Des dizaines de citoyens du quartier « Kay El Ghamar Essianii » (garza de Bouhidida, dans la moughataa de Toujounine) ont protesté vivement contre la destruction de leurs habitations de fortune par des éléments de la gendarmerie qu’ils accusent d’avoir accompli cette opération sans ménagement. Ces citoyens qui ont tenté de s’opposer aux opérations de destruction de leurs logis ont fait cas de la situation de précarité dans laquelle se trouve, désormais, femmes et enfants.
Sahara média qui a été sur les lieux a pu prendre des photos qui dénotent de l’ampleur de cette opération de déménagement dont les dégâts sont estimés par des observateurs à plusieurs millions d’ouguiyas.
Khadijetou Mint Abdallahi, qui prétend être victime de ces destructions, a indiqué que la zone visée et celles avoisinantes ont fait l’objet, dans le passé, d’un litige entre des familles mais qu’une issue heureuse, à laquelle l’actuel chef d’Etat-major de l’armée Ghazouani a pris part, ainsi que le ministre de la défense et un ancien wali de Nouakchott, sommant les personnes en conflit à garantir que de tels problèmes ne vont plus se répéter, contre le désistement de l’armée. Une autre femme a ajouté que depuis ce dénouement, rien n’a été fait qui puisse justifier les agissements actuels de la gendarmerie.
Des gendarmes arrivés à bord de deux véhicules tout-terrain étaient arrivés aux environs de 9 heures du matin et ont commencé aussitôt à détruire les habitations alors que les occupants ont essayé de s’interposer ; mais une injonction de l’un d’eux précisant qu’ils exécutent « des ordres venus d’en haut » a tempéré leurs ardeurs. Des sources proches de l’unité de la gendarmerie a révélé à Sahara média, sous le sceau de l’anonymat, être en train d’exécuter des ordres du ministère de l’habitat et de l’urbanisme qui chercherait ainsi à limiter l’extension des « gazras ».
Des femmes ont lancé un appel au président Mohamed Ould Abdel Aziz pour qu’il intervienne personnellement afin de faire cesser ce qu’elles qualifient « d’injustice à leurs égards ».
A noter que la zone de la station terrienne, connue sous le nom de « El Ghamar Essinaii » connait, depuis que l’que l’Etat a fait connaitre sa volonté de mettre fin au phénomène des « gazras », en distribuant des terrains à leurs occupants une recrudescence des squats.
A Nouakchott, des dizaines de milliers de familles vivent depuis des décennies dans des quartiers précaires connus localement sous le nom de « gazra » et de « kebba ».
Source : saharamedias.net le 08/09/2010