent alors leur pays après un premier cycle, conscients des limites du système éducatif national. En 2008, 57,5 % des Africains inscrits en France ont déjà un diplôme équivalent ou supérieur au master. De plus, quand ils choisissent un pays développé, les étudiants du continent peuvent aussi compter sur une meilleure reconnaissance internationale de leur diplôme.

Les universités des anciennes capitales coloniales attirent les étudiants africains

Pour beaucoup de ressortissants africains, surtout chez les anglophones, le rêve américain garde sont attrait. En 2009, plus de 6 000 Nigérians et presque autant de Kényans étaient ainsi aux États-Unis pour finir leur cursus en dépit de coûts prohibitifs – entre 25 000 et 34 000 dollars par an en incluant le logement et les dépenses de la vie quotidienne.

Moins chères et largement ouvertes aux étrangers, les formations canadiennes font elles aussi un tabac, notamment chez les francophones. Mais chez ces derniers, c’est surtout Paris qui reste la destination la plus en vogue. Paris accueille plus de 100 000 Africains dans le supérieur, soit environ la moitié de son contingent d’étudiants étrangers. Ce choix s’explique largement par le partage de la langue, mais aussi, dans une certaine mesure, par une culture, une histoire commune et la présence d’une forte diaspora africaine. Cette relation particulière, on la retrouve également au Royaume-Uni, où étudient près de 12000 Nigérians, et au Portugal, qui accueille près de 5 000 ressortissants angolais.

Des universités africaines attirent les étudiants du continent

L’Afrique du Sud alloue chaque année 5 % de ses effectifs dans le supérieur aux États de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Ainsi, au Zimbabwe, sur un total de 23 500 étudiants partis poursuivre leurs études hors du pays, près de 18 000 se trouvent en Afrique du Sud. Mais les universités sud-africaines, classées parmi les meilleures dans les palmarès internationaux, attirent bien au-delà de la SADC.

En Afrique de l’Ouest, aux côtés du Nigeria, du Cameroun et du Sénégal, le Ghana est, depuis une dizaine d’années, une destination alternative pour ceux qui veulent suivre un cursus en anglais. L’attirance du Ghana s’explique par le coût des formations bien moins chères qu’en Afrique du Sud et également par la qualité des diplômes délivrés, surtout dans les secteurs bancaire et pétrolier.

Le Maroc est également une destination universitaire attirante. En 2008, ils étaient environ 8 000 africains inscrits dans les établissements publics du royaume, soit une augmentation de 25 % en l’espace de cinq ans. Une tendance qui s’explique par le bon niveau général des établissements du pays, mais aussi par la volonté des autorités marocaines de faire de leur pays un hub de formation pour l’Afrique francophone. En effet, 90 % des élèves inscrits dans le supérieur, dont environ 20 % dans les grandes écoles ou en faculté de médecine, bénéficient d’une bourse d’État, et les étudiants originaire d’Afrique subsaharienne collectent en tout 76 % des aides données aux élèves étrangers.

Source  :  Afrique Avenir le 26/04/2011

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