25 août 2010, l’armée mauritanienne fait exploser un kamikaze dans sa voiture à l’entrée d’une caserne militaire à Néma. Le même jour, la cellule de communication de la coordination de l’opposition démocratique (COD) rend public un communiqué. La COD, après avoir « vivement condamné cette action terroriste d’Al Qaida et appelé au sursaut de l’ensemble des Mauritaniens de tous les horizons et de toutes les conditions pour y faire face », écrit : « La politique militaire du Chef de l’État, consistant à engager la Mauritanie dans des actions militaires soumises aux intérêts de la France, en territoire étranger, est une politique aventuriste et anti-constitutionnelle qui, entre autres, ne pouvait qu’entraîner pareilles conséquences. » Quelques heures après la diffusion de ce communiqué, le RFD s’en démarque nettement en ces termes « Un Communiqué a été publié ce jour, Mercredi 25 Août 2010, au nom de la Commission de la Communication de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) relatif à l’attentat contre la garnison militaire de Néma sans que le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), membre important de la COD, ait été informé alors même que toute décision ou déclaration est prise à l’unanimité selon un usage consacré. » Le RFD ajoute n’être pas engagé par le communiqué de la COD.
Le 26 aout, le parti d’Ahmed Ould Daddah réagit à l’attaque de la garnison militaire de Néma. Le parti condamne l’attentat, affirme son entière solidarité avec l’armée et en appelle au renforcement du front intérieur pour faire face au péril terroriste.
Entre la réaction de la COD et celle du RFD, il y a une différence de taille. La coordination accuse le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz qui par « une politique aventuriste et anti-constitutionnelle ne pouvait qu’entrainer de pareilles conséquences. » Autrement dit, ce sont les agissements des autorités actuelles qui exposent la Mauritanie aux actes terroristes. Le RFD a jugé que de telles accusations ne sont pas de nature à aider au renforcement du front intérieur.
Seulement, une déclaration d’un responsable de l’opposition au site Saharamedia laisse croire que le RFD, après avoir cosigné le communiqué de la COD, s’est rétracté.
«Tous les partis membres de la COD étaient représentés lors de la réunion au cours de laquelle le communiqué commun a été élaboré et diffusé. Le Rfd était représenté par Mohamed Vall Ould Handhiya, son secrétaire permanent adjoint. »
La COD qui exige du pouvoir actuel l’ouverture d’un dialogue, éprouve de plus en plus de difficultés a harmoniser ses positions face à ce pouvoir.
Dans la coordination, il y a les modérés qui vont au palais présidentiel, qui y coupe le jeûne, qui vont planter les arbres avec Mohamed Ould Abdel Aziz, qui l’appellent président de la République. Il y a les radicaux qui préfèrent chef de l’Etat à président de la République, qui n’ont pas encore été invités au palais pour entretien ou rupture du ramadan…
Finalement à quoi sert une coordination qui n’arrive même plus à faire des communiqués communs pour sauver les apparences ?
Khalilou Diagana
Source: Le Quotidien de Nouakchott