La Mauritanie fait échouer un attentat d’AQMI

Les soldats mauritaniens ont fait échouer mercredi 2 février un attentat d’al-Qaida à Nouakchott en abattant trois terroristes avant qu’ils ne parviennent à atteindre leur cible.

 

L’incident est survenu après qu’une patrouille de la Garde républicaine (BASEP) eut repéré deux véhicules suspects entre Toujounine et Riyadh, à une douzaine de kilomètres de la capitale. Après un échange de coups de feu, l’un des SUV a explosé. Huit soldats ont été blessés lors de cet affrontement.

« Ils souffrent de blessures légères, à l’exception de l’un d’eux, atteint à la tête. Il sera transféré à l’étranger pour y être soigné, mais son état est stable », a déclaré le ministre de la Défense Hamadi Ould Hamadi mercredi, lors d’une conférence de presse.

Un membre d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a été arrêté. « Lors des interrogatoires qu’il a subis, il a expliqué que l’un des deux véhicules piégés visait une caserne de l’armée à Nouakchott et que l’autre avait pour cible l’ambassade de France », a expliqué Ould Hamadi.

« Il est clair que notre stratégie sécuritaire est efficace, dans la mesure où aucun de ces deux véhicules n’a réussi à atteindre sa cible », a ajouté le ministre. « Ce projet d’attentat a donc été avorté. »

L’armée est en état d’alerte maximale depuis vendredi, à la suite de rapports concernant la présence de trois véhicules suspects dans la région de Nema, proche de la frontière malienne. Dimanche soir, un Land Cruiser Toyota, le même type de véhicule que celui impliqué dans l’explosion de mercredi, s’était approché de l’entrée d’une caserne de la 6ème Région militaire à Toujounine.

La veille de cet attentat avorté, les forces de sécurité avaient découvert une voiture piégée d’AQMI à R’kiz, dans la wilaya de Trarza, à 200 kilomètres au sud de Nouakchott. Les recherches se poursuivent pour retrouver les deux autres véhicules.

AQMI a revendiqué cette opération dans un appel téléphonique à l’agence ANI, affirmant que cette attaque était « destinée à assassiner le Président Mohamed Ould Abdel Aziz ». Le porte-parole de l’organisation terroriste a également indiqué que seules deux personnes se trouvaient à bord de ce véhicule, qui a explosé avant que les soldats ne s’en approchent. Le ministre a réfuté la version des évènements fournie par AQMI.

Par ailleurs, l’Union pour la République (UPR) a publié un communiqué saluant « nos vaillantes forces armées et de sécurité (qui) ont déjoué le plan machiavélique d’une bande de terroristes ». Le parti au pouvoir a indiqué que les terroristes « s’étaient faufilés dans l’obscurité, en vue de réaliser leurs vils desseins ».

Dans un communiqué adressé à Magharebia, l’UPR a déclaré : « Dans ces circonstances, nous appelons toutes les forces vives du pays et tous les fils du peuple mauritanien à être vigilants et à se tenir fermement, résolument et honnêtement aux côtés de nos forces armées et de nos braves soldats pour la défense héroïque de l’honneur de la nation. »

Cette tentative d’attentat a semé un vent de panique et de stupeur parmi les habitants de Nouakchott.

« Il était 2 heures du matin, et je dormais avec ma famille », a expliqué Mohamed Ould Ahmed, un habitant de la province d’Arafat, à Magharebia. « Soudain, les murs de la maison ont tremblé par suite d’une forte explosion. Nous nous sommes tous réveillés, paniqués et terrifiés. Nombre des habitants du quartier ont également été tirés de leur sommeil et ont commencé à se renseigner sur l’origine de cette explosion. »

« Après quelques minutes de choc et d’appréhension, les ambulances ont commencé à arriver sur place. Par la suite, nous avons appris qu’il s’agissait d’une voiture piégée. Ce fut réellement une matinée terrifiante », a-t-il ajouté.

Selon Ould Ahmed, c’est « la première fois qu’une voiture piégée explose dans la capitale Nouakchott. Personne n’aurait pu imaginer que cela se produirait ici, en Mauritanie. »

Cette attaque est la preuve que le terrorisme « ne saurait être justifié, ni par la religion, ni par les bonnes manières », a déclaré l’imam Ali Ould Mohamed.

« Nous devons donc lutter contre le phénomène de l’extrémisme et du fanatisme, qui est sans aucun doute étranger au peuple mauritanien, connu pour son ouverture d’esprit et pour son amour du bien pour toutes les personnes, quelles que soient leur origine et leur ethnie », a-t-il ajouté.

« Les érudits de ce pays sont tous d’accord pour condamner l’extrémisme et le terrorisme sous toutes leurs formes. Les autorités mauritaniennes ont ouvert la porte à ceux qui refusent la violence, se repentent et déposent les armes. Ils ont été pardonnés et vivent maintenant heureux avec leurs familles. J’espère que chacun suivra leurs traces et se repentira devant Dieu », a conclu Ould Mohamed.

Mohamed Ould Khattat et Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud

Source  :  Magharebia le 03/02/2011

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