Tentative d’attaque terroriste du 02 janvier à Nouakchott : « Ils ne voulaient pas se faire de l’argent, ils voulaient terroriser, tuer… »

En aout 2010, au cours d’un grand oral à la TVM, le président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz avait déclaré «Ces terroristes mènent leurs opérations uniquement pour se faire de l’argent.» La dernière tentative, elle, n’avait aucune motivation financière.

 

Les terroristes « visaient une caserne militaire et l’ambassade de France à Nouakchott.»

Quelques mois après ce grand oral télévisé, le 02 janvier 2011 « Des unités des Forces Armées Nationales et des Forces de Sécurité mauritaniennes ont pu intercepter et faire exploser un véhicule 4×4 chargé d’une tonne et demi d’explosifs, à bord duquel se trouvaient trois terroristes.» Cette opération, précise un communiqué du ministère de la défense a eu lieu au kilomètre 20 au sud-est de Nouakchott et s’est soldée par la mort des trois terroristes et la blessure de huit soldats.
Ces terroristes, selon toutes vraisemblances membre d’AQMI, cherchaient-ils à enlever des ressortissants occidentaux pour ensuite de mander rançon, pour ensuite « se faire de l’argent » ? Le ministre de la défense, citant les déclarations d’un des terroristes appréhendé a dit« l’un des véhicules visait une casernes militaires alors l’autre devait faire exploser l’ambassade de France à Nouakchott.» L’objectif était donc de terroriser en tuant.

« Sécuriser la Mauritanie de l’intérieur »
Pendant son grand oral à la télévision mauritanienne en aout 2010, Mohamed Ould Abdel Aziz avait aussi déclaré : «Nous avons engagé une stratégie pour sécuriser notre pays de l’intérieur. Et, depuis Tourine, il n’y a pas eu d’attaque à l’intérieur de la Mauritanie. Nous combattons les terroristes avec des unités spéciales mise en place après l’attaque de Tourine.» Le véhicule des terroristes bourrés d’une tonne et demi d’explosif a été intercepté à 20 kilomètres de Nouakchott. Y –t-il eu défaillances sécuritaires ? Les partis membres de la coordination de l’opposition démocratique mauritanienne ont exprimé leur inquiétude « face aux défaillances sécuritaires révélées par cette opération, du fait que les voitures des terroristes ont parcouru de longues distances sur le territoire national sans qu’elles soient arrêtées, ce qui rend nécessaire la révision de la stratégie sécuritaire du pouvoir pour permettre à l’armée de faire face à la menace plutôt que de dépenser les moyens de l’Etat dans des opérations hors de nos frontières.»

Sérieux coup porté à la stratégie du repentir
Toujours, dans son grand oral à la TVM en aout 2010, le chef de l’Etat avait dit : « Malheureusement, une partie de notre jeunesse, perdue et fragile, s’est retrouvée entre les mains de ces terroristes.» Dimanche 24 octobre 2010 au Palais des Congrès de Nouakchott, Ould Abdel Aziz lance un débat national sur le terrorisme et l’extrémisme au Sahel. « Une partie de jeunesse mauritanienne est victime de cette propagande et est embarquée par des gens qui ne sont pas Mauritaniens et qui l’utilisent pour mener des actions en Mauritanie parfois comme kamikazes. Et nous estimons que nous devons faire un grand travail pédagogique. C’est pour cela que les débats vont avoir un côté religieux, un côté économique, un côté social parce que nous devons savoir quelles sont les raisons qui peuvent amener des jeunes Mauritaniens à se laisser embarquer dans ce genre de chose » (déclaration du ministre de la communication pendant le forum sur le terrorisme.) Quelle est l’identité des terroristes qui étaient à bord du véhicule bourré d’une tonne et demi d’explosif ? Y a-t-il des mauritaniens parmi eux ? Le ministre de la défense pendant son point de presse n’a pas répondu à cette question ? La présence de mauritanien parmi ces kamikazes serait un sérieux coup porté à la politique de repentir engagée par les autorités mauritanienne.
Khalilou Diagana

Mauritanie: deux membres présumés d’Aqmi en fuite vers le Sénégal
NOUAKCHOTT, 3 fév 2011 (AFP) – La gendarmerie mauritanienne recherchait jeudi deux membres présumés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en fuite vers le Sénégal après avoir participé la veille à l’attentat à la voiture piégée déjoué à Nouakchott par l’armée, a affirmé à l’AFP un responsable de la sécurité.
« Les deux hommes ont été repérés à El-Bezzoule, dans le Trarza (sud), et ont été attaqués par un véhicule de la gendarmerie », a indiqué cette source.
« Ces deux membres d’Aqmi ont donné l’impression de fuir à l’approche des gendarmes mais après un petit moment, ils se sont retournés contre leurs poursuivants et en ont blessé au moins un » avant de continuer leur cavale, a indiqué la même source.
Des renforts ont été dépêchés dans la région du Trarza pour retrouver les fuyards qui se terrent dans une forêt de la vallée du fleuve Sénégal et chercheraient à traverser vers le Sénégal voisin, selon cette source.
Des informations de presse citant des témoins précisent qu’un gendarme blessé lors de cet incident serait mort et que son arme a été récupérée par les assaillants.
L’armée mauritanienne a annoncé avoir déjoué mercredi une tentative d’attentat à Nouakchott revendiquée par Aqmi qui a affirmé qu’elle visait à assassiner le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’armée a fait sauter un véhicule bourré d’explosifs à 12 km au sud de Nouakchott, tuant les trois occupants, tandis que huit soldats, qui se trouvaient à proximité ont été légèrement blessés.
Un Bissau-guinéen, élève d’une école coranique de 29 ans arrêté mardi en Mauritanie et ayant participé à la préparation de ces attentats, selon un responsable mauritanien de la sécurité, a affirmé qu’une caserne militaire à Nouakchott et l’ambassade de France faisaient partie des cibles.
AFP

Un gendarme tué par des éléments d’Al-Qaïda, prés de Lexeiba II
Un gendarme a été tué, jeudi, après-midi, dans la localié de Bezoul I, non loin de Lexeiba II (Trarza, zone fluviale) au cours d’un échange de tir opposant son unité à des éléments terroristes, a appris ANI de source informée.

Cette même source a indiqué qu’au cours de la matinée du jeudi, des villageois avaient informé le maire de Lexeiba de la présence de deux hommes suspects dans la zone.
Le maire informa alors la brigade de gendarmerie, laquelle dépêcha un équipage pour s’enquérir de la situation. Remarquant la présence des gendarmes les terroristes avaient pris la fuite en direction du fleuve. les gendarmes les poursuivirent. C’est alors qu’ils ont été pris à partie par les fuyards, dont les tirs ont tué un gendarme de 4ème échelon.
Les terroristes avaient franchi un oued (Krâ) et es renforts sécuritaires ont été dépêchés surplace pour les traquer dans cette zone difficile d’accès.
ANI

Déclaration du ministre de la défense
Des unités des Forces Armées Nationales et des Forces de Sécurité ont pu intercepter et faire exploser un véhicule 4×4 chargé d’une tonne et demi d’explosifs, à bord duquel se trouvaient trois terroristes.
Cette opération qui a eu lieu au kilomètre 20 au sud-est de la capitale, s’est soldée par la mort des trois terroristes et la blessure de huit de nos vaillants soldats de blessures légères causées par les éclats du véhicule explosé.
Repéré à 75 km au sud-est de Nouakchott, le véhicule a été canalisé par l’une de nos unités l’entraînant dans une embuscade, ce jour à 2 heures du matin.
Le 29 janvier 2011, nos Forces armées avaient pu identifier trois véhicules qui tentaient de s’infiltrer à l’intérieur de notre pays par la frontière Sud-est.
Elles ont pris les mesures nécessaires pour suivre leur trajectoire jusqu’à leur pénétration dans les environs de Sélibaby où ils ont été surpris par un point de contrôle mobile de la Gendarmerie Nationale qu’ils ont pu dépasser en transgressant les ordres de s’arrêter.
Alors, une poursuite a commencé sur le terrain. Les unités présentes dans la région ont été mises en alerte et l’étau s’est resserré avec la mobilisation des hélicoptères et des avions de reconnaissance de l’Armée Nationale.
La mission de l’un des véhicules était d’apporter un soutien et un appui durant la traversée de la frontière. Les deux autres ont poursuivi leur progression, empruntant des itinéraires de contournement et des chemins d’accès difficile.
A l’aube du 1er février 2011, un premier véhicule a été localisé et intercepté à 39 km environ au sud-ouest de la localité de Maata Moulana, dans la Moughataa de R’Kiz. Un de ses occupants a été appréhendé tandis que ses deux complices réussissaient à prendre la fuite à pied, à la faveur de l’obscurité. Des recherches actives sont en cours pour capturer ces deux fugitifs qui ont été identifiés.
Selon les déclarations du terroriste appréhendé, l’un des véhicules visait une de nos casernes militaires alors l’autre devait faire exploser l’ambassade de France à Nouakchott.
Il est à signaler, que les terroristes ont arrêté un véhicule type Hilux à 35 km de Tinweich, à bord duquel se trouvaient trois civils et ont tenté de les forcer, sous la menace des armes mais aussi en leur proposant de l’argent, afin que ceux-ci leur indique la route de Nouakchott. Devant le refus de toute forme de collaboration et après les avoir humiliés et fait subir des mauvais traitements, ils ont subtilisé leur véhicule qui sera repéré par l’aviation et remis à ses propriétaires plus tard par la Gendarmerie.
Je saisis cette occasion pour louer la bravoure et la détermination de nos vaillantes Forces armées et de sécurité qui ont déployé un dispositif de sécurité autour de la ville de Nouakchott pour préserver la vie des citoyens, ainsi que leur sécurité et leur quiétude.
C’est aussi pour moi le lieu de saluer le courage et l’esprit de patriotisme élevé de certains de nos citoyens qui ont su refuser toute collaboration avec l’ennemi terroriste, malgré des menaces de mort, l’humiliation et ou encore des tentatives d’achat de conscience. Par leur refus, ils ont participé à faire échec à cette basse et criminelle besogne.
Source ANI
Date publication : 02-02-2011 19:12:00
DECLARATION
A la suite de l’agression barbare perpétrée par une bande de terroristes contre notre brave armée, le Président de notre parti, Ahmed Ould Daddah, Chef de file de l’Opposition Démocratique, a rendu visite aux soldats blessés afin de leur témoigner de notre compassion et de notre soutien. Ce geste est avant tout un devoir religieux et un acte patriotique que tous les mauritaniens, particulièrement ceux qui dirigent les institutions de la république, doivent remplir.
Grande a été notre surprise quand cette éminente personnalité de notre pays, 3ème de l’Etat protocolairement, a été arbitrairement empêchée par le pouvoir en place d’accéder à l’hôpital militaire, au chevet des blessés. Cette réaction outrageuse et ridicule des autorités face à ce drame national, ne relève purement et simplement que de l’infamie. Elle dévoile honteusement le caractère frileux d’un régime dictatorial qui perd facilement sa sérénité face à la moindre épreuve. Elle montre également le peu de respect que ce régime a pour les institutions et pour les citoyens et rappelle, avec beaucoup plus d’ampleur, les situations de tracasseries et de déni de justice que l’opposition a vécues pendant les périodes passées.
Le RFD a soutenu notre armée dans tous les moments difficiles y compris lorsqu’elle a été contrainte de faire des opérations en dehors du territoire national, et il continuera à la soutenir car elle est une noble institution nationale qui défend notre pays et veille à la quiétude de tous ses citoyens. Elle n’est ni la propriété d’un homme ni celle d’un régime.
Notre parti a été le premier à s’engager pour la création de conditions de formation d’un large front patriotique national de soutien à notre vaillante armée dans son combat contre le terrorisme, en mettant entre parenthèses ses contentieux électoraux avec le régime de Ould Abel Aziz. Contrairement à ces laudateurs de tous les régimes, les militants du RFD, à leur tête le camarade Ahmed Ould Daddah, ont toujours relevé les défis et répondu présents à tous les combats pour l’instauration de la démocratie, de la paix et de la justice sociale.
La fédération régionale du RFD de Dakhlet-Nouadhibou, soucieuse du respect des institutions et des droits des citoyens :
– Condamne fermement cet acte irrespectueux et immoral du régime de Ould Abdel Aziz vis-à-vis de notre leader, de notre parti et du peuple mauritanien ;

– Exige des excuses publiques de la part du régime et son engagement formel à ne plus répéter de tels actes ;

– Réitère son soutien à son leader et son engagement à lutter avec tous les moyens démocratiques pour le respect des droits des citoyens et des lois et institutions de la république ;

– Appelle toutes les forces vives de la nation à condamner avec force de telles pratiques injustes et antidémocratiques.
Nouadhibou, le 04/02/2011 La Fédération

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 06/02/2011

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