Hausse des prix: Tawassoul tire la sonnette d’alarme.

KASSATAYA, le 22/11/2010- « Une évolution inquiétante des prix ». C’est ce qui ressort d’une déclaration dont copie est parvenu à la rédaction de KASSATAYA et dont l’auteur est le parti TAWASSOUL, Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (TAWASSOUL) dirigé par Mohamed Jemil ould Mansour candidat à la dernière présidentielle en Mauritanie.  Ce constat découle, selon le communiqué, de l’examen par « les structures compétentes du Parti » de l’évolution des prix des denrées de première nécissité. Le prix du sac de 50kg de sucre est ainsi passé de 8000 à 12000 Ouguiyas entre décembre 2009 et novembre 2010 soit un bond de 33% en un an. L’huile, le blé et le sucre ont connu, selon le communiqué, des évolutions similaires.

A contrario, d’autres produits comme le thé, très prisé des mauritaniens (d’où kassataya= verre de thé), le riz, la viande et les pates alimentaires ont vu leurs prix baisser.

Le Parti de Jemil Ould Mansour a sa petite idée de l’origine de cette inflation: « la spéculation, le monopole et le clientélisme, d’une part et la faiblesse du contrôle du gouvernement et le fait qu’il n’assume pas ses responsabilités sociales, d’autre part, restent parmi les raisons les plus importantes qui expliquent ces hausses ». Pour pallier cette inflation qui fargilise davantage les populations les plus démunis, Tawassoul proprose une serie de mesures allant du contrôle des prix à la révision des salaires en passant par l’introduction de « stratégies plus efficaces dans les domaines agricole et de la sécurité alimentaire ».

Source KASSATAYA.

Lire le communiqué dans son intégralité.

 

Au nom de Dieu Le Clément et Le Miséricordieux

Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul) 

 

Déclaration

 

Dans le cadre du suivi de la situation sociale et des conditions de vie des citoyens, les structures compétentes au sein du Parti ont observé une évolution inquiétante des prix qui s’est accumulée au cours de la dernière période. Ces structures ont examiné le phénomène de l’augmentation constante des prix des biens essentiels liés à la vie quotidienne du citoyen :

–          Le prix du sac de 50 kg de sucre est passé de 8 000 Ouguiyas en décembre 2009 à 10 000 Ouguiyas en Juillet 2010 et à 12 100 Ouguiyas en novembre 2010,

–          Le bidon de 20 litres d’huile de cuisine de 5 600 Ouguiyas en décembre 2009, à 6 350 Ouguiyas en Juillet 2010, puis à 7 500 Ouguiyas en novembre 2010,

–          Les 50 kilogrammes de blé de 3 400 Ouguiyas en décembre 2009, à 4 400 Ouguiyas en Juillet 2010 et à 6 000 Ouguiyas en novembre 2010,

–          Le sac de lait en poudre est passé de 21 000 Ouguiyas (UM) en décembre 2009, à 29 000 UM en Juillet 2010 puis est revenu à 27 000 UM en novembre 2010,

–          Le sac de farine de blé dont le prix était de 5 800 UM en Juillet 2010, est vendu à 8 100 UM en novembre 2010.

Il est vrai que les prix de quelques denrées alimentaires ont connu une certaine stabilité, d’autres, ont même vu leurs prix baisser au cours de la période en question (produits Famo, thé, viande, riz, etc.)

Les augmentations mentionnées, qui ont eu lieu au cours d’une période inférieure à l’année, nécessitent que l’on s’y arrête. Elles provoquent une grande inquiétude sur la sécurité alimentaire des populations, en particulier les pauvres et ceux à faible revenu.

Notre Parti a examiné les raisons de ces augmentations.

Tawassoul note qu’en l’absence d’informations ou d’étude scientifiques présentant les éléments de ces augmentations (niveau des prix internationaux, frais de transport, coût d’assurance, tarifs douaniers, etc.) et étant donné le peu de relation existantes entre ces augmentations et celles qui ont lieu sur les marchés internationaux (seule une ou deux denrées ont connu une augmentation sur le marché mondial, l’augmentation locale étant sans commune mesure avec celle ayant eu lieu sur le marché international), la spéculation, le monopole et le clientélisme, d’une part et la faiblesse du contrôle du gouvernement et le fait qu’il n’assume pas ses responsabilités sociales, d’autre part, restent parmi les raisons les plus importantes qui expliquent ces hausses.

Ces augmentations et le rythme auquel elles ont eu lieu ont un grave impact négatif sur le pouvoir d’achat du citoyen et font perdre sa valeur à toute augmentation des salaires et des revenus ainsi que tout impact possible sur l’amélioration des conditions de vie des populations.

Nous lançons, au Rassemblement National pour la Réforme et le Développement « Tawassoul », un appel à toutes les parties et en premier lieu aux autorités pour que chacun assume ses responsabilités face à cette situation.

Nous proposons les actions suivantes qui pourraient contribuer à améliorer les conditions de vie des citoyens :

1 – Activer le contrôle des prix, en particulier ceux des denrées de première nécessité et instaurer un climat de liberté, de justice, de transparence permettant l’existence d’une concurrence loyale.

La réalisation, dans les meilleurs délais d’une étude scientifique, à actualiser régulièrement, relatives aux éléments constitutifs des prix et de leurs augmentations ainsi que des propositions des formes de soutien possibles à mettre en place suivant les besoins.

2 – Introduire de nouvelles compétences à la Sonimex et les inciter à mener leur mission de façon optimale, ainsi que l’élargissement du domaine d’intervention des deux Commissariats (celui à la sécurité alimentaire et celui chargé droits de l’homme) et les rendre plus liés aux citoyens les plus vulnérables, loin de toute autre considération.

3 – Développer des stratégies plus efficaces dans les domaines agricole et de la sécurité alimentaire.

4 – Réviser les salaires afin de permettre une amélioration significative du pouvoir d’achat réel du citoyen et mettre en place une politique efficiente de lutte contre le chômage.

5 – Créer une structure nationale dénommée Observatoire national des prix chargée de leur suivi et de leur surveillance où devront être représentés les défenseurs des consommateurs, les élus, les autorités de tutelle et les commerçants.

6 – Diffuser la culture de la piété et de la compassion chez les commerçants et celle de la bonne gouvernance et de la gestion rationnelle chez les citoyens.

Il apparaît clairement que le libéralisme  débridé, n’est pas approprié à nos sociétés sans culture de rigueur dans la gestion de la chose publique.

Il est clair donc, que le marché libre où règne la concurrence transparente des règles d’éthique, la peur de l’injustice et de la fraude commerciale et la responsabilité de l’Etat dans la régulation et l’arbitrage constituent une trilogie indispensable pour la protection de la sécurité alimentaire des populations.

Le Comité Permanent

Nouakchott, le 15 Dhu al-Hijjah 1431 H, correspondant au 21 Novembre 2010

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