Une enfance difficile : le parcours d’un petit maure de Casamance à Nouakchott

L’Association Mauritanienne  pour la Santé de la mère et de l’Enfant (AMSME) lors de sa conférence de presse tenue le 13 Janvier sur le lancement de son rapport 2010 sur la prise en charge des cas de violence nous a aussi parlé du sort d’un enfant de la rue recueilli temporairement dans son centre.

Nous allons pour des raisons de sécurité donner un nom fictif à cet enfant, un garçon confié à bas âge par sa mère divorcée à un marabout habitant la Casamance(Sénégal). Le garçon dont l’âge serait de 8 ans selon l’assistance se nomme « Narre », avec un regard grave exprimant peut être le poids de son parcours portant un pullover et une culotte, il  joue dans la cour du centre en attendant que notre regard se tourne vers lui.

De la Casamance à la rue


Après avoir fini de parler d’un sujet aussi grave comme la violence sexuelle, on fit la connaissance de l’hôte du centre El Wafa assis cette fois – ci face à nous autour de la table où la présidente de l’ONG AMSME Zeinabou Mint Taleb Moussa et ses collaborateurs tentent de nous livrer le récit de la vie tourmentée de « Narre » qui en plus d’avoir à vivre la séparation de ses parents est ensuite confié par sa mère à un marabout de Casamance avec qui l’enfant vivra quatre ans selon les responsables de l’ONG .
Narre parti pour apprendre le Coran va connaitre une douloureuse épreuve comme la maltraitance de son marabout qui devient ainsi au fil du temps le méchant loup de l’histoire. Ne pouvant plus supporter ce calvaire, l’enfant fugue après quatre ans de loyaux et laborieux services rendus à son maitre. Il est recueilli par la suite par une dame qui le confie au maire de la région, ce dernier l’envoie à son tour à Dakar au Centre Guindi s’occupant des enfants de la rue. Narre passera un mois dans ce refuge d’enfant.

Séjour au centre Guindi à Dakar


Pendant tout ce temps précise la présidente Zeinabou Mint Taleb Moussa « les parents ignoraient que l’enfant avait fugué de chez le marabout ».C’est grâce à une formation d’une équipe de l’AMSME au Centre Guindi qui informera ses hôtes de la présence de l’enfant que ce dernier retrouve après des années d’errance son pays d’origine, la Mauritanie.
L’équipe en question est retournée à Nouakchott le 18 Décembre dernier. Ce dernier après avoir donné des détails sur ses parents, permettra à l’ONG de lancer l’enquête notamment à Dar aim pour trouver la trace des parents qui croyaient peut être que l’enfant menait une vie paisible et d’enseignement chez son locateur.
Retour à Nouakchott
Le petit Narre retrouve enfin ses siens le 22 Décembre par le canal de l’AMSME pour qui « combattre et défendre par tous les moyens légaux, tous les droits des mères et des enfants » notamment est un défi perpétuel et fondamental.
La Directrice du Centre El Wafa Avocate par ailleurs entame une médiation entre les deux parents par rapport à la garde de l’enfant. Ils parviennent à un accord celui de la garde de l’enfant à la mère et une visite de l’enfant à son père chaque dimanche.
En attendant d’être mis à l’école moderne, coranique, ou à une formation professionnelle, l’enfant est suivi par un psychologue au Centre El Wafa sous l’impulsion de l’AMSME.

Récit d’Awa Seydou

Source  :  Mauritanies1 le 19/01/2011

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