ONG Nationales : Quelle est l’utilité de la Plateforme ?

Les ONG de développement, à l’instar de l’ONG AFE, émettent des réserves quant à l’immixtion de la Plateforme dans l’action des ONG Nationales dans les buts de les coiffer ou centraliser leurs actions.

 

car, les expériences fâcheuses de la Plateforme, comme celles du malheureux Cyber forum se sont soldées par des échecs cuisants.

La Plateforme a échoué par ce qu’elle n’est ni érigée démocratiquement ni juridiquement parlant recevable en tant que structure devant conduire ou coiffer les ONG Nationales .Ceci en dehors du fait que et nous l’avons relevé maintes fois cette entité est non éligible ,en raison du choix non démocratique de son instance qui ne répond pas aux choix de la société civile elle-même, première et dernière concernée par la gestion judicieuse de groupement sociaux devant, par vocation et principe, accompagner l’action de l’Etat dans le vaste programme de construction nationale. Dans ce cas une plateforme éligible, c est à dire élue démocratiquement ne sera considérée qu’ à titre de réseau ,qui, en conséquence n’a aucun droit d’ingérence au sein des ONG. Elle peut tout au plus jouer un rôle de relai équitable et transparent.

En fait l’Etat doit rester neutre vis-à-vis des actions de la société civile et naturellement dans le cadre des juridictions qui édictent le cadre institutionnel de son fonctionnement. Il jouera donc un rôle d’arbitrage en observant la neutralité, préservant la liberté absolue des choix et initiatives de la Société Civile, pour entreprendre ses actions en dehors de tout esprit teint d’opacité ou de clientélisme.

Naturellement les ONG Nationales, indépendantes par nature et par principe, peuvent se regrouper occasionnellement et en toute liberté pour mener des actions dans le cadre de leur compétences respectives.

En plus, les ONG ont des spécificités et des expériences dans différents champs d’activité et de partenariat. Il faut encourager leurs initiatives autant que leur indépendance et leur créativité. On ne peut donc imposer la fusion et ne doivent subir aucune contrainte d’un autre réseau fut il la Plateforme, puisque, pour les raisons évoquées justement, elle n’est pas éligible dans ce cas.

Au demeurant l’Etat doit rester neutre vis-à-vis des ONG considérées, séparément et vis-à-vis des réseaux qui les regroupent partiellement, pour demeurer arbitre et non partie prenante.

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En conséquence nous ne sommes pas contre le regroupement, par principe, parce que nous avions pris l’initiative, en 2002, de mettre en place un réseau dénommé « Conseil des ONG Nationales d’Appui au Développement Economique et Social (CONADES). Un regroupement de plus de 120 structures de la société civile (ONG, OCB, OSP et Communes) dont l’atout, non négligeable, est d’être présentes sur l’ensemble du pays. Mais nous pensons conséquemment que si ce regroupement devait être encouragé, il devrait l’être sur des bases objectives et transparentes, en considérant l’expérience, la contribution passée réelle, le volume et la qualité des contributions au développement. D’ailleurs, il y a actuellement plus de 36 Réseaux dans le pays, ce qui prouve, du reste, que le réseautage en soi ne résout rien tant que l’Etat n’assure pas la visibilité de l’action qu’il entreprend pour aider les ONG à jouer le rôle qui doit être le leur

En réalité, certaines ONG n’ont cessé de bénéficier de financements de projets et d’aides substantielles au détriment d’autres pourtant plus actives, plus expérimentées et reconnues par des partenaires sérieux et objectifs. Nous craignons sérieusement la naissance d’autres acteurs morbides qui participeront comme leurs consœurs tristement célèbres à la déchéance d’un secteur malade de nos administrations et de tous les mots en isme. De ce fait ces Organisations nationales découragées et essoufflées exigent une réorganisation du secteur pour ériger une véritable transparence qui permette aux ONG nationales solvables avec une longue et pertinente expérience. Celles qui ont de l’expérience doivent bénéficier de l’appui conséquent et qui est tout de même prévu par les guichets du Nord qui comptabilisent en principe cette aide au profit de la réduction de la pauvreté et à l’abordage du développement. Il faudra donc dès maintenant restructurer et de manière sérieuse les ONG nationales au bénéfice des populations cibles.

Or certaines ONG marginalisées et délaissées constamment par l’Etat et ses structures ont réalisé des actions titanesques au profit des populations les plus nécessiteuses grâce à leur dynamisme, à leur imagination et au partenariat. Que seraient aujourd’hui ces ONG présentes sur le terrain si elles avaient bénéficié de l’appui de l’Etat ?

Il faudra, pour faire la part des choses organiser une rencontre ,un débat ou un atelier voire des Etats Généraux pour évaluer les réalisations et bilans transparents des unes et des autres y compris les réalisations de la plateforme pour tirer des conclusions transparentes et objectives et retracer une politique durable pour la gestion de cette société civile dont parle tout le monde lors des rencontres et séminaires officiels, mais qu’on n’aide.

Ces pratiques malsaines induisent des réactions malheureuses qui vont jusqu’au retrait de l’aide prévue aux actions au profit de populations nécessiteuses et, malheureusement, leur attributions aux ONG d’autres pays, à cause précisément de la négligence, voire l’opportunisme ou l’incapacité, de certains responsables et du manque de suivi.

D’ailleurs nombre d’ONG Nationales ont l’intention d’organiser un point de presse pour éclairer les Autorités et l’opinion sur cette situation entachée d’amalgame pour ouvrir les perspectives d’un champ futur favorable à l’éclosion d’ONG véritables ,à même de réaliser des actions pertinentes contre la pauvreté, la maladie et l’ignorance.

BOUMOUZOUNA

Source  :  Journal Chemsiyatt le 30/01/2011

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