Plusieurs centaines de jeunes Mauritaniens ont manifesté lundi dans le centre de Nouakchott contre le pouvoir du président Mohamed Ould Abdelaziz.
Ces manifestants, qui se font appeler « les jeunes du 25 février », jour de leur première mobilisation contre le régime, ont commencé très tôt lundi à affluer vers une place du centre-ville dont l’accès a été interdit par un impressionnant dispositif des forces de l’ordre.
Ils s’étaient donné rendez-vous via Facebook pour cette manifestation baptisée jour de la colère. Évitant d’affronter les forces de l’ordre, les jeunes ont occupé les rues proches de la place, coupant la circulation en plusieurs endroits, notamment sur l’avenue Gamal Abdel Nasser, principale artère du centre.
Mouvement pacifique
Le peuple veut le départ du régime, ont clamé les manifestants, arborant des drapeaux de la Mauritanie et des banderoles affirmant le caractère pacifique de leur mouvement. Ils ont aussi mis en garde contre toute répression pour éviter le pire, auquel nous sommes prêts, a dit l’un de leurs porte-parole.
Une mise en garde relayée par les députés de l’opposition qui ont menacé dans un communiqué de se joindre aux manifestants en cas d’intervention de la police. De précédentes manifestations de jeunes organisées depuis le 25 février à Nouakchott ont été sévèrement réprimées par la police.
Pour la première fois, de nombreuses jeunes femmes affiliées à l’opposition ont participé à la manifestation, preuve, selon leur porte-parole Fatimettou Mint Ahmed, de leur contribution à l’oeuvre de mise à l’écart du régime véreux en place, au nom de toutes les femmes du pays.
Heurts raciaux à l’université
Selon la porte-parole, le gouvernement est responsable de la véritable menace contre l’unité de notre peuple que constituent les heurts raciaux à l’université. De violents affrontements ont opposé la semaine dernière des membres de syndicats rivaux lors d’une élection interne à l’université de Nouakchott. Plusieurs personnes avaient été blessées.
Ces syndicats ont eux-mêmes regretté des violences à caractère racial entre étudiants islamistes et de la communauté négro-mauritanienne. La Mauritanie est dirigée par Mohamed Ould Abdelaziz, un général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en août 2008, puis élu à la présidence de la République en juillet 2009.
Source: Jeune Afrique