Présentement, la majorité et l’opposition ne pourront jamais s’entendre et engager ce dialogue tant espéré, qui s’annonçait chaque fois inéluctable avant de disparaître totalement, montrant que les pôles politiques antagonistes sont condamnés à entretenir constamment les plus virulentes hostilités, même aux moments, où la paix des braves s’imposait, pour la préservation de l’intérêt général.
Après les accusations faites récemment par la COD au pouvoir, relatives à sa « guerre aventureuse » contre les terroristes, la majorité entre en scène pour indexer à son tour l’opposition de verser dans les blocages de la volonté populaire.
Ils sont nombreux, les analystes politiques qui s’interrogent aujourd’hui sur le sort réservé au dialogue politique, à cette main tendue, il y a quelques mois, par le président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz, pour enterrer définitivement la hache de la guerre politique entre lui et ses opposants.
Une ouverture politique qui était arrivée à un stade avancé, qui était devenue pour certains inéluctable, dés lors où elle présageait une élévation à l’éternelle impasse postélectorale, ayant permis à Ould Abdel Aziz d’arriver au pouvoir, malgré les grincements de dents de ses adversaires politiques.
Ledit dialogue était même considéré comme une alternative salutaire au pouvoir, dans la mesure où il permettait d’apporter un peu de calme au mécontentement visible de l’opposition, dont les leaders étaient décidés, à une époque, à se mobiliser jusqu’à l’éviction du président de la république et son forcing à abandonner le pouvoir.
Aujourd’hui, avec cette guerre contre le terrorisme, engagée en pleine période de flirts politiques inhabituels, entre Ould Abdel Aziz et certains leaders de l’opposition, notamment les leaders du Rfd, d’Adil et d’El Wiam, respectivement Ould Daddah, Ould Waghef et Boidiel, l’opposition a commencé à faiblir et à se désintégrer, surtout après la reconnaissance de son chef de file de la légitimité des élections présidentielles de juillet 2009 ayant consacré l’élection de Ould Abdel Aziz, ainsi que son soutien aux deux offensives militaires menées par l’armée mauritanienne contre des groupes terroristes en territoire malien.
Des raids armés que l’opposition, particulièrement l’Ufp et l’App continuent de qualifier d’aventuriers, d’être accomplis pour plaire à des parties étrangères, estimant qu’ils risquent de jeter le pays dans un cycle de guerre infernal, similaire à celui connu par l’Irak ou l’Afghanistan.
Une position réitérée récemment lors de la passation de témoin de la présidence en exercice de la COD à l’UNAD, où l’opposition a clairement tancé le pouvoir de zèle aveugle et d’aventure aux conséquences incalculables pour la stabilité du pays.
Forte réplique de l’UPR
Devant ces accusations, tous les états-majors de l’UPR, son président, son vice-président et son secrétaire général, respectivement Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, Mohamed Yahya Ould Horma et Oumar Ould Mattalla, sont sortis de leur silence pour cribler l’opposition de tous les maux, l’accusant d’aller à l’encontre de l’intérêt général, de prôner la politique spectatrice et passive, devant des ennemis impitoyables ayant mené ces dernières années des attaques barbares, au cours desquelles plusieurs militaires avaient trouvé la mort.
Cette escalade à laquelle on assiste aujourd’hui, montre si besoin est qu’il n’y a plus de chance pour le dialogue qui était presque à portée de main. Il ne reste plus que l’impasse politique qui manifeste aujourd’hui ses plus hideux visages, avec un pouvoir et une opposition qui ne ratent jamais les occasions pour se ridiculiser réciproquement. Ainsi va la Mauritanie. « Re-bonjour la crise ».
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 04/11/2010