Sarr à la Majorité:Un mariage de raison

ajdupr1Après le parti Adil s’est autour de l’AJD/MR, le parti du dirigeant négro africain Sarr, d’annoncer son intégration à la majorité présidentielle. Exactement comme ce fut le cas de Adil, l’UPR a signé un document ‘’politique’’ avec l’AJD/MR.

Qu’est-ce que ce nouveau ralliement va-t-il changer concrètement sur le terrain ? Est-ce qu’il poussera l’UPR à changer sa ‘’copie’’ ou est-ce que c’est le leader nationaliste negro africain qui va changer son discours et son programme qui est loin de plaire à ses nouveaux partenaires politiques, conservateurs et hostile à tout idée qui puisse bousculer leurs certitudes et leurs convictions quant à l’identité de la Mauritanie?

Pour leur ‘’mariage’’, l’AJD/MR et l’UPR avaient organisé, jeudi dernier (23 décembre), une grande cérémonie à l’hôtel Wissal. Beaucoup de monde ont été conviés à cette occasion qui a été marqué par un discours du président de l’AJD/MR, Ibrahima Sarr, au cours duquel il avait salué les changements apportés par la ‘’rectification’’ du 6 août 2008, mais surtout les qualités du chef d’orchestre de ce mouvement : Mohamed Ould Abdel Aziz.
‘’ En ce qui me concerne, je dois remercier personnellement le Président de la République Mr Mohamed Ould Aziz qui m’a toujours reçu avec beaucoup d’égards et accepté de discuter avec moi de toutes les questions d’intérêt national avec sa franchise habituelle et dans le respect et la considération pour ma petite personne’’, dira-t-il, avant de poursuivre : ‘’ Nous avons observé l’homme dans ses attitudes et dans son action après l’avoir écouté. Nous avons compris son ambition pour la Mauritanie et son empressement à réaliser ses objectifs et nous avons perçu également les nombreux défis auxquels il devra faire face’’. L’appréciation positive de l’action du président Aziz ne s’arrête pas à cela. Le président de l’AJD poursuit : ‘’Nous avons plus observé la démarche volontariste que les résultats obtenus pour assainir la situation économique, freiner les gaspillages et la gabegie, redonner l’espoir aux couches les plus démunies et revisiter notre politique extérieure. Nous avons surtout noté le courage pour poser les jalons d’une réconciliation nationale vraie, par la reconnaissance des crimes commis au nom de l’Etat contre une communauté nationale, le début des réparations et la poursuite du retour des déportés’’. Un tas de raisons objectives qui ‘’autorisent’’ les dirigeants de l’AJD/MR de rejoindre la majorité présidentielle. Un pas qui est donc aujourd’hui franchi après de longues discussions engagées depuis déjà quelque temps entre les deux parties.
Juste après la première rencontre entre les arrivants et l’UPR, une commission a été désigné par chaque pour mener les pourparlers. La délégation de la majorité était présidée par Ely Ould Elada (UPR), comprenait deux autres militants UPR et un élément de l’UDP. Celle de l’AJD comprenait cinq membres et était présidée Bâ Mamadou Bocar, vice président de l’AJD.

Apparemment, les deux parties n’avaient pas fait beaucoup de temps pour s’entendre sur tous les points à l’ordre du jour, mais quelque chose paraissait bloquer la démarche. C’était peut être les négociations engagées sur le même registre avec le parti Adil. Et si on compare les deux événements, on remarque une grande similitude entre les deux démarches, sauf que, dans le cas de Adil, les choses étaient dirigées par la deuxième et omniprésente personnalité de l’UPR : Mohamed Yahya Ould Horma. Le reste est presque identique avec de petites différences au niveau des thèmes évoqués dans ce qui n’est pas un accord, mais plutôt une déclaration générale qui pouvait être signée par n’importe quelles parties. Dans les deux cas, rien de précis à signaler. Juste des principes très généraux …

Majorité très plurielle ?
Après l’entrée de Adil à la majorité présidentielle, suivie quelque temps après de la rentrée de la formation de Sarr Ibrahima, tout se demande par rapport à ce qui pourrait changer sur la scène politique. Beaucoup de choses et rien, pouvait-on dire. Il est vrai en effet que l’arrivée d’anciens opposants pour soutenir le président constitue une victoire politique pour son camp. Même si l’exode vers le pouvoir est presque naturel dans notre société, il est incontestable que Aziz enregistre des succès ou du moins ses adversaires sont, a priori, en diminution continue. Est-ce que cela reflète une victoire réelle en termes de popularité ? Difficile à dire, dans la mesure où les formations politiques n’encadrent pas beaucoup de monde et que leurs positions reflètent l’avis de leur direction plus que celui des militants s’ils existent !
Autre question importante : est-ce que c’est la majorité présidentielle qui s’est adapté aux ‘’exigences ‘’ des nouveaux rentrants ou est-ce que ces derniers se sont ‘’rendus’’ tout simplement avec armes et bagages. Tout porte à croire que le deuxième cas semble être plus proche de la réalité. Cela est d’autant plus vrai qu’on a vu les gens de l’AJD/MR passer sous silence des thèmes qui leurs sont très chères comme le fédéralisme, la langue nationale… Même chose chez Adil qui a fermé les yeux et s’est suffi de la signature publique d’un document très vague pour singer sa sortie de l’opposition.
Dans ce cas, il est difficile de croire que les nouveaux membres de la majorité présidentielle puissent apporter quelque chose pour la simple et évidente raison qu’on ne leur demande strictement rien… Les décisions et autres choses essentielles dans le pays se passent hors du champ politique de la majorité, dans l’entourage du chef. Un endroit loin des regards et auquel on n’accède pas facilement. Patience… !

Mohamed Mahmoud Ould Targui

Source: rmibiladi

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