Ansar Allah, 8 mois d’existence et un riche palmarès

Fondée en septembre 2007, démantelée fin avril 2008 « Ansar Allah El Mourabitoune » est une organisation suscitée et équipée (en armes et explosifs) par l’algérien Mokhtar Belmokhtar émir de l’une des katibas d’Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi).

Structure de type pyramidale……basée sur l’allégeance, avec émir, un conseil de la choura, un responsable de la Com et des cellules de sympathisants,  l’organisation «Ansar Allah» s’était en huit mois d’existence illustrée par plusieurs actions dont l’une fut sanglante. 

C’est au début septembre 2007 que l’émir d’ «Ansar Allah» Khadim Ould Semane évadé de prison de Nouakchott en avril 2006 fut acheminé des camps d’Aqmi du nord-Mali vers Nouakchott.

Reçu par un comité d’accueil aux abords de Teyarett (Nouakchott), il s’était (assez confortablement) installé et a commencé à recruter principalement parmi les jeunes issus des milieux défavorisés.
L’organisation a signé le 23 octobre 2007 sa première action d’éclat en Mauritanie pilotée à distance par Belmokhtar en personne:

Il s’agissait du braquage du fourgon de transport des fonds du Port Autonome de Nouakchott opéré par le duo Khadim-Brahim avec l’appui tactique et technique de Tiyeb Ould Sidi Aly qui disposait d’une taupe non identifiée jusqu’ici à l’intérieur du Port Autonome de Nouakchott .

Tiyeb et Brahim (dont on sait seulement qu’il est noir et costaud) n’ont pas à ce jour été arrêtés.

Le butin du braquage (55 millions d’UM) a permis de renflouer à la fois Aqmi et «Ansar Allah» qui s’était servie de sa part (10 millions d’UM) pour louer des villas dans les quartiers les plus chics de Nouakchott, recruter des jeunes et mener des opérations caritatives au profit des défavorisés dans les quartiers pauvres de Nouakchott.
C’est dans ses caches en fait des villas cossues à Tevragh Zeina,, qu’ « Ansar Allah » recevait les émissaires d’ Aqmi à l’instar d’un «Abou Doujana» ou d’un Taghi Ould Youssouf, pour des missions comme le convoyage des fonds, d’armes, d’explosifs, l’attaque du fourgon ou l’organisation de l’enlèvement (raté) d’un diplomate occidental en poste à Nouakchott.
Et c’est de l’une de ces villas, que quatre éléments du noyau dirigeant d’ »Ansar Allah » (Khadim-Rady-Moussa-Tiyeb) étaient partis attaquer le 1 février 2008 la boite de nuit VIP et l’ambassade d’Israël refusant tout de même l’ordre de commettre un attentat à l’explosif contre cette chancellerie «de peur de tuer les musulmans qui habitent le voisinage» .

Et c’est enfin dans l’une des villas où l’émir du groupe recevait une nouvelle épouse , que le noyau dirigeant qui comprend 7 membres au total fut localisé le 7 avril 2008 avant qu’il ne livre la féroce bataille du «Centre émetteur» aux forces de sécurité.

Une bataille qui s’était soldée par la mort d’un officier de police et de deux djihadistes dont « Abou Mouadh », l’artificier d’ »Ansar Allah » , dont les compétences en matière d’explosifs s’étalaient à la mise à feu à distance.
Trois jours après cet accrochage , Maarouv Ould Habib qui revenait la veille des camps d’Aqmi après sa cavale consécutive au meurtre des touristes français était arrêté…par un taximan. 
C’était le début de la fin pour les fugitifs d’ »Ansar Allah ». Khadim Ould Semane et Sidi Ould Sidna vont néanmoins rester en cavale jusqu’au 29 avril 2008 comptant 22 jours durant, -malgré une prime de 5000 000 d’UM- sur la fidélité sans faille du réseau de l’organisation et principalement celle de Salem Ould Homod (photo).

« Oui, je sais qu’il y a une récompense de 5 millions pour leur capture, mais, moi, je ne sais pas trahir »,  avait dit , ce dernier aux enquêteurs.

Le premier à être arrêté fut Ould Sidna, puis ce fut le tour de Khadim et de son hébergeur Ould Homod.

La page d’ »Ansar Allah » était tournée. Fin mai 2008, trente huit membres présumés de cette organisation étaient présentés devant le parquet et écroués.

Vingt  parmi eux, qui ont exprimé leur repentir au cours du dialogue de janvier 2010 et qui n’avaient pas en réalité commis de crimes, étaient graciés le 9 septembre 2010 après plus de deux années de détention.

Une perspective à exclure pour une partie des détenus jugés dans le procès qui debuté le 13 octobre, notamment, pour le noyau responsable de la mort d’un officier de police.
IOM

Source: Journal Tahalil


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