L’opération d’assainissement du marché du 1er arrondissement de Teyarett opérée par la mairie de la localité, n’a pas été de tout repos pour la société Pizzorno. Pour dégager les ordures ménagères et industrielles qui remplissaient le marché, la société a été contrainte d’utiliser les gros moyens.
Un coup d’éclat qui s’est heurté hélas à d’énormes murs d’incompréhension, comme celui de la mairie de la localité.
Un bras de fer a opposé la semaine dernière, la société Pizzorno à la mairie du 1er arrondissement de Teyarett. Objet de la discorde, les ordures ménagères qui emplissaient le marché de Teyarett, nées du déguerpissement des commerçants. Notre reporter a fait un tour au marché.
Marché de Teyarett, il est 08 heures du matin. Dans cette matinée glaciale du jeudi 06 janvier, la place des vendeurs de poissons, de légumes et autres denrées ressemble à une coquille vide. L’abandon des commerçants de leurs magasins et cantines expliquent la solitude des lieux.
Un déguerpissement qui a bouleversé tout le marché et qui a mis à nu les carences des autorités locales à préserver le marché. Pour seul décor, les ordures ménagères semblent être les seules maitresses des lieux. Sur le sol, des gravats et un tas d’ordures sont emprisonnés entre les bâtiments. Selon les témoignages des commerçants, un dialogue de sourds oppose depuis deux jours, la mairie à la société Pizzorno. Selon eux, la pomme de discorde résulte d’un ordre donné à Pizzorno par la mairie, de débarrasser le marché des ordures. Mais les bâtiments abandonnés par les commerçants bloquent le passage des camions « La mairie devrait démolir les bâtiments pour permettre à la société d’enlever le tas d’ordures. En l’espace de trois jours, les employés de Pizzorno ont nettoyé toute cette espace. Auparavant, le maire ne s’est jamais préoccupé des ordures du marché, ni des ordures qui empestent certains quartiers comme Cansado, ou Mechrouh» martèle un commerçant. Des cris de colère qui viennent se heurter aux bruits de râteaux des employés de Pizzorno qui effectuent un énième intervention. Leurs efforts semblent être vains devant le mur d’incompréhension qui se dresse devant eux. « Il faut que la mairie nous facilite la tache pour évacuer le tas d’ordures.» clame l’un d’entre eux. Pour y arriver, la mairie n’a qu’une seule solution, utiliser les pelles mécaniques et c’est là où le bât blesse, car la mairie n’est même pas présente sur les lieux, afin d’apporter une solution à cette énigme. Sa zone d’intervention semble se limiter à la démolition de trois ou quatre bâtiments, opérée la veille de l’opération, dira un autre employé de Pizzorno.
Pizzorno,650 tonnes d’ordures ménagères/jour
Selon le contrôleur des travaux, les ordures industrielles, le dessablage, les gravats, les carcasses d’animaux ne sont pas des domaines d’intervention de Pizzorno, mais on accepte de le faire pour le bien être de la population. Rappelons que la société c’est 650 tonnes moyennes d’ordures ménagères/ jour, alors que les autorités demandaient au début 350 tonnes/jour » Envoyé au charbon depuis trois jours, un employé de Pizzorno ajoute « nous avons mobilisé plus d’une vingtaine de personnes, quatre camions, plus des allers-retours incessants à la décharge, depuis trois jours, uniquement pour débarrasser le marché de Teyarett de ses ordures. Malgré ces contraintes, nous sommes parvenus à nettoyer toute cette espace. La mairie oublie peut être que notre mission est de débarrasser la capitale des ordures ménagères qui abondent les espaces publiques. », dira-t-il. Pour connaitre la raison de cette volte-face, je décide de faire un tour du coté de la mairie. Une mission qui s’est avérée infructueuse, puisque le maire n’était pas sur place. Restant sur sa faim, je retourne au marché où la situation s’est enfin améliorée. Pour sortir de ce guêpier, la société décide de sortir les grands moyens. Tout d’abord, elle renforce l’équipe par d’autres bras valides. Ensuite, elle envoie sur le terrain un petit camion pour récupérer le tas d’ordures, objet du litige. Un sacrifice qui va nous couter, dira le contrôleur, des heures supplémentaires à payer aux employés. Une volte-face de la mairie qui s’explique selon les commerçants à des mains invisibles qui cherchent à nuire la société qui est devenue en l’espace de quelques jours, la source de toutes les convoitises et des jalousies. Selon eux, que sera Nouakchott sans Pizzorno.
Dialtabé
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 11/01/2011