Au moment où le jeune Yacoub Ould Dahoud décide de s’immoler par le feu parce qu’excédé par l’injustice et les abus du pouvoir
et qu’un autre jeune menace semble-t-il de recourir au même procédé pour protester contre le chômage et la paupérisation ;
au moment où parviennent à des mères la nouvelle de la mort de leurs fils que le chômage, l’inefficacité du système éducatif et l’extrême pauvreté ont entraînés dans les camps de l’extrémisme et du terrorisme ;
au moment où d’autres jeunes se tordent de faim dans les quartiers précaires ; des jeunes issues des franges démunies et même de fonctionnaires affamés par les politiques absurdes du gouvernement en place et où les élèves et étudiants manifestent quasi quotidiennement à Arafat, El Mina et Dar Naïm fustigeant la hausse des prix et la mauvaise gestion du pouvoir ;
au moment où notre administration se trouve paralysée et gangrenée par le népotisme, le favoritisme et l’avidité des ténors corrompus du système ;
au moment les ressources du pays sont dilapidées et sa souveraineté bradée ; où prévalent la corruption, le détournement de deniers publics et où les marchés publics sont monopolisés par les proches du pouvoir ;
au moment où souffle le vent de réveil des peuples arabes de leur sommeil et où ceux-ci sont de plus en plus exigeants de réformes radicales et de déguerpissement des dictatures abjectes ;
dans ces circonstances graves où le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz gagnerait à méditer et à reconsidérer ses méthodes et pratiques, le parti upr nous sort un communiqué trivial où il s’attaque à l’opposition et à ses leaders donnant, une nouvelle fois, la preuve de l’irresponsabilité des troubadours qui applaudissent le Président et se délectent des souffrances du peuple meurtri et des mères éplorées.
Pour notre part, au sein de la COD, nous ne maîtrisons pas, comme ceux-là, l’art de l’injure vulgaire et du dénigrement ordurier pour répondre à leur communiqué stupide. Notre style politique, à nous, c’est la critique constructive et la persuasion, propres à servir le pays et à éclairer l’opinion.
Toutefois, nous rappelons à Mohamed Ould Abdel Aziz et à ses partisans proches et autres thuriféraires, qu’ils ont intérêt à méditer et tirer les enseignements du sort du tyran de Tunis et de son système arrogant et corrompu ; qu’ils ont intérêt à s’abstenir de mépriser le peuple mauritanien, de le leurrer, de piller ses ressources, d’affamer ses fils et de marginaliser ses élites et ses compétences.
Nouakchott, le 17 janvier 2011
La Commission de communication