Attribution légalisée des terrains à Nouakchott : l’approche est simple, vous avez une parcelle ‘usurpée’, vous avez le droit à un terrain, et vous serez, en conséquence, inscrits pour obtenir ultérieurement une propriété ‘terrienne’. Jusque-là, la méthode est correcte.
Vous désirez plus d’un terrain, vous combinez avec un cousin, deux ou trois, etc., selon le nombre des terrains occupés ou achetés à la va vite , de votre part, chacun d’eux-les proches- obtiendra le droit à un terrain, et l’ensemble s’arrangera à la mauritanienne à avoir une formule légale pour que le vrai détenteur du terrain, ou des terrains ait son terrain ou ses terrains. Avec ces procédures, certains ‘occupants’ ont pu obtenir plusieurs terrains inscrits à leurs noms. Des telles inscriptions supposent, selon toute vraisemblance, le droit à des permis d’occuper en bonne et due forme. D’ailleurs, un vieillard aurait procéder à une arnaque hors norme et cela en vendant à un commerçant vivant à l’étranger 20 terrains déjà enregistrés, je ne sais comment. En voulant les vendre une deuxième fois pour une tierce personne, ou en souhaitant tout simplement les récupérer pour d’autres usages, d’autres malversations, il accusa l’acquéreur, auprès des autorités locales, du fait que ce dernier s’est procuré frauduleusement 20 terrains à son nom seul. Ce qui est évidement interdit. Heureusement, la police, après enquête, est intervenue en récupérant les 20 terrains tout en exigeant du vieillard-malfrat de rembourser au ‘pauvre’ commerçant qui fût obligé de venir manu militari au pays suivant les instructions de la justice.
Unanimement, la logique dit : que chaque citoyen doit avoir une unique parcelle attribuée légalement et gratuitement. Avec quelles procédures ?
Une chose est sûre, c’est celle de ‘manquement’ et du manque de l’informatisation administrative, source de suivi et de vérification.
Une autre logique totalement négligée se manifeste à travers une vraie politique sociale motivant à la fois les fonctionnaires de la république et les salariés des établissements étatiques. Ils n’ont, en grande partie, malheureusement aucun stimulus socio-économique. Sans logement approprié. Sans revenu encourageant.
Au demeurant, le taux de corruption est élevé chez nous. Elle est même légalisée selon un code social implicite. Une charge sociale galopante, un coût de vie de plus en plus cher, une entraide communautaire ne peuvent que justifier l’injustifiable. Aux yeux de certains le droit illégal de procéder à la corruption sous toutes ses formes est un acquis conditionné par la survie sociétale. Les cas se multiplient. Et je vous livre volontairement une illustration : un certain X était dans l’obligation de donner à ses plantons de « pots de thé » pour qu’ils fassent leur travail. Pourtant, ils sont payés pour le faire. Le paradoxe c’est que ces plantons se veulent religieux. En se rapprochant pour comprendre leurs situations, l’un deux lui avait expliqué l’état de son maigre salaire, l’état de sa charge social, l’état de ….
Et pourtant dans cette république, hormis quelques exceptions, tout le monde est dans la même situation, dans la même merde, dans le même besoin.
Mohamed Fouad Barrada
Source : La Tribune n° 526 via barrada.unblog le 14/11/2010