La faculté de médecine de l’Université de Nouakchott a abrité jeudi une conférence sur la problématique « éviter et régler les conflits » animé par M. Ahmedou Ould Abdalla, ancien Représentant du secrétaire général de l’Onu au Burundi,
en Afrique occidentale, en Somalie, également président de la commission mixte camerouno-nigérienne.
Dans son exposé, le conférencier a abordé les causes des conflits et les moyens appropriés pour les éviter, ainsi que les solutions idoines et la possibilité de leur résurgence.
Il a souligné, à ce propos, que les conflits ne sont pas le fruit du hasard, mais ont des origines et des racines multiples qu’il a résumé dans l’absence de la justice, le recours aux répressions et à la violence contre leurs peuples, la gabegie dans les différentes sphères de l’Etat.
Il a poursuit en indiquant que les crises mûrissent et finissent par exploser au premier malheur.
M. Ahmedou Ould Abdalla a montré que le développement des communications modernes (téléphone portable, Internet) a facilité la sensibilisation des citoyens contre la mauvaise gouvernance et l’anarchie, précisant que les conflits peuvent être évités par la concordance de l’action intérieure et extérieure face à ces impasses et par le travail collectif pour la pays ainsi que par la conjugaison des efforts communs de tous les acteurs en faveur de la stabilité.
Evoquant la possibilité d’éviter les conflits, le conférencier a cité en premier lieu le dynamisme de l’acteur principal; le diagnostic des causes réels de la crise; être animé d’une volonté; la disponibilisation des moyens économiques et logistiques.
Il a cité aussi la nécessité de connaître l’histoire contemporaine du pays, les raisons éventuelles des conflits, soulignant l’importance du renforcement des acquis de la paix, et ce grâce à la consolidation des institutions nationales pour former une base solide en vue du retour à la paix, de la préservation de l’appui de la communauté internationale qui comprend les Etats voisins et les organisations sous-régionales, et le maintien d’un front uni pour reconstruire le pays.
Le président de l’Université de Nouakchott M. Isselkou Ould Ahmed Izidbih avait prononcé un discours dans lequel il a présenté les grandes lignes de la conférence, mettant également en exergue l’importance du travail scientifique en raison de son rôle dans la prévention des conflits.
« Les différences de points de vue, les conflits d’intérêts et la tendance à l’accaparement des richesses et du pouvoir, la compétition des multinationales et des nations et même les divergences d’opinions entre les différentes élites au sein d’une même société ont, entre nombre d’autres facteurs, suscité des conflits et provoqué des guerres » a-t-il dit, soulignant que cela a eu des conséquences tragiques au terme desquelles des peuples ont été exterminés et des civilisations détruites.
Le président de de l’Université a indiqué enfin que l’Université œuvrera dans le cadre de sa mission de propagation de la culture et des sciences et d’ancrage des valeurs du dialogue à abriter ce type d’activités ainsi qu’à tirer profit de toutes les expertises nationales et internationales.
Notons que la conférence qui est organisée par l’Université de Nouakchott s’est déroulée en présence de responsables officiels et de plusieurs hommes de culture et de pensée en Mauritanie.
Source : AMI le 14/04/2011