Quoiqu’invitée, l’Alliance populaire progressiste (APP) a décidé de ne pas participer au «Débat national sur le terrorisme et l’extremisme au Sahel». Pourquoi? Ladji Traoré le secrétaire général du parti revient sur les raisons du boycott.
Biladi : Avez-vous reçu une invitation vous appelant à participer au «Débat national sur le terrorisme et l’extremisme au Sahel»?
Ladji Traoré (L.T) : Oui. Nous avons reçu une invitation le jeudi, 21 octobre 2010, vers 18 heures. Elle a été remise à qui de droit. Mais la position officielle du parti comme la position majoritaire de la Coordination est de ne participer au débat.
Biladi : Quelles sont les raisons qui sont à l’origine du boycott?
L.T : Nous pensons qu’on ne doit pas nous distraire de notre demande de dialogue inclusif. Le terrorisme relève de ces questions qui demande à ce qu’il ait une concertation sérieuse des acteurs de la scène politique pour savoir où va notre pays. Donc l’APP ne participe pas au séminaire et officiellement la C.O.D ne participe pas au forum. Par conséquent nous savons que d’autres paris à leur niveau ont décidé d’y prendre part.
Les positions de notre parti vis-à-vis du terrorisme sont connues. Nous étions les initiateurs de la plus grande manifestation populaire (dans les jours qui suivirent le meurtre des touristes français à Aleg) pour dénoncer le terrorisme et à laquelle nous avons convié l’ensemble des acteurs politiques et des chefs religieux. Depuis lors notre position n’a pas changé. Par contre la campagne actuelle contre le terrorisme sous l’impulsion de puissances étrangères qui veulent instrumentaliser la Mauritanie ne nous paraît s’inscrire dans le cadre de la lutte de notre peuple pour sa défende et sa souveraineté.
Et la lutte contre le terrorisme ne doit pas servir de prétexte pour abdiquer face à la présence des troupes sur notre territoire. Mais nous sommes conscients que la lutte contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier doit être menée minutieusement car nous savons que les divers trafics notamment le narco-trafic a des implications économiques dans certains milieux d’affaires et des milieux très haut placés chez nous. Cette lutte demande beaucoup de sérieux, de rigueur, de moyens, une coopération indispensable avec les pays limitrophes et voisins qui ont le même intérêt que nous pour mener ce combat, ainsi que l’appui des pays africains et celui de la communauté internationale.
Biladi : Ne craignez-vous pas que votre boycott soit assimilé à un manque de patriotisme par l’opinion?
L.T : Le patriotisme ne se prouve pas du jour au lendemain. Les positions patriotiques de l’APP ne sauraient être circonstancielles et ne seront ignorées de personne dans notre pays.
Source : Biladi le 25/10/2010
