Deux membres d’Al Qaïda arrêtés en Mauritanie : Les terroristes tentaient d’entrer au Sénégal

La police des frontières de la Mauritanie aura finalement pris le dessus sur les deux terroristes membres d’Al Qaïda en fuite depuis quatre jours. Ces derniers ont été arrêtés, samedi, à Tesseim, au moment où ils s’apprêtaient à traverser le fleuve Sénégal.

Cependant, l’accrochage entre ces deux éléments d’Al Qaïda et les gendarmes a fait deux morts : un militaire et un terroriste.

La cavale des deux éléments, supposés appartenir à l’organisation terroriste Al Qaïda, a pris fin samedi. Au terme de quatre jours de course poursuite, les deux terroristes ont connu deux sorts différents : l’un a été arrêté par les éléments de la police des frontières, l’autre s’est donné la mort en déclenchant la ceinture bourrée d’explosifs qu’il portait par devers lui. Et il avait, au préalable, tué un gendarme.

La stratégie des limiers a consisté à encercler les deux suspects, lesquels étaient apparemment à bout de souffle, dans la localité de Tesseim, à un kilomètre seulement du village de M’Boyo, en territoire sénégalais, précisément dans la communauté rurale de Guède-Village. Armés jusqu’aux dents, les hommes en tenue n’ont donné aux deux éléments d’Al Qaïda d’autre choix que de se rendre ou de mettre un terme à leur vie. Cependant, leur tâche n’a pas été facile, puisque l’accrochage entre les forces militaires et les deux terroristes a eu lieu dans une zone touffue d’arbres où il est très difficile de repérer un individu.

Ces arrestations font suite à l’attentat survenu mercredi dernier à 12 km de Nouakchott. Ce jour-là, une voiture bourrée d’explosifs avait explosé non loin de la capitale mauritanienne, tuant sur le coup les trois passagers qu’elle transportait. Sitôt le forfait commis, l’organisation de Ben Laden sortit un communiqué pour revendiquer cet attentat manqué.

Au cours d’un point de presse organisé à Nouakchott, le ministre mauritanien de la Défense nationale a soutenu que le véhicule qui avait explosé, était destiné à commettre un double attentat dans la capitale Nouakchott. L’un contre la caserne militaire, l’autre contre l’ambassade de France. Le ministre mauritanien avait même souligné que d’importants moyens terrestres et aériens avaient été déployés pour retrouver les présumés terroristes. C’est ainsi que la jonction entre les forces de gendarmerie et la garde nationale s’avérera payante. En effet, deux jours après ce forfait, des forces de sécurité ont intercepté une voiture 4×4 soupçonnée appartenir à Al Qaïda, non loin d’Irkiz, un village mauritanien. Mais ses deux occupants ont pu échapper aux hommes en tenue, en prenant la fuite et laissant derrière eux leur véhicule.

Sur place, les pandores ont découvert d’importantes munitions haut de gamme, diverses armes et un nombre incalculable d’explosifs. Aussi, ont-ils décidé de ne donner aucune chance aux deux hommes de se sauver en allant à leur poursuite. Selon des sources dignes de foi, c’est au moment où ces derniers tentaient de traverser le fleuve pour gagner le village sénégalais de M’Boyo qu’ils sont tombés dans les mailles des filets de leurs poursuivants. Du côté sénégalais, des mesures avaient été prises par les autorités pour aider à la capture des deux malfaiteurs.

MENACE D’AL QAIDA : Faut-il craindre pour le Sénégal ?

Avec ce qui vient de passer en Mauritanie où les populations de ce pays ont échappé à ce qui pouvait être un attentat meurtrier, il y a lieu pour les autorités sénégalaises de gérer leurs arrières. Puisque les faits ont montré qu’à chaque fois que des malfaiteurs commettent un forfait chez nos voisins du nord, leur premier réflexe est de se replier du côté sénégalais. Il en était ainsi après l’assassinat de français l’an dernier en Mauritanie. Il allait en être ainsi pour ce dernier attentat manqué d’Al Qaïda. Faut-il en arriver à la conclusion que cette organisation terroriste internationale veut faire du Sénégal sa base à partir de laquelle elle pourrait faire ses basses besognes au niveau de nos voisins immédiats ? On est tenté de le dire.

En tout état de cause, eu égard à ces faits qui se répètent et qui inquiètent les populations qui sont au niveau de la frontière, le pouvoir a le devoir de revoir sa copie en surveillant celle-ci de manière rigoureuse. Avec la porosité de cette frontière, non seulement l’économie nationale en pâti mais les populations sont perpétuellement exposées au danger. Sur des centaines de kilomètres, aucun poste de police pour contrôler les entrées et sorties !

Abou KANE

Source  :  Walf Fadjri le 06/02/2011

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