Pétrole de Taoudeni: Les espoirs de Total s’évaporent !

totalLes espoirs suscités par les tests de production pétrolière du groupe Français, Total, dans le bassin de Toaudeni s’évaporent avec la publication du dernier rapport de l’entreprise, le 28 mars dernier. Les es résultats y sont qualifiés de «décevants» après les forages sur le bloc Ta8. Un maigre espoir persiste quand même avec le démarrage de la campagne sismique sur 1000 km dans le second bloc dit Ta7.

 

Le constat de déception de la société française Total semble sans appel, suite aux forages tests effectués à Taoudeni sur le bloc Ta8 dont l’entreprise française est le principal opérateur à hauteur de 60% de l’investissement. Les résultats sont rendus publics dans le dernier rapport d’activités 2010 de l’entreprise. Deux autres opérateurs sont concernés par la déroute de ce permis Ta8. Il s’agit de la société étatique algérienne Sonatrach (20%) et Qatar Pétroleum International (20%).

Espoirs de courtes durées
Installée, depuis 2005 en Mauritanie, suite à deux contrats de partage de production signés avec l’Etat mauritanien sur les deux blocs, dans le bassin de Taoudenni, sur une aire de 58.000 kilomètres carrés, la société Total avait misé sur le nord de la Mauritanie, frontalier de l’Algérie, une zone où elle travaillait déjà en collaboration avec Sonatrach. En octobre dernier, le président de la République, Mohamed Ould Abdelaziz, recevait une délégation de la société française Total conduite par M. Jean François Arrigui, président de Total Exploration Mauritanie et comprenant son directeur général, M. Pierre Devoyes. Les déclarations faites par les responsables de la société française quoique prudents avaient suscité un espoir de voir enfin l’or noir jaillir des entrailles de Taoudeni. En effet, dans une déclaration faite à l’issue de cette rencontre, François Arrigui, avait indiqué après avoir informé le président de l’avancement des travaux sur le Ta8 «nous allons rentrer dans la phase de tests c’est à dire que l’on va mesurer la qualité et la quantité des hydrocarbures que nous pensons avoir remportée. D’ici quelques semaines, j’espère que nous aurons plus de choses à dire sur ce sujet » avant d’insister :«pour l’instant, nous attendons, mais sommes confiants ». Or, c’est ce sentiment de confiance que les mauritaniens ont interprété comme une déclaration mesurée pour ne pas faire «enivrer» les mauritaniens. Mais aujourd’hui, cette soif du pétrole, en raison de son impact sur l’activité économique nationale, n’est pas étanchée par les dernières conclusions de Total sur son activité en Mauritanie. A moins d’un délit d’initié, il faut bien se faire à l’évidence que les résultats encourageants de la prospection ne garantissent pas la consécration d’une exploitation de gisements non mis en évidence de faisabilité. Mais en Mauritanie, pire que l’offshore de Chinguitty, découvert par Max Devietri, l’onshore, soupçonné recelé des gisements, est encore plus édifiant sur l’amère réalité que le terrain mauritanien ne regorge pas de cette denrée dont, après le désastre nucléaire nippon et la désaffection de cette technologie dans le monde, dépendront de plus en plus les nations.

Tout n’est pas perdu ?

Un maigre espoir. Mais un espoir quand même persiste, après l’échec enregistré sur le permis Ta8. Il s’agit du bloc Ta7 où une campagne sismique 2D de 1 000 km a démarré en 2011. Ses résultats ne seront pas connus avant quelques mois. Mais dés à présent, l’espoir s’amenuise dans les têtes des mauritaniens et c’est peut être mieux de rester sobres après le mirage de devenir un «émirat » pétrolier. De la découle surtout la nécessité pour les autorités –même s’il n’y aucune raison que la prospection onshore s’arrête- de mieux gérer le potentiel de richesses naturelles qui se reconstituent comme les ressources halieutiques. C’est surtout de la gestion responsable de notre Or bleu que l’on dépend véritablement aujourd’hui.

Jedna DEIDA

Le Quotidien de Nouakchott

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