La pêche au mono filament continue de susciter la peur et l’indignation des pêcheurs artisanaux. Ces derniers, regroupés au sein de « l’union des coopératives pour la pêche artisanale, le Mole » luttent avec les moyens du bord pour éradiquer ce fléau qui détruit les ressources halieutiques du pays.
Pour combattre ce phénomène récurrent, ils comptent s’appuyer sur l’aide du nouveau délégué de la DSPCM, le Colonel Ould Awein.
Plus de 500 pêcheurs ont martelé leur ire pour demander au gouvernement l’interdiction de la pêche au mono filament. Pour préserver les ressources halieutiques de la, ils avaient demandé l’aide du nouveau délégué de la DSPCM, afin de localiser et de détruire les centaines de mono filaments qui longent les cotes mauritaniennes.
Selon le président de la coopérative Mr Yali N’diaye, le mono filament représente un véritable danger pour les ressources halieutiques car en plus d’être biodégradable, il cause beaucoup de dégât sur les roches. Ces derniers nécessaires à la survie des poissons sont détruits par le mono filament, occasionnant la perte et la disparition des planctons. Pour sauvegarder le fond marin, les pêcheurs se réjouissent de leur collaboration avec le nouveau boss de la DSPCM, le Colonel Ould Awein. « Quand nous lui avons soumis le problème, il a été très ouvert et très compréhensif. Il a mis à notre disposition, un navire venu expressément de Nouadhibou et toute une équipe de marins pour localiser les mono filaments. Une opération qui nous a maintenu au large durant 48 heures et qui nous a permis de saisir un nombre important de filets maraudeurs. Pour le moment, on attend la décision du Délégué pour incinérer les filets» dira M Yali. Parlant de leur avenir, le président de l’association reste très sceptique « si le gouvernement n’intervient pas vite, on peut dire adieu à notre travail. » Pointant du doigt accusateur les hommes d’affaires d’être responsables de leur malheur, M Yali s’offusque contre les licences de pêches attribuées en pêle-mêle, à certains hommes d’affaires. Même son de cloche pour son ami Oumar Wane qui déplore quant à lui le blocage des demandes de licences de leurs compatriotes, au profit « d’hommes affaires véreux. Selon lui, les équipages étrangers sont les principaux responsables de ce dégât « le poisson pris avec le mono filet est souvent de mauvaise qualité. Sur une prise d’une tonne, seulement 200kg seront consommables. La dernière sensibilisation faite au mois de juillet avait permis de détruire les mono filaments d’un millier de pêcheurs, mais malheureusement le danger est toujours présent». Les mono filaments saisis le samedi avec les éléments de la DSPCM, appartiennent tous à des pirogues de pays voisins. », dira-t-il. Selon M Yali, le Colonel Ould Awein s’est déclaré prêt à éradiquer ce fléau qui gangrène la pêche artisanale. Le seul bémol, résulte, selon lui de la vente de ce produit qui continue tant bien que mal de remplir les étalages des boutiques de « la plage des pêcheurs. ».
Interdire l’importation et la vente du mono filament
Selon Bouna Sall, le gouvernement devrait interdire l’importation et la vente du mono filament en Mauritanie. « La mer se détruit tous les jours à cause du mono filament. Pour mieux la protéger, l’Etat mauritanien doit soutenir notre initiative et détruire tous les mono filaments qui sont en activité. » « On est prêt à aider le gouvernement pour rehausser le secteur de la pêche. Pour cela nous comptons organiser des stages pour les chômeurs qui veulent s’intéresser au métier de la pêche. » ajoute M Yali. Pour faciliter le travail du nouveau délégué, les pêcheurs artisanaux se déclarent aussi être fin prêts à rejoindre l’équipe de la DSPCM. « Personne ne connaît la mer mieux que nous, on est prêt à travailler et à collaborer avec les éléments de la DSPCM, si besoin oblige » diront les pêcheurs.
La pêche au mono filet a toujours été interdite par la loi mauritanienne, mais les pêcheurs ont toujours trouvé des subterfuges pour contourner cette loi, malgré les nombreuses amendes.
Un énième cri du cœur des pêcheurs mauritaniens qui tentent désespérément de préserver les ressources halieutiques du pays, pillées depuis des décennies par la pêche au mono filament, interdite dans les pays de la sous-région.
Dialtabé
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 29/12/2010
