Etrange concours entre Montebourg, Mélenchon et Tapie

A première vue, la mode est au « mediabashing », activité relativement simple, qui consiste pour les grandes gueules de la politique à s’attaquer de façon ponctuelle et spectaculaire aux medias en général avec une préférence pour la télé et la radio.

 

A ce petit jeu, c’est le socialiste Arnaud Montebourg qui a tiré le premier, prenant pour cible TF1. Avocat de formation, Montebourg a choisi la tactique du procès en sorcellerie, accusant la « une » d’être la télévision de la droite, du fric, de la cupidité et même d’être une chaine « à tradition délinquante ». La plaidoirie ou plutôt le réquisitoire est sévère mais c’est un débat idéologique qui n’est pas dépourvu d’intérêt, puisqu’il concerne le poids et la fonction d’un média dominant.

La seconde attaque de mediabashing est portée encore plus à gauche par le populaire Jean Luc Mélenchon qui, lui, pratique le tir instinctif sur cible individuelle, en l’occurrence le présentateur vedette de France 2 David Pujadas qu’il qualifie, pèle mêle de « salaud, larbin et petit bonhomme ». Avec le patron du Front de Gauche, récidiviste de ce genre d’exercice on quitte le débat idéologique au profit de l’insulte de type populo-ringard. Un peu comme si Mélenchon voulait devenir une sorte de « Tapie des pauvres ».

Et puisqu’on parle de Tapie, justement, c’est lui qui a pris cette semaine la tête du mediabashing, carrément en rase mottes, en tenant des propos extraordinairement méprisants à l’égard du journaliste Patrick Cohen, en direct sur l’antenne, lors d’une interview devenue culte, sur France Inter. Tapie agresse Cohen, le tutoie, doute de ses compétences et se moque de son salaire supposé. Grand moment de macro-politique. Un peu comme si Tapie voulait devenir une sorte de « Mélenchon des riches ». Tapie, Mélenchon, les nouveaux Dupont-Dupond. Je dirais même plus : certains politiques sont tellement caricaturaux qu’ils finissent par être interchangeables.

La chronique de Patrice Bertin 

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