« Nous sommes prêts à discuter avec les ravisseurs » des otages enlevés au Niger assure ce dimanche l’Elysée, confirmant les propos récemment tenus par le ministre de la Défense et le chef d’état-major des armées.
L’Elysée confirme également que les sept otages ont été localisés dans le Timétrine, une zone désertique de la province de Kidal, dans le nord-est du Mali.
La volonté de Paris de « discuter » avec AQMI risque d’avoir de sérieuses conséquences, surtout si elle se concrétise. L’Algérie est très vivement opposée à toute discussion avec AQMI et pourrait le faire savoir sans ménagement à la France.
Alger avait déjà très mal réagi aux discussions qui avaient abouties à la libération du français Pierre Camatte. Puis la France semblait avoir opté pour la manière forte, soutenant les efforts militaires de la Mauritanie en vue d’éliminer les bandes armées. Durant l’été, les autorités françaises n’avaient d’ailleurs pas de mots assez durs pour condamner l’attitude des Espagnols qui ont finalement versés plusieurs millions de dollars à AQMI afin d’obtenir la libération de leurs ressortissants. Nouveau revirement ce mois-ci : désormais, on veut bien discuter avec une branche d’Al Qaida.
Que peut faire l’Algérie ? Officiellement, protester vigoureusement et rendre encore plus compliquée la politique française dans une région qu’elle considère comme son arrière-cour. Mais, dans l’ombre, l’Algérie pourrait être plus menaçante.
Bref, faute d’avoir pris suffisamment au sérieux la sécurité des Français d’Arlit, la France s’est mise dans un joli pétrin.
Jean-Dominique Merchet
Source : Secret Défense ( blog de Libération) le 26/09/2010