Libre expression. Cinquantenaire de l’indépendance:L’ANCIEN ET LE NOUVEAU

Notre monde est en mouvement perpétuel. Avec ses changements d’objectifs et de démarches pour s’adapter aux conditions de chaque époque. Cela nécessite des réajustements de nos instruments de nos mentalités et de nos compétences, pour aller vers le progrès. Donc, des changements et de la relève.

Difficile, en effet, de faire du neuf avec du vieux, quelles que soient la bonne volonté et l’ambition de ce vieux, ou plus exactement, de ces vieux, dont je suis.

A notre âge, nous ne nous cherchons plus et nous devons être de moins en moins enclins à chercher. Nous devons avoir des principes de vie et d’actions qui conviennent à   notre maturité. Nous ne pouvons plus changer chaque jour et à chaque occasion. On ne nous croirait plus. Mais certains ne prennent pas de précautions.

Cessons, entre autres défauts, d’être en première  ligne des  marches de soutien de celui-ci ou de celui qui l’a renversé ou remplacé. Certains d’entre nous  l’on fait pendant ces cinquante dernières   années, en  faveur de tous ceux qui  nous ont dirigés, quelles que soient les contradictions. Sans amour propre et sans vergogne. Espérons  que les opportunités ne s’en présenteront  plus  et que les applaudisseurs   sans conviction, sont fatigués.

Cessons d’être au premier rang  des meetings, surtout quand nous n’y sommes pas désirés ou que notre seule contribution est notre apparition, plutôt gênante. Notre seul  souci étant de nous faire remarquer avec nos grands turbans qui cachent la rangée de derrière, avec nos grandes barbes blanches, ou au contraire nos visages bien rasés pour faire jeunes. N’avoir  jamais « marché » ou n’être jamais entré  au Palais des Congrès, ne fait aucun mal. Je l’ai vérifié tout en restant bon citoyen, électeur discret et sensible au bien-être de mon pays. La modestie, voire l’humilité, est un signe de bonne santé morale à notre âge. Mais il nous reste encore à faire! Nous continuons d’exister, et utilement, je l’espère.  

En ces moments de souvenirs et de bilan, racontons plutôt. Les personnes âgées aiment raconter, et les jeunes aiment les écouter s’ils y trouvent  à  apprendre. Racontons l’Histoire de ces cinquante  dernières  années  d’indépendance que nous avons eu la chance de vivre, certains d’entre nous  en ayant été des acteurs. Racontons-les à nos successeurs immédiats et aux plus jeunes, sincèrement, sans détours, et sans parti  pris. La jeunesse est, généralement en quête d’idéal. Cela mène parfois aux idéologies étrangères. Mais si cet idéal  peut être déduit de l’expérience vécue dans notre pays, c’est  tant mieux. Si  les personnages-phares de notre vision peuvent être des nôtres, c’est encore mieux et cela donne des repères à notre marche  vers le futur.

S’agissant, justement, de personnage-phare, il est remarquable que Mohamed ould Abdel Aziz, au cours de sa campagne électorale, s’était  volontairement affiché en photo jumelée avec celle de Moktar  Ould Daddah illustre premier président de la République Islamique de Mauritanie. Ce qui ne lui a pas porté  malheur. Au contraire! Cela a plu. Cela a été sublime.

Il est plus remarquable, encore, que le Président ait donné le nom de Moktar Ould Daddah à la plus prestigieuse avenue de notre capitale, qu’il avait auparavant reconstruite, élargie, illuminée, plantée d’arbres  d’ornement, et de signaux de circulation lumineux. Et elle mène au Palais des Congrès, haut lieu unique de rencontres internationales à Nouakchott. Ce geste est, durablement, d’une portée considérable et honore son auteur. D ’autres avenues, semblables, ont été également réalisées. Le visage de la ville en a changé.

Mais, et surtout, le Président Mohamed  ould Abdel Aziz, qui ne doit rien à Moktar Ould Daddah -n’ayant pas été son contemporain- a honoré et réhabilité le père-fondateur  de la nation, que d’autres, qui lui doivent  tout, avaient trahi et humilié.

Et voilà que, par un hasard béni, le premier président de notre pays rencontre l’actuel, celui qui boucle les cinquante années de notre Indépendance.

Mais la chaîne de mes souvenirs, sur cette période n’est pas bouclée et se poursuivra, si possible, avec d’autres récits d’événements importants, certes gênants pour certains, mais absolument authentiques.

                                                                            A bientôt  inchaallah

 Mohamed Baba Fall  

Cadre supérieur à la retraite.

Source  :  GPS le 17/11/2010

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