Mohamed Lémine ould DADDE / Justice : le bras de fer continue :

KASSATAYA le 26/09/2010. 19H00.En garde à vue depuis Lundi dernier l’ancien Commissaire aux Droits de l’Homme, Mohamed Lémine ould DADDE est, selon des sources proches de l’enquête, toujours au Commissariat en cette soirée de Dimanche 26/09/2010.Contrairement à ce qu’ont annoncé certains médias il n’a pas été, à l’heure où nous écrivons ces lignes, notifié à Mohamed Lémine ould DADDE son déferrement devant la justice.

De même plusieurs rumeurs avaient couru ces derniers jours sur le paiement d’une caution ou de tout ou partie de la somme réclamée par l’IGE ( 271 Millions d’UM).

En début de semaine l’ex commissaire aux Droits de l’Homme avait entamé une grève de la faim (sources familiales). Selon ces mêmes sources qui avaient pu approcher brièvement Mohamed Lémine ould DADDE, ce dernier avait refusé de répondre au Procureur et au Commissaire en l’absence de son avocat.

Dans ce dossier qui soulève les passions plusieurs zones d’ombre apparaissaient au fur et à mesure des semaines qui ont suivi le limogeage de l’ex commissaire : unique « coupable » présumé, limogeage sec, interpellation du seul commissaire aux Droits de l’Homme, silence radio des autorités. La machine à rumeurs s’était emballée avec son lot habituel d’informations et de désinformations. L’ancien « protégé » du premier ministre était passé de la lumière à l’ombre, épinglé par une enquête de l’IGE ( rappel : une autre enquête est en cours, celle de la Cour des Comptes) qui aurait découvert des malversations d’un montant de 271 millions d’UM. Suite à ce rapport accablant Mohamed Lémine ould DADDE avait été sommé de rembourser ces 271 millions avec mise en demeure de 3 semaines.

C’est à la fin de cette celle ci que l’ex commissaire a été arrêté par les services de la Brigade Financière Lundi dernier.

Selon des proches d’Ould DADDE ce dernier a toujours nié les détournements présumés de fonds et aurait refusé de rembourser quoi que ce soit. Il aurait aussi, toujours selon les mêmes sources, protesté devant le Procureur et le commissaire du fait que l’enquête aurait été menée à charge sans que son contre rapport ne soit pris en compte et du fait qu’il était le seul membre du Commissariat aux Droits de l’Homme à avoir été entendu.

La grève de la faim entamée Lundi dernier était dans la droite ligne de ces protestations.

Visiblement elle a pris le Procureur de court. Ce lui ci aurait demandé à plusieurs reprises au détenu de mettre fin à sa grève de la faim. Pour enfin promettre une enquête plus poussée. Depuis l’on sait que plusieurs personnes ont été interpellées afin d’être soumises à interrogatoire, en particulier le Chef des Moyens Généraux du Commissariat. Suite à ces interpellations Mohamed Lémine ould DADDE a arrêté sa grève de la faim.

Pendant un moment la rumeur a laissé entendre qu’une caution serait versée par la famille du détenu.

De source sure et fiable nous avons appris que l’ex commissaire a refusé de payer une caution au motif que le paiement d’une caution insinuerait un aveu de culpabilité et qu’il attend que le procureur lui signifie maintenant son déferrement, ce qui n’a toujours pas eu lieu.

Mohamed Lémine ould DADDE est représenté par maître EBETTY qui attend, ce soir, le coup de fil lui indiquant que l’ordre de déferrement a été prononcé.

Certains observateurs de la scène politique mauritanienne, au sujet de cette affaire, avaient relevé plusieurs questions dans cette affaire : pourquoi la justice mauritanienne a t’elle attendu si longtemps pour enfin sommer à comparaître des collaborateurs de l’ex commissaire? Pourquoi avoir attendu une grève de la faim de ould DADDE pour reconnaître, implicitement, des manquements à l’enquête? Pourquoi avoir prolongé la garde à vue qui est passée de 2 jours à 6 jours maintenant si le dossier était si clair que ça? Pourquoi, devant les refus répétés du gardé à vue de reconnaître un détournement et son refus de payer quoi que ce soit, le procureur a t’il attendu plus de 6 jours pour signifier un déferrement?

De nombreuses questions et peu de réponses au vu du black out des autorités sur le dossier.

« Il est serein. Il sait qu’il n’a rien volé et ne craint pas la prison. Il ira en prison pour pouvoir, enfin, avoir un procès où il espère que ses arguments seront enfin entendus. Nous l’avons rencontré et il est dans un état d’esprit combattif. Il ne lâchera rien et croit en une justice juste », nous a dit une proche de l’inculpé.

 

KASSATAYA

 

 

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