Changement de gouvernement : Ahmed Ould Daddah prochain premier ministre d’un gouvernement d’ouverture?!

L’idée n’est pas nouvelle dans le cercle du pouvoir et des partenaires au développement de la Mauritanie. Le remaniement tant annoncé et qui tarde à voir le jour, n’aurait été différé que le temps de cerner les contours d’un gouvernement de large ouverture à mettre en place avant ou après la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale.
Ainsi, depuis quelques jours, Nouakchott bruit de rumeurs persistantes sur son intention de confier la primature au chef de file de l’opposition et président du RFD, Ahmed Ould Daddah. Aucune date n’est annoncée pour l’instant. Qu’est-ce qui pourrait motiver ce choix et pourquoi l’actuel Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf devrait-il partir ? L’adage dit qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Si dans les grins et les salons feutrés de Nouakchott tout le monde en parle, c’est que l’information n’est pas dénouée de tout fondement. Dans la mesure où le citoyen moyen a d’autres chats à fouetter dans sa quête du pain quotidien, on se demande pourquoi perdrait-il son temps à ressasser une nouvelle sans fondement réel. Si ce scénario inédit est retenu, peut-on se demander à quel moment précis le chef de l’Etat va procéder au changement de gouvernement tant attendu par l’opinion publique. Un remaniement ministériel devenu, aujourd’hui, incontournable surtout au regard des scandales financiers qui se multiplient dans les départements ministériels et dont les cas les plus connus font de temps à autre le chou gras des journaux. La dernière affaire est celle de Mohamed Lemine Ould Dadde. Ce n’est pas la seule raison qui motive un changement de gouvernement. L’équipe gouvernementale de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf accumule d’autres lacunes. Aucune politique cohérente pour combattre le chômage des jeunes ? Et l’éducation nationale ? Que dire du recensement des fonctionnaires et agents de l’Etat ? Sur cette dernière problématique, il a toujours été procédé au décompte des fonctionnaires mais jusqu’à présent toutes les initiatives ont échoué pour mettre de l’ordre dans le personnel de l’Etat mauritanien. Le règlement de la situation des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 1989 traîne toujours. Sur toutes ces questions et sur d’autres, le président de la république n’a de cesse de donner des instructions qui ne trouvent pas de répondants compétents au gouvernement pour les traduire dans les faits.

A quand le changement de mentalité ?
Cependant, le sursis peut-être prolongée mais, tôt ou tard, la sanction va tomber. En tout cas, l’opinion a déjà fait sa religion à ce propos. Toute chose qui rend obligatoire la relecture de la liste de l’équipe gouvernementale qui ne saurait, à défaut de se disqualifier, s’accommoder de la présence de personnages qui ne font pas honneur à la république. S’il est fait appel à Ahmed Ould Daddah, un opposant à tous les régimes depuis les années de braise de Taya jusqu’à nos jours, cela voudra dire que le président de la République fait le choix d’une personnalité qui a un carnet d’adresses bien étoffé et qui est capable de redorer le blason de la Mauritanie auprès des partenaires techniques et financiers. Car, avec les bailleurs de fonds, le saupoudrage ne marche pas.
Même si le président de la république est réfractaire encore à tout changement, tactique oblige compte tenu des équilibres actuels au sein du pouvoir, il n’en reste pas moins que le départ du gouvernement des ministres dont la gestion a été épinglée par l’IGE reste sa priorité en cette année du cinquantenaire où le citoyen lamda crie : « Le vol ça suffit ! ». Car, en définitive, c’est l’argent du contribuable qui servira à rembourser les subventions détournées. Quand, au même moment, ces sommes détournées, vont servir à construire des villas cossues, à acheter des voitures de luxe et à payer les frais d’études des rejetons en France, au Canada ou aux Etats-Unis. C’est dire que les défis sont nombreux et le citoyen ordinaire, qui a perdu tout espoir de bonne gestion dans notre pays, peut de nouveau croire à un changement qualitatif, avec l’arrivée de Ahmed Ould Daddah à la primature, un gestionnaire chevronné ayant l’expérience des rouages de l’Etat.
L’arrivée du chef de file de l’opposition à la Primature, pourrait changer beaucoup de choses dans la gestion quotidienne des affaires de l’Etat car la Mauritanie a besoin d’un gouvernement réellement engagé dans la lutte contre la mal gouvernance et qu’il ne soit pas lui-même un « sanctuaire pour voleurs à col blanc ». Vivement un changement d’hommes respectueux des deniers publics. Les générations montantes ont besoin d’exemples de probité et d’engagement.
Moussa Diop

Source: Le Quotidien de Nouakchott



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