Côte d’Ivoire : après le FMI et la Banque mondiale, l’UEMOA soutient Alassane Ouattara

outtara1Sept ministres des Finances de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), réunis en Guinée Bissau ce jeudi 23 décembre 2010, ont demandé à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) d’autoriser uniquement les représentants du président ivoirien « légitimement élu », c’est à dire d’Alassane Ouattara, à gérer les comptes du pays.
Après le FMI et la Banque mondiale qui ont décidé de ne travailler qu’avec Alassane Ouattara, c’est au tour de la zone franc de s’aligner sur la position internationale. Les ministres des Finances de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ont demandé à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, la BCEAO, de ne plus travailler qu’avec l’équipe Ouattara. En clair Laurent Gbagbo n’a plus la mainmise sur les comptes ivoiriens à la BCEAO.

Or ces comptes où transitent à la fois les recettes fiscales de la Côte d’Ivoire mais aussi ses réserves de change ou encore les crédits internationaux est un élément clé dans la gestion des finances publiques. Le but est clairement d’asphyxier financièrement Laurent Gbagbo qui n’aura plus dans quelques semaines la possibilité de payer ses fonctionnaires.

Le coup est rude pour le camp Gbagbo. L’argent est le nerf de la guerre. Reste à savoir comment réagira le régime Gbagbo. Certains observateurs redoutent que dans sa fuite en avant, le numéro un ivoirien ne décide de sortir de la zone franc et de créer sa propre monnaie. Une éventualité peu probable aux yeux des banquiers tant la mise en place d’un tel dispositif apparaît longue et complexe. Trop sans doute pour un régime isolé sur la scène internationale.

La nomination comme ambassadeur à l’ONU d’un proche de Ouattara confirmée

L’Assemblée générale des Nations unies a confirmé, jeudi 23 décembre 2010, la reconnaissance de l’ambassadeur désigné par Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par l’ONU, comme représentant de son pays auprès de l’organisation internationale. Youssouf Bamba est arrivé à New York de Vienne, où il était en poste ces dernières années. Cette décision fait perdre, de fait, son accréditation à l’ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire, Alcide Djédjé, un proche de Laurent Gbagbo, que ce dernier a nommé ministre des Affaires étrangères.

Avec notre correspondant à New York, Alexandra Geneste

La mission française auprès de l’ONU a été la première à signaler l’information, sur son compte Twitter. C’est dire l’importance que revêt cette reconnaissance par les Nations unies, confirmée ce jeudi par l’Assemblée générale.

A New York, la page de l’ère Gbagbo est définitivement tournée. Seuls la Namibie, parlant au nom des pays du sud de l’Afrique et le Nigeria, qui avaient requis un temps de réflexion, ont daigné protester.

Avec l’adoption de cette résolution par consensus, les 192 pays-membres de l’ONU viennent d’officialiser à leurs yeux la victoire d’Alassane Ouattara. Ne reste plus à Youssouf Bamba qu’à prendre ses fonctions.

C’est une nomination aux airs de déjà vu pour ce diplomate de carrière, qui était ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès des Nations unies de 1996 à 1998, avant de devenir ministre délégué à la Coopération et de représenter son pays à Washington, Londres et Vienne.

A la délégation ivoirienne, son arrivée est attendue avec sérénité, assurent les fonctionnaires, lesquels disent ne jurer que par « la continuité de l’Etat ». Leur seule inquiétude ? Le nouvel ambassadeur est supposé être rémunéré par l’Etat justement, or le président sortant a encore le contrôle des finances.

Plus de liaison entre Abidjan et Bouaké

Dans le pays, le transport de vivres et marchandises par voies routière et ferroviaire entre Bouaké et Abidjan a été interrompu, en réaction à l’appel à la désobéissance civile du camp d’Alassane Ouattara. Cette suspension, en vigueur depuis mercredi et « jusqu’à nouvel ordre », a été décidée par la société civile de Bouaké. Depuis ce mercredi tous les camions en partance vers Abidjan restent bloqués à Bouaké. Le maire de Bouaké, partisan convaincu d’Alassane Ouattara estime que c’est une façon supplémentaire de mettre la pression sur Laurent Gbagbo



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