Notre pays fait face à un péril particulièrement grave. Au moment où il connait une crise multiforme, politique, économique et sociale des plus aigues, des bandes de terroristes et de trafiquants en tout genre écument, quasiment, le pays tout entier.
Au grand jour, elles menacent la sécurité des citoyens et celle de nos hôtes étrangers, mettent en danger les biens publics et privés, hypothèquent lourdement la pérennité de l’Etat, en sapent les fondements et compromettent fortement toute entreprise d’investissement.
Une telle situation confirme, si besoin était, l’échec patent de la stratégie sécuritaire développée par le régime qui soutenaient à cor et à cri avoir éloigné à jamais le spectre du terrorisme qui hantait naguère le pays ; il disait, à qui voulait l’entendre, avoir repoussé à des centaines de kilomètres de nos frontières les bandes armées se targuant d’avoir assuré au peuple mauritanien des frontières sécurisées , inaccessibles sauf par des points de passage précis et évidemment bien contrôlés.
L’échec patent de ce « plan sécuritaire » avec son lot de conséquences incalculables est dû en particulier à la suffisance personnelle de ses auteurs, leur amateurisme dans la conduite des affaires publiques, mais aussi à la non association de l’expertise nationale notamment au sein des forces armées et de sécurité, et la non intégration des équilibres sous-régionaux lors de sa conception.
Ce plan fut en fait la matérialisation d’ententes obscures contractées ci et là au préjudice des intérêts de la Mauritanie.
Aussi les mesures sécuritaires ne pouvaient en aucun cas à elles seules parvenir à juguler ce fléau, d’autant plus que des mesures d’accompagnement économiques et sociales – à même de faire face au terrorisme dans ses racines et ses causes profondes que sont notamment l’injustice, la marginalisation et le désespoir qui frappent une grande frange la jeunesse-, n’ont pas été prévues.
Dans ce contexte particulièrement grave, fidèle à ses positions intangibles de défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays, le RFD réaffirme de nouveau son soutien indéfectible aux forces armées et de sécurité dans l’accomplissement de la mission que la loi leur a dévolue ; demande à ce qu’elles soient suffisamment dotées – en hommes et en matériel- afin qu’elles puissent s’acquitter pleinement de leur devoir patriotique ; souhaite que les forces armées et de sécurité restent en dehors des clivages politiques et des querelles politiciennes et condamne sans détours l’implication de nos soldats dans des entreprises guerrières engagées en dehors de nos frontières nationales.
Le RFD lance un appel au peuple mauritanien tout entier pour qu’il resserre ses rangs, dépasse dans ce moment crucial les divergences secondaires et exige la conception et la mise en œuvre d’une politique nationale cohérente, sécuritaire et sociale à même de faire face au péril que représentent le terrorisme et le crime organisé.
A cet égard , le RFD rappelle qu’une telle politique passe nécessairement par la mise en place d’institutions d’état crédibles, dont les dirigeants sont, avant toute autre préoccupation, soucieux , dans la lucidité, de la sécurité de leurs citoyens et de leurs biens , mettent les intérêts supérieurs de la nation au-dessus des autres considérations , et ne font pas de la lutte contre la gabegie un slogan creux, ponctuel , aux relents de règlement de comptes .
Cet appel n’a point été entendu par l’unique détenteur des leviers de commandes du pouvoir, prouvant ainsi son incapacité à appréhender la gravité de la situation que traverse le pays et à se mettre à la hauteur des grands défis auxquels le pays s’expose présentement dans une conjoncture nationale et internationale pleine d’incertitudes.
Nouakchott, le 8 Février 2011
La Direction de la Communication du RFD