Yahya Ouold El Waghf : De l’inculpation à la majorité présidentielle…

waghf«Le parti ADIL prendra sa place au sein de la majorité présidentielle pour travailler avec tous les partis dans cette majorité dans le but d’appuyer les efforts déployés par le Président de la République dans le domaine du développement économique et social du pays mais aussi dans celui de l’appui à la démocratie. »

Extrait de la déclaration de Yahya Ould el Waghf, président de Adil, après avoir été reçu, en compagnie du président de l’UPR, par le chef de l’Etat

Le parti Adil a donc définitivement quitté la coordination de l’opposition démocratique mauritanienne pour rejoindre la majorité parlementaire et présidentielle. Cette décision a suscité une fronde au sein du parti. Selon Idoumou Ould Mohamed Lemine, responsable de la communication de Adil, cité par saharamedias , « la contestation à l’encontre de la décision d’intégration de la majorité va grandissante au sein de ce parti… Le groupe contestataire, deux vice-présidents et 13 membre des instances dirigeantes, reste attaché à sa position de refus de la décision prise par le bureau politique d’Adil de quitter la Coordination de l’opposition démocratique (COD) et d’intégrer la majorité présidentielle.»

Ces derniers mois, les responsables du parti Adil avaient multiplié les rencontres avec le président de la République. Et, au sein de la coordination de l’opposition démocratique, malgré une volonté de sauver les apparences -Ould waghf était toujours assis silencieux aux premiers rangs des manifestations de cette opposition- on ne se faisait pas trop d’illusion.
Adil, comme l’a souligné son président, a négocié et signé un accord avec la majorité présidentielle. Il n’a pas dit mot sur « les grandes lignes de cet accord » exposées au président de la République pendant l’audience du 08 décembre.

A court terme, cette entrée dans la majorité présidentielle pourrait faciliter l’entrée de Adil dans un éventuel nouveau gouvernement. A moins terme, en fin 2011, le parti de Ould El Waghf, pourrait s’appuyer sur l’UPR ou d’autres formations politiques de la majorité pour espérer faire élire quelques parlementaires.

Ould Waghf, premier ministre de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, avait été arrêté en 2008 après le coup d’Etat. Il a été libéré puis remis en prison dans le cadre d’une enquête sur la «livraison de riz avarié aux populations nécessiteuses.» Pendant qu’il été en prison, Mohamed Ould Abdel aziz, général à l’époque, lui avait demandé, pour sortir de prison, « de consommer un repas du riz avarié acheminé chez les pauvres… » Le riz, il n’en a pas mangé. Il est sorti de prison. Il s’est opposé à Ould Abdel Aziz. Et, finalement, il l’a rejoint pour soutenir son action à la tête de l’Etat mauritanien. Enterrées les histoires de PSI et de riz avarié…

Khalilou Diagana

 



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