Obligé de sortir du carcan ni opposition, ni majorité, l’AJD/MR s’est résolue maintenant à franchir le pas, en allant négocier avec la Mouvance présidentielle pour son intégration au sein de celle-ci.
C’était prévisible, mais c’est le timing qui n’était pas connu. Dès lors que le président en a parlé publiquement, le suspense est levé. Car beaucoup se posait de questions au sujet du « ni, ni » de ce parti, jugé intenable, à court terme. L’AJD/MR est désormais en orbite vers la Majorité présidentielle. Dans son interview, Sarr a jugé que le bilan du président de la République n’est pas mauvais, mais ajoute qu’il y a des « élément qui essaient de saper son action ». Au sujet de l’intégration au camp présidentiel, il affirmera que « nous sommes en discussion avancée avec la Majorité ». A propos d’une éventuelle participation de son parti au Gouvernement, il a répondu par l’affirmative. Mais sans préciser les contours de cette participation.
L’AJD/MR, qui avait présenté la candidature de son président à la présidentielle de juin 2009, avant que celle-ci ne soit reportée au mois de juillet de la même année, suite à l’accord cadre de Dakar, c’était inscrit dans la dynamique de participation aux échéances électorales initiées par la junte. Dopé par le résultat honorable (7%) obtenu par son président à la présidentielle de 2007, ce parti, bien qu’ayant connu des départs importants, s’était senti pousser des ailes, au point de rehausser ses ambitions. Mais le résultat espéré n’est pas obtenu, car son président s’est placé 6e du classement. Ainsi, Ce dernier n’a pas perdu son temps, en reconnaissant immédiatement l’élection de Mohamed ould Abdel Aziz. S’ensuit un cheminement solitaire entrecoupé de rencontres avec le président ould Abdel Aziz. Sans doute, c’est à partir de là que le parti a commencé à préparer sa migration vers la Majorité. La suite se jouait en coulisses, mais connue de beaucoup d’acteurs politiques.
Changer l’hymne, le drapeau et le sceau de l’Etat
Suivant sa feuille de route, l’AJD/MR ira jusqu’à adresser une lettre au président ould Abdel Aziz pour lui demander, entre autres, le changement du nom du pays et l’hymne national. Ce n’est pas une nouveauté pour ce qui est de l’hymne national. En effet, lors des journées de concertation de la Majorité, ce point figurait dans le rapport final, en plus du changement du drapeau et du sceau de l’Etat. Des gageures. Ainsi, les propositions sont restées sans suite.
Profitant de l’occasion qui lui a été offerte dans le cadre des préparatifs du Cinquantenaire de l’indépendance du pays, l’AJD/MR récidive, sous forme d’un mémorandum qui n’a pas manqué d’alimenter la polémique, notamment côté nationaliste arabe. Ce qui amena le président du parti à accorder une interview au journal « Biladi » pour apporter des éclairages sur la portée et le sens des propositions émises. Les autorités n’ont pas encore réagi. Tout porte à croire qu’ils ne réagiront pas, comme d’habitude.
Pour autant, l’AJD/MR, qui réclamait le retour du reste de réfugiés, peut estimer qu’elle a été un peu entendue. Car, le rapatriement des réfugiés au Sénégal a repris, sans toujours qu’on prenne en compte les réfugiés au Mali. Pour le reste de ce qui constitue son cheval de bataille, elle est loin du compte. Les tares, qu’elle dénonce, sont toujours là. Intactes. Peut-être qu’elle espèrerait que son ancrage à la Majorité présidentielle pourrait faciliter l’avancée de ses revendications, surtout le parage du pouvoir.
TAM
Source : GPS le 01/11/2010
