Troisième meeting de la coordination du 25 février: De l’ampleur

«La coordination du 25 février» un collectif d’initiatives nées sur «Facebook» et constituées de jeunes se présentant comme apolitiques a organisé l’après-midi du 4 mars son troisième grand meeting à la place des Blocs, au centre de Nouakchott.

 

Le meeting intervient après ceux tenus les 25 février et 1er mars a drainé de la foule et s’est déroulé à un moment où se tenait au Palais des Congrès de Nouakchott, une réunion du Panel de haut niveau sur la Cote d’Ivoire regroupant outre le président Mohamed Ould Abdel Aziz, les présidents Burkinabé, Sud Africain, Tchadien et Tanzanien. 
Plusieurs organisateurs perchés sur une camionnette sont relayés pour haranguer une foule venue nombreuse (par milliers) en utilisant à cet effet une sonorisation alimentée par un groupe électrogène.

Se félicitant de «l’incapacité des services de renseignement à noyauter la coordination en dépit de moult tentatives», l’un des orateurs membre de l’initiative «Dégage Aziz» a insisté sur le caractère pacifique et civique de leur démarche. «Nous continuerons à manifester, personne ne pourra, même en nous découpant en rondelles, nous en empêcher!» a-t-il prévenu.

«Nous ne sommes pas ici pour semer les troubles. Ceux qui veulent le faire seront chassés » a-t-il également ajouté.
«Nous avons soif», «Nous avons faim», «Nous voulons une justice indépendante», «Non à l’esclavage», «la Mauritanie c’est sa jeunesse», «Non à la gabegie», «Non à la hausse des prix», «un pays riche, un peuple pauvre» et «pourquoi se taire ? » pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les jeunes.

 Le gros des revendications étaient d’ordres socio-économiques comme on l’a vu et peuvent donc  trouver des débuts de solution à travers des reformes ou des mesures pratiques, quoique  la récente annonce faite par la Primature relative à l’organisation d’un concours de recrutement de 250 cadres au mois de mars, a été critiquée par l’un des intervenants qui a estimé qu’elle est destinée à «jouer sur les esprits» car insignifiante compte tenu du nombre des chômeurs qui dépasserait les 100 000.
Les revendications qui vont au delà des reformes et qui versent dans le sens de la rupture et du changement de régime ont également été présentes dans le discours des manifestants : «Les militaires doivent regagner leur caserne et le pouvoir doit revenir aux civils . Non à la militarisation de l’Etat et du système.» a déclaré Djibril Diallo l’un des orateurs qui s’est exprimé successivement en Pulaar et en Arabe.
Le meeting du 4 mars s’est terminé sans incidents. Le gouvernement a choisi jusqu’ici d’observer, de comprendre et de réagir par des engagements et des promesses.

Mais le phénomène prend de l’ampleur malgré la minimisation de son impact et de ses orientations par des correspondants de la presse étrangère mis au pas ,ainsi que par des journalistes locaux, griots du régime. 

Il n’est donc pas certain que le gouvernement -qui ne compte pas que des colombes- va continuer sur la même lancée, surtout que la fronde a gagné l’intérieur du pays.

Source  :  Tahalil Hebdo le 04/03/2011

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