Plusieurs milliers de partisans du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo se sont réunis samedi à Abidjan pour dénoncer la présence du chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré au sein du panel de l’Union africaine chargé de dénouer la crise ivoirienne.
Rassemblés sur la Place de la République, dans le quartier central du Plateau, placée sous forte garde policière, les partisans ont répondu à l’appel de Charles Blé Goudé, leader des « jeunes patriotes » pro-Gbagbo.
« Compaoré, ici c’est chez nous, nous ne voulons pas de ta médiation, reste au Burkina Faso », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par des participants.
Applaudie à son arrivée à la tribune où elle a esquissé un pas de danse, la femme du chef de l’Etat sortant, Simone Gbagbo, personnage-clé du régime, est venue écouter un discours de M. Blé Goudé, également ministre de la Jeunesse du gouvernement Gbagbo.
« Blaise Compaoré, c’est Nicolas Sarkozy »
« Blaise Compaoré n’est pas dans le panel (de l’UA) en tant que président du (Burkina) Faso, c’est Nicolas Sarkozy qui est dans le panel et nous ne pouvons pas accepter cela. Nous ne pourrons jamais accepter cela », a déclaré le chef des « jeunes patriotes » en ciblant une nouvelle fois le chef d’Etat français.
M. Compaoré fait partie d’un comité de cinq chefs d’Etat africains mis en place fin janvier par l’Union africaine et chargé d’ici à fin février de trouver une issue à la crise née du scrutin du 28 novembre, opposant M. Gbagbo à Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, dont l’UA et la France.
Médiateur du processus de paix ivoirien de 2007 à
Le chef des « patriotes » avait été le fer de lance de manifestations antifrançaises, parfois violentes, au plus fort de la crise ivoirienne, entre 2002 et 2004.
« Ils n’ont qu’à retirer Blaise Compaoré du panel, on ne demande rien de plus que ça. On ne veut pas le voir sur le territoire ivoirien! », a lancé à la foule M. Blé Goudé.
Le gouvernement Gbagbo n’a pas officiellement récusé la présence du président burkinabé au sein du panel de l’UA, dont les experts sont attendus dimanche à Abidjan.
Source: Jeune Afrique