Mauritanie/Pétonas : Risque de divorce!

Les négociations entre les autorités mauritaniennes et Pétronas quant à la construction d’une centrale électrique alimentée par le Gaz de Benda butent sur le coût de construction de la dite centrale. Pour exécuter ce projet Pétronas demande aux autorités de revoir «à la baisse le régime fiscal» de son contrat, révèle Africa Energie Intelligence.

Pétronas a dorénavant les mains liées. La reconduction de son contrat, venu à échéance depuis août 2009, est aujourd’hui conditionnée par les autorités nationales par la construction d’une centrale électrique de 700 MW. Pendant ce temps «les Malaisiens qui veulent développer le champ gazier de Banda tentent sans succès d’obtenir une prolongation de leur droit sur les zones offshore A et B», celles-là même où se situe le Champ gazier de Benda.

Comme nous l’écrivions, il y a encore quelques mois, les usines en Mauritanie ne tournent pas à plein régime. Et la principale cause tient au rationnement de l’électricité. La gestion parcimonieuse du faible potentiel électrique est, en grande partie, à l’origine de la situation de délestages permanents. Le déficit en électricité toucherait plus de 80% des unités industrielles.
La production pétrolière en chute libre
Une forte désillusion est connue dans la production pétrolière offshore. La production oscillerait aujourd’hui autour de 8 000 b/j. L’ambition de Pétronas de doubler la production de Chinguitty est contrariée par le souhait des autorités de construction d’une centrale tournant au Gaz de Benda. La situation fait planer un épais nuage sur les relations entre les deux parties. De plus, les autorités mauritaniennes ne pardonneraient pas à la société malaisienne de traîner du pied depuis sa succession à Woodside dans l’exploration d’autres blocs et au moment où des espoirs sur les forages prévus dans le bassin de Taoudeni (Ta7 et Ta8) pourraient révéler de nouvelles opportunités hydrocarbures. Un véritable bras de fer déguisé oppose depuis quelques temps les deux parties quant à la réalisation de la Centrale électrique. L’Etat tente donc de convaincre la société malaisienne pour la construction d’une centrale.
Qui fait chanter qui ?
Mais les entretiens en septembre 2010, entre le directeur général de Petronas pour les opérations internationales, Chai Kwow Kitn, et le ministre mauritanien de l’énergie et du pétrole, Wane Ibrahima Lamine, ont failli tourner  simplement au divorce. Dans un rapport remis aux autorités sur le développement du Champ Benda, situé en zone offshore A et B, Pétronas  concluait  que « le projet de construction d’une centrale électrique de 700 MW serait très coûteux et qu’il était donc essentiel de revoir à la baisse le régime fiscal du contrat précédent ».
Cette affaire commence alors que les autorités ont déjà identifié un site de construction de la Centrale sur la côte à Nouakchott. En février 2010, EMPOWER LTD, filiale du groupe britannique GLOBELEC, avait signé avec le Premier Ministre, un contrat pour la construction d’une nouvelle centrale de 36MW. Le coût financier est de 40 millions d’euros (25 millions soutenus par le Fonds arabe pour le développement économique et social) et 10 millions par la BID (Banque Islamique pour le développement). Le montage de cette centrale se décomposait en deux phases dont la mise en place d’une première turbine de 12 MW, dès septembre 2010, alors que deux autres turbines ne seront fonctionnelles qu’en fin 2010 ou début 2011.
Mais au point où en sont les relations entre Pétronas et les autorités, il y a lieu aujourd’hui de croire à un sérieux risque de divorce. Peut être même que les autorités mauritaniennes tentent déjà de trouver un nouveau partenaire pour supplanter Pétronas. Lequel et à quelles conditions?
Jedna DEIDA



Source: Le Quotidien de Nouakchott

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page