Une femme de nationalité étrangère, ne répondant à aucun nom, ni identité a été retrouvée le mercredi 17 novembre dernier par la Croix Rouge Espagnole sur les collines de Nouadhibou en plein désert. Cette étrangère, petite de taille et de teint noir, n’arrive pas à prononcer un mot pour révéler son identité.
Est-elle accablée par la fatigue du voyage sans fin ou stratégie oblige pour éviter le retour au bercail? C’est là toute la question.
Elle était habillée de haillons et marchait dans la solitude au milieu des collines dans le désert de Nouadhibou, indiquent nos interlocuteurs. Cette femme africaine d’une quarantaine d’année et qui, apparemment, avait rendez-vous avec la mort, n’a dû son salut que grâce à une randonnée de la Croix Rouge Espagnole. Ramenée et mise à la disposition de la police de Nouadhibou, cette étrangère traumatisée a subi toute sorte d’interrogatoires mais n’a jamais voulu ou ne peut prononcer le moindre mot pouvant aider à l’identifier.
L’antenne de l’Association des Femmes Chefs de Famille (Afcf) à Nouadhibou s’est saisie du dossier. Elle s’est occupée de l’étrangère muette et a réussi à la faire manger et boire alors qu’elle ne l’avait pas accepté au commissariat.
Transférée le 18 novembre à Nouakchott par les services de la police de l’émigration, elle sera encore remise à l’Afcf qui l’a emmenée aussitôt à l’hôpital national pour des soins car elle vomissait et avait une diarrhée également. Elle souffrait visiblement de déshydratation. Le médecin traitant l’hospitalise et lui administre un traitement. Entre temps, elle se reprend mais a manifesté des signes de troubles mentaux. Elle sera ensuite admise le samedi 19 novembre aux services de l’hôpital psychiatrique de Nouakchott où elle avait par la suite repris ses esprits. Cependant et malgré les interrogatoires de Aminetou Mint Ely présidente de l’Afcf et son assistante sociale Khadijetou Mint Mhamdi, elle refuse toujours de parler, si ce n’est des signes qu’elle manifeste de la tête. Notre reporter qui s’est rendu sur place, a aussi fait le même constat. Toutefois, son état actuel laisse espérer qu’à l’avenir, cette femme africaine pourrait parler et révéler son identité. Elle réside présentement au domicile de Khadijetou Mhamdi, assistante sociale de l’Afcf.
« Notre seul problème, c’est de parvenir à la faire parler pour l’identifier » s’inquiète Aminetou Mint Ely qui est en train de tout faire pour l’aider à se prononcer. Un véritable travail de psychiatre. « Nous avons pris langue avec l’OIM mais on nous a dit qu’ils ne s’occupent pas des cas du genre », renchérit-elle. « Nous essayerons de nous rapprocher du HCR pour tenter d’envisager une solution. Pour l’heure, nous lançons un appel à tout celui qui serait susceptible de l’identifier ou tout au moins nous aider à trouver une solution à ce problème qui relève d’un vrai parcours du combattant », dixit Aminetou. Pauvre Afrique!
Ibou Badiane
Source : Tahalil Hebdo le 23/11/2010