Niger: les deux Français enlevés vendredi ont été tués

L’information a été confirmée par le ministre de la Défense, Alain Juppé. Les circonstances restent indéterminées.

 

Les deux ressortissants français enlevés dans la soirée du vendredi 7 décembre à Niamey ont été tués, ont affirmé des sources sécuritaires samedi 8 janvier. L’information a été par la suite par le ministre de la Défense, Alain Juppé. Les circonstances de leur mort restent indéterminées.

« Les deux Français enlevés au Niger ont été retrouvés tués. Ils ont été tués sur le territoire nigérien », a déclaré une source sécuritaire dans la région. Le décès des deux Français a été confirmé par deux autres sources de sécurité au Niger. « Je vous dis qu’effectivement les deux ressortissants français enlevés au Niger ont été tués », a affirmé une source nigérienne, et une autre source sécuritaire au Niger a assuré: « Les deux otages sont morts ».

Les otages avaient été localisés près du Mali par les forces de sécurité nigériennes. Les preneurs d’otages avaient été brièvement interceptés près de la frontière malienne dans la nuit de vendredi à samedi, avait indiqué au cours de l’après-midi le porte-parole du gouvernement nigérien. Selon ce porte-parole, des échanges de tirs avaient eu lieu mais les forces nigériennes « n’ont pas voulu ouvrir le feu sérieusement de crainte de blesser les otages et de mettre leur vie en danger, raison pour laquelle les ravisseurs ont pu passer à travers les mailles du filet ».

Intervenant samedi depuis Schoelcher, en Martinique, Nicolas Sarkozy avait confirmé que les otages étaient de nationalité française.

 

« Armés et enturbannés »

Les deux Français ont été enlevés dans la soirée de vendredi par des inconnus « enturbannés et armés » dans la capitale nigérienne Niamey, au restaurant Le Toulousain du quartier résidentiel du Plateau, dans le centre-ville, selon des témoins. Un enlèvement qui survient alors que cinq autres Français ont été kidnappés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), également au Niger, en septembre 2010.

Deux individus « armés et enturbannés » ont fait irruption dans le restaurant rempli de clients et ont contraint les deux hommes à les suivre, a raconté un membre du personnel. Les deux Français « sont repartis avec eux à bord d’un 4×4 immatriculé au Bénin dans lequel d’autres hommes armés les attendaient », a-t-il ajouté. « Les Français tentaient de résister mais finalement ils (les ravisseurs) les ont poussés dans la voiture et ils ont démarré vite, vite », a témoigné un autre employé. Les deux ravisseurs « avaient la peau claire et parlaient l’arabe », a affirmé un client.

 

« Toi et toi, suivez-nous! »

« Quand ils sont entrés, ils sont tombés sur les deux Français et ils ont crié: ‘toi et toi, suivez-nous!’. Dans la précipitation, un des assaillants a perdu son turban », a-t-il continué.
« Quand ils sont ressortis avec les deux Français, j’ai pris ma voiture, je les ai pourchassés sur environ un kilomètre, mais comme ils filaient à grande vitesse et tous phares éteints, je n’ai pas pu les rattraper », a-t-il assuré.

Selon une source policière, l’un des deux Français était « arrivé vendredi pour assister à un mariage ».

Des clients ont raconté à l’AFP avoir aperçu le véhicule des ravisseurs, quelques heures avant l’enlèvement, dans les alentours du restaurant.

 

Déjà cinq otages détenus depuis le 16 septembre

La France tente actuellement d’obtenir la libération de cinq de ses ressortissants enlevés le 16 septembre 2010, avec un Togolais et un Malgache, sur le site d’extraction d’uranium d’Arlit, dans le nord du Niger.

Les otages, pour l’essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, seraient détenus dans le nord-est du Mali. Le rapt a été revendiqué le 21 septembre par la mouvance Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le 1er décembre, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait déclaré que les otages français étaient toujours en vie, au vu des dernières informations dont la France disposait.

Après un message d’Aqmi le 19 novembre demandant à Paris de négocier la libération des otages au Mali directement avec Oussama ben Laden et exigeant de la France qu’elle retire ses troupes d’Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy avait répliqué que la France ne se laisserait « dicter sa politique par personne ». Aqmi avait annoncé en juillet l’exécution d’un otage français, l’humanitaire Michel Germaneau, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Source  :  Le Nouvel Observateur le 08/01/2011

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