Le Pmjd répond à Tawassoul: Quand Tawasoul verse dans la surenchère

Le parti « Tawassoul », d’obédience islamiste, rangé dans le camp de l’opposition en Mauritanie, a déversé, lundi, un flot continu de critiques contre le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

Ce parti qui certes ne fait pas partie de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) a tout simplement donné l’impression aux observateurs les plus avertis de la scène politique mauritanienne qu’il cherche à voler la vedette à « ses frères ennemis » de l’opposition en versant dans le sensationnel.
Quoi de plus étrange, en effet, que d’appeler à la révision de la Constitution mauritanienne votée par une écrasante majorité de Mauritaniens. Il faut que Tawassoul – mais aussi tous les autres partis de l’opposition qui en veulent au président Aziz de les avoir laminés au cours de la dernière présidentielle – comprennent que c’est le Peuple qui décide. Et le peuple a choisi Aziz pour gouverner durant 5 ans, avec une majorité confortable dans les deux chambres du Parlement et d’autres partis qui n’ont pas encore eu l’occasion de se présenter à des scrutins municipaux et législatifs mais dont l’apport pour le pouvoir est loin d’être négligeable.
Une révision globale de la Constitution du pays en vue d’instaurer « un régime parlementaire de nature à limiter les pouvoirs excessifs du président de la République » pour quoi faire ? Tawassoul devait avoir le courage de dire aux Mauritaniens qu’en cherchant à affaiblir les pouvoirs dévolus à l’Exécutif, à travers la personne du Président de la République, comme en France, aux Etats unis et dans d’autres grandes nations démocratiques, on cherche tout simplement à semer la pagaille parce que les élus auront l’impression d’être plus forts que le président. Voyez un peu ce qui se passe en Grande Bretagne et en Irak où le chef du gouvernement est à la merci de l’humeur des parlementaires. Et quand on sait que ceux-ci changent de camp à la faveur des « offres », on peut être sûr que la Mauritanie, si le projet – ma foi ridicule – de Tawassoul est adopté, entrera dans un cycle d’instabilité sans fin. Un gouvernement tous les 2 ou 3 mois ? C’est ça que cherche Tawassoul ?
En outre, dans ce qui a été présenté par ce parti comme une vision politique de la réalité et l’avenir de la Mauritanie, sous le titre de « Réformes avant qu’il ne soit trop tard », Tawassoul dresse un tableau très sombre de la situation du pays. Il a ainsi dénoncé « le laisser-aller sans pareil dont sont victime les jeunes » de la part du pouvoir, avec un chômage et des prix qui atteignent des sommets jamais inégalés. Là encore, ceux qui regardent la réalité avec objectivité – et qui comparent les deux ans passés par Ould Abdel Aziz avec les 20 ans de Taya – savent mesurer l’importance de la distance parcourue sur le chemin du développement et du changement véritable. Les programmes phares du gouvernement (construction des routes et la distribution de parcelles) que Tawassoul essaie de minimiser sont, justement, les atouts qui ont permis au président Aziz de gagner les cœurs des populations. Ils ont été réalisés avec les milliards d’ouguiyas qui étaient détournés par les gabégistes aujourd’hui mis à la touche et qui sont les principaux instigateurs, au niveau de certains milieux du pouvoir et de l’opposition, de la campagne de dénigrement et de tentative désespérée pour semer le doute dans l’esprit des populations. 
Sur le plan politique, « Tawassoul » n’a vraiment pas raison de dire que le pouvoir du président Aziz ne veut pas le dialogue. C’est plutôt le contraire. C’est l’opposition qui ne perd aucune occasion de louvoyer très souvent, quand il s’agit d’aller vraiment vers ce dialogue politique auquel tout le monde sait que c’est le président Aziz qui a appelé le premier, précisant, tout de même, que la référence à l’Accord de Dakar est un faux problème. Pour le reste, Tawassoul est vraiment passé à côté.
Nouakchott, le 1er Mars 2011
Le président du PMJD
Mahmoudi Ould Saibout
Membre du Bureau exécutif de la Majorité présidentielle
Président de l’Initiative de Sauvegarde de la Démocratie/Ere nouvelle

Source  :  Tahalil Hebdo le 01/03/2011

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