« 350 diplômés chômeurs engagés, 4500 recrutés à partir de 2008 à la fonction publique et 20.000 autres embauchés dans le secteur informel ».
Deux ministres du gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf sont en tournée à l’intérieur du pays depuis plusieurs jours, pour expliquer dans les différentes wilayas visitées, pour expliquer l’opération « Solidarité 2011 ».
Ainsi sont-ils arrivé à Kaédi dans ce cadre. Ils ont présidé une réunion samedi dernier dans la matinée, Dans la salle de conférence de l’hôtel de ville de la commune de Kaédi, en présence du wali du Gorgol, M. Ahmedou Ould Abou El Maali.
Face aux autorités administratives, élus, chefs de services régionaux et représentants de la société civile, Brahim Ould M’Bareck Ould Mohamed El Moctar qui succédait à la parole son collègue de l’intérieur et de la décentralisation a introduit son intervention par expliquer les causes de la hausse des prix qui, dit-il, est imputable aux changements climatiques, aux inondations dans certains pays producteurs, ainsi qu’à l’augmentation de la demande et à la spéculation au niveau mondial. « Les prix se décident dans les marchés mondiaux et aucun pays quelque soit son importance, n’a d’emprise sur eux », a-t-il dit. Le ministre du développement rural a précisé que le plan engagé par le gouvernement sur instructions du président de la République va garantir de l’opération « solidarité 2011 » un produit de qualité et en quantité suffisante et contribuer à réduire le chômage par l’engagement de 350 diplômés chômeurs. Il a assuré que pour régler de manière structurelle la problématique de la sécurité alimentaire, une stratégie permettant à cours, moyen et long terme d’augmenter de manière substantielle la production en céréales du pays, a commencé en Août 2009. A cours terme, l’application de cette stratégie a permis l’exécution d’un programme de clôtures dans les zones fluviales, de régler l’endettement des agriculteurs de l’irrigué ainsi que la conception de la campagne agricole sur de nouvelles bases visant à accompagner le paysan dans toutes ces phases. « Pour l’hivernage, les indicateurs que nous avons montrent une production en nette augmentation par rapport au passé », a fait remarquer le ministre du développement rural.
M. Brahim Ould M’Bareck Ould Mohamed El Moctar a, par la suite, affirmé qu’en moyen terme, l’accent sera mis sur l’aménagement et la réhabilitation des barrages, la clôture d’autres zones de culture, la mécanisation du partenariat pour financer les investissements du pays et assurer le transfert des technologies en vue d’augmenter la production de riz, de blé mais aussi des céréales traditionnelles.
« C’est là la véritable réponse à la flambée des prix », a-t-il dit avant de poursuivre: « un pays qui n’assure pas son autosuffisance alimentaire a une souveraineté limitée ». Le ministre du développement rural a également évoqué le problème de l’emploi, qui se pose à la jeunesse et qui résulte de plusieurs facteurs dont la mauvaise gestion et l’inadéquation de la formation avec les besoins de l’économie. A ce sujet, il a souligné, que dans la recherche de solutions à ce problème, 4500 personnes ont été recrutées à partir de 2008 à la fonction publique et 20.000 autres ont été embauchées dans le secteur informel. Ould M’Bareck Ould El Moctar a révélé que d’ici à la fin de l’année 2011, des projets initiés dans les secteurs des pêches et des mines vont créer des opportunités d’emploi tout comme les grands travaux qui seront entrepris pour réaliser les routes et les barrages. Tout au long de sa longue intervention, il a été bien écouté. Cependant il laisse sceptique sur les chiffres avancés quant aux efforts de l’Etat pour résorber le chômage endémique. Certainement que M. le ministre du développement rural est de bonne foi, mais les chiffres qui lui ont été communiqué manquent de pertinence. Non seulement il n’a pas expliqué le provenance de ces statistiques mais en plus il ne les a pas expliqués. Ce qui a laissé l’assistance dubitative. Il n’empêche son discours a fait exploser l’applaudimètre.
Moussa Diop
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 31/01/2011