KASSATAYA le 04/03/2011. Les manifestants étaient encore nombreux à avoir répondu à l’appel de « la jeunesse du 25 Février », réunis sur la place des anciens Blocs rouges ce vendredi 04 février.
Dès la fin de la prière du Vendredi ils ont marché de la Mosquée Saoudienne en direction de cette même place rebaptisée « place de la liberté » et choisie comme lieu d’occupation pacifique depuis le 25 Février.
Sur le modèle des mouvements de la jeunesse du monde arabe, les appels à la mobilisation s’étaient effectués via les réseaux sociaux, en particulier Facebook. De même, des tracts avaient été distribués appelant à se mobiliser.
Sur un ton bon enfant les manifestants ont réclamé des réformes économiques et politiques, le plein emploi pour la jeunesse, la baisse des prix, un changement de gouvernement…
Au milieu des manifestants on pouvait remarquer la présence du maire d’Aoujeft, Mohamed Moctar Ould Hmein Amar, venu soutenir « les revendications légitimes des jeunes ».
Après des débuts quelques peu hésitants et une mobilisation somme toute assez faible ( la première manifestation avait réuni entre 1000 et 2000 personnes), le mouvement de la « jeunesse du 25 Février » semble avoir trouvé des échos parmi certaines franges de la population en proie à la crise économique et au chomage.
Certains commentateurs de la vie politique mauritanienne avaient vu dans ce mouvement encore balbutiant, la marque de l’opposition. Les membres des partis de la Majorité avaient même raillé cet appel de la jeunesse.
Mais selon les observateurs de Kassataya il semble que ce mouvement soit spontané et qu’il n’y ait pas de leaders politiques.
Avertissement aux politiques ou simpe feu de paille?
Si, jusqu’à maintenant, les autorités politiques ont fait preuve d’une grande discrétion en, par exemple, rendant la présence des forces de l’ordre discrète, ce mouvement qui prend de l’ampleur petit à petit est surveillé attentivement afin de savoir s’il avortera dans l’oeuf ou s’il risque de prendre une ampleur non prévue.
Certains manisfestants ont dénoncé, par exemple, des « tentatives de casser le mouvement » en ralentissant les accès internet.
Ces ralentissements ont bien été constatés depuis quelques jours par nos correspondants à NKTT mais il est impossible de dire s’ils sont dus à des problèmes techniques ou à des tentatives de couper l’herbe aux appels à manifester transitant par les réseaux sociaux.
Les manifestants ont appellé à rester sur la place des anciens Blocs Rouges jusqu’à ce soir et ont promis de nouvelles mobilisation jusqu’à que leurs revendications soient entendues.
Le climat social actuel reste tendu avec de nombreuses manifestations dans certaines villes de l’intérieur, manifestations de protestation contre la hausse des prix des denrées de base.
Sur le plan de la mobilisation syndicale de nombreux préavis de grèves ont été déposés par les centrales syndicales pour les jours qui viennent.
Manifestations de jeunes, manifestations de certaines population contre la cherté de la vie, grèves, grogne sociale, crise économique…: le « printemps social » risque d’être chaud pour le gouvernement malgré les annonces faites par le Premier Ministre, Moulaye ould Laghdaf, de la création de quelques 17 000 emplois et de milliers de logements sociaux.
