Un décret présidentiel rendu public, vient de convoquer une session extraordinaire du parlement pour le 27 janvier 2011 en vue, entre autres, de procéder au renouvellement partiel du Sénat entre la série B et C. Selon nos informations, il était prévu de le faire le 8 janvier dernier.
Il n’en avait rien été à la date retenue. Parce que, semble t-il, les deux groupes concernés avaient décidé d’unir leurs efforts pour que ce tirage au sort soit différé au mois de novembre à venir.
Dans les deux séries concernées, bien des sénateurs n’ont plus le sommeil. Particulièrement la série C dans laquelle figure la moughataa de Maghama. Le président du Sénat a de quoi se faire du souci. Surtout que trois conseillers de sa tendance ont fait défection. L’un, M. Kébé Mamadou président d’une unité de base a quitté l’UPR et travaille à Nouakchott. Les deux autres, Abou Gomel président d’une autre unité de base s’en est allé hors du pays en Afrique et Ibrahima Sarr dit préfet a lui jeté son dévolu sur la France. A Sanghé Doro Keita et Kéré Diallo ont pris armes et bagages pour atterrir au MPR de Kane Hamidou Baba. Ces deux derniers ont quitté la tendance pour avoir été floué, semble t-il, par l’homme de confiance de MBaré, M. Samba NDiaye, qui avait promis de faire intervenir le président du Sénat en leur faveur dans une querelle de terres agricoles qui les opposaient à des propriétaires terriens. Une altercation aurait même opposée M. Samba NDiaye et Doro Keita amenant ce dernier à le frapper. Ce qui n’est pas pour lui faciliter la tâche en ce moment où il y a péril en la demeure. Sénateur du département de Maghama, son sort reste suspendu au tirage au sort. Cependant, dans ce jeu de loterie politique, il ne faut pas exclure des coups fourrés. Il se pourrait bien que des manipulations puissent tirer la série B à la place du C et vice-versa. Tout dépend des intérêts politiques du moment des maîtres du jeu. Jusqu’ici, le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdellahi a fait sourdes oreilles aux bruits de casseroles de l’un de ses « soutiens » durant la crise politique consécutive au coup d’état de 2008. Mais ces bruits de casseroles ont fait trop de dégâts dans son département. Va-t-il continuer à le soutenir contre vents et marées ou laisser jouer la démocratie sans interférences dans les querelles politiques locales qui opposent les deux tendances ?
Quoi qu’il puisse en être, un désaccord profond entre la tendance de MBaré et celle du colonel Sogo Alassane, empêche jusqu’à présent la mise en place des structures de base de l’UPR. Curieusement c’est dans ce seul département où le parti au pouvoir n’a pas procédé à la mise en place de ses structures de base locale. Ces désaccords, rappelons-le, ne datent pas d’hier dans la moughataa où les deux clans rivaux se livrent toujours à une guerre sans merci sur la problématique de l’implantation passée dans le département. En fait, Bâ Mamadou dit MBaré refuse d’admettre les résultats de l’implantation UPR dans le département qui lui font perdre la majorité dans le département de Maghama au profit de la tendance adverse, si l’on en croît les résultats arrêtés au 6 mai 2010 à 10 heures et publiés sur le site web de l’UPR. Cette décision est intervenue bien après que l’émissaire du parti, Mme Siniya Mint Sidi Haïba ait tenté de concilier les positions des deux tendances sans y parvenir. Ce qui avait valu à cette dame des quolibets de la part de cette tendance contestataire des résultats. La proportionnelle proposée par le parti alors, là où il y a contentieux pour éviter les divisions, n’auraient pas non plus fonctionnée à Maghama. Parce que la tendance majoritaire refusait à son tour le colmatage. Au jour d’aujourd’hui encore, elle reste accrochée aux résultats de l’implantation et veut qu’il soit implanté les structures de base du parti au plus vite. Outre l’UPR, le fédéral du parti dans la wilaya du Gorgol, M. Bâ Amadou Abou, s’y est essayé à son tour sans y parvenir. A deux reprises, ses tentatives ont toutes buté sur des positions intransigeantes. A sa demande, une dernière tentative avec date butoir vient de lui être accordée par la présidence du parti, pour tenter de convaincre les uns et les autres sur un compromis afin qu’elles s’entendent. A défaut, l’UPR entend prendre ses responsabilités en dépêchant sur place sa commission d’arbitrage pour procéder à l’implantation des structures locales du parti, sur la base des résultats arrêtés au 6 mai 2010 à 10 heures. Que Maghama soit tiré au sort ou non, cette perspective révèle au moins une chose : l’UPR n’entends pas répondre aux sirènes du président du Sénat. Ce qu’il veut est un déni de démocratie interne qui pourrait coûter cher au parti à l’orée des élections prochaines. Or, il n’est pas évident que le parti au pouvoir coure ce risque inutile pour une personnalité de plus en plus contestée dans son propre département.
Moussa Diop
Encadré
Qui sont concernés par le tirage au sort ?
Groupe B : Djiguenni, Oualata (Hodh echargui), Kobenni, Tamchekett (Hodh El Gharbi), Boumdeid, Kankossa (Assaba), M’Bout (Gorgol), Bababé, Maghta-Lahjar (Brakna), Keur-Macène, Mederdra (Trarza), Atar (Adrar), Tidjikja (Tagant), Sélibaby (Guidimakha), Zouérate (Tiris-Zemmour), Sebkha, Arafat, Riyad (Wilayas de Nouakchott), Europe et autres (circonscriptions extérieures des sénateurs de l’étranger).
Groupe C : Néma, Timbédra (Hodh Echargui), Aioun (Hodh El Gharbi), Kiffa, Guérou (Assaba), Monguel, Maghama (Gorgol), Mbagne, Boghé (Brakna), Rosso, R’Kiz (Trarza), Ouadane, Chinguetti (Adrar), Tichitt (Tagant), F’Dérick (Tiris-Zemmour), Toujounine, Teyarett, Tevragh-Zeina (Wilaya de Nouakchott, Monde arabe (circonscriptions extérieures des sénateurs de l’étranger).
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 27/01/2011