Ancien gendarme, ancien conseillé municipal et ancien député, KEBE Abdoulaye Alpha se confie à Sahara media

Ancien député, KEBE Abdoulaye Alpha  se veut un militant des droits humains. Sahara Media lui a posé la question suivante : « On sait de vous que vous avez été député de Sebkha mais en fait, qui êtes vous vraiment, monsieur Kebe ? ».

Il en a profité pou revenir sur son parcours militant, son arrestation et de sa détention, sur la création de l´AJD,  sur son soutien à la candidature du général-président et sur la dernière sortie du premier ministre sur l´arabisation, notamment.

Je me nomme Kébé Abdoulaye Alpha né vers 1943 à Aéré- golléré dans le département de Bababé. Je suis  ancien Adjudant chef de la Gendarmerie. J’ai servi ce corps de 1964 à 1991, date de ma radiation suite aux purges ethniques  au sein de l’armée mauritanienne. Je suis également ancien conseillé municipal de Nouakchott et ancien député de l’opposition sous les couleurs de l´Action pour le Changement (A.C). J’ai eu la chance de connaître très tôt le camarade Diop Mamadou Samba dit Mourtoudo qui m´a sensibilisé sur la question nationale en 1963 à Port Etienne. Ensuite, mon petit frère  feu Kébé Moussa membre-fondateur des FLAM organisait  très souvent plusieurs réunions de son mouvement chez nous.

Devenu Gendarme j’ai gardé mes relations avec Mourtoudo et Saidou Kane ainsi que les autres amis de mon petit frère Moussa tels que Amar Ba, Mamadou Kane et d’autres. Pendant les années sombres de l’histoire de la Mauritanie, l’exclusion, les discriminations, les déportations, les arrestations et les exécutions extrajudiciaires de la communauté pulaar, m’ont beaucoup traumatisés et renforcé dans mes convictions militantes . C’est ainsi que dès ma libération, je me suis engagé ouvertement dans la politique et intégré le parti UFD (Union des Forces Démocratiques) ; Ce cadre me permettait de lutter pacifiquement contre ces injustices et le programme du parti avait pris en charge nos revendications essentielles et avait promis de régler définitivement ces crimes dès  que ce parti arriverait au pouvoir.

J’étais chef de la section UFD de Sebkha dont la commune m’a élu comme son conseiller municipal à la suite des éléctions municipales de 1994. Continuant mon combat politique, en 1996 je suis élu comme le premier député de l’opposition sous les couleurs du parti Action pour le Changement.

S’agissant de mon arrestation et des déboires que j’ai eu à vivre, ils ont commencé le  27 octobre 1990 à 15heures quand mon chef hiérarchique, le capitaine Lô Mamadou Mikailou m´a demandé d’aller répondre au chef du B2 qui a besoin de moi. Avant de partir, mon chef me demanda si j´avais commis du mal, je lui ai répondu que je ne suis pas au courant.

De là, je me suis présenté  devant le chef du B2 le lieutenant Abdellahi Ould Mohamed Aichè, ce dernier me posa une question « quels sont les anciens prisonniers de Oualata que vous connaissez? »; je lui ai répondu que je les connais presque tous parce qu’ ils  étaient des fonctionnaires de l’Etat, il répliqua en me demandant d’être plus précis, j’ai repeté la même reponse. Aprés il me dit qu´ils ont reçu des informations selons lesquelles Saidou Kane est venu Chez moi au sixième arrondissement le 25 octobre 1990 à 18h et que nous nous sommes réunis de 18h à 22h, et il veut savoir l´objet de cette réunion.

J’ai répondu à cet officier que effectivement Saidou Kane et son épouse Aissata Kane étaient venus chez moi le 25 octobre 1990 à 18h pour remercier ma mère qui était venue de notre village Aéré golléré afin de lui présenser ses meilleurs voeux à la suite de sa libération de prison. J’ai précisé  que cette démarche fait partie de nos coutumes c ‘est à dire si quelqu’un a un bonheur ou un malheur, ses proches viennent lui présenter des voeux; A partir de cette réponse, le lieutenant Abdellahi Ould Mohamed Aiché prend son téléphone et appelle le chef d’Etat major le Colonel Ney Ould Abdel Malek pour l’informer de ma déclaration. En réponse, ce dernier lui dit que c’est possible, donc c’est un cas social,il faut qu´il me libère mais de me conseiller d’éviter de fréquenter ces gens qui sont « fichés par les services de sécurité ».

Le lieutenant Abdellahi Ould Mohamed Aiché me notifia la décision du chef d’Etat major et j’ai quitté pour repartir à mon service.

Au moment de franchir la porte de son bureau, le téléphone sonne et c’était le chef d’Etat major qui revient sur sa décision et lui dit que son informateur insiste que la réunion a bien eu lieu, donc de  m’enfermer au GEMO (Groupe d’Escadron de Maintien de l’Ordre).

Je suis mis aux arrêts le 27 octobre 1990 jusqu’au 27 Novembre 1990 à 16 heures. A cette heure, le Sous- Lieutenant Mohamed Ould Hadar se présente à moi accompagné d’un gendarme avec des menottes. Il amène une chaise et me prie de m’asseoir sur celle-ci et  de tendre mes mains pour me menotter. J’ai demandé pourquoi; ce dernier me dit qu’ils ont reçu des informations précises selon lesquelles je faisais partie des élèments qui voulaient faire un coup d’Etat. J’ai réfuté ses allégations et lui dit s’il veut on peut aller ensemble mais sans les menottes parce que je ne suis pas un criminel ni un délinquant. Mohamed Ould Hadar dit:  » non, mon Adjudant chef j’ai reçu des ordres de te menotter ». Ainsi j’ai dit au sous- lieutenant Mouhamed Ould Hadar que je refuse d’être menotté il n´a qu’à le dire à celui qui lui avait donné l’ordre,  il est parti le dire à son chef de B2 Abdallah O/ Mohamed Aicha, ce dernier arrive rapidement, m´insulte en me traitant « d´imbécile » et me demande pourquoi je refuse d’être menotté. Touché par cette réaction brutale, insolente et humiliante, je lui donne une bonne gifle qui le fait tomber par terre et arrache le fusil kalachnikov du gendarme sentinelle qui me surveillait et alors ils prennent tous la fuite et de loin un officier originaire de Tidjikja que je connaissais me demanda de laisser ce fusil et de rester tranquille étant un bon officier très sérieux; j’ai obtempéré à sa demande. C´est ainsi que Abdellah Ould Mohamed Aicha et son équipe m´ont arrêté, menotté et m’ont mis dans une voiture où ils m’ont amené au GEES (Groupe d’Escadron d’Escorte et de Sécurité) situé à côté du marché de la Capitale. Abdallah 0/ Mohamed Aicha  ordonna à ses éléments de me déshabiller et de m’enfermer nu dans un W.C. On m´a emprisonné dans les toilettes pendant 8 jours jusqu’à ce que je perde connaissance (c’était en plein hiver) et après ils m’ont transféré à l’Etat Major de la Gendarmerie Nationale et  m’ont enfermé à nouveau dans un vieux W.C jusqu’au 31 décembre 1990 date à laquelle ils m’ont amené dans une douche pour prendre un bain et par la suite ils m’ont conduit dans une grande salle où il y’avait plusieurs personnes arrêtées tels que l´ ex- Capitaine N’diaye Hameth, Lieutenant Diop Hamath Mahmoud et d’autres frères négro-mauritaniens.

Nous sommes restés dans cette cellule jusqu’au 3 mars 1991 date à laquelle nous sommes transférés au camp de J´reida pour y être jugés. Ils avaient sélectionné 64 détenus qu’ils prétendaient être les meneurs du putsch et que nous devions être jugés le 8 avril 1991 à Ouad-Naga.

Le 7 avril 1991, la direction du camp de J´reida transporte tout le matériel: des tentes et autres à Ouad naga pour les préparatifs du procès du 8 avril 1991. Heureusement pour nous, le 7 avril 1991 à 17h un officier est venu de l’Etat Major de l’armée avec un message qui précisait que notre jugement est reporté Sine Die.

Le 14 avril 1991 à 23 heures, le chef d’Etat Major adjoint de l’Armée est venu nous voir avec d’autres officiers pour nous  réunir dans une grande salle et nous informer que le chef de l’Etat, Maouya Ould Sid’Ahmed Taya nous a pardonné,  que nous sommes libres à partir de cette date et que la démocratie est  désormais instaurée dans le pays. Les civils qui veulent faire la politique sont libres de le faire; par contre en ce qui concerne les militaires, la loi les y interdit. Ils demandent également à tous les détenus d’oublier tout ce qu’ils ont vu et enduré pendant la détention et de tourner la page. Chaque corps de l’Armée était représenté par certains officiers sauf la gendarmerie; c’est ainsi que le commandant Ahmed Ould Bekrine avocat-général prend en charge les détenus de la gendarmerie. Il nous  transporte dans sa voiture et dépose chacun chez lui avec instruction qu’on doit regagner l’Etat- Major de la gendarmerie après la fête de Ramadan pour la reprise du service.

Après la fête, nous sommes partis à l’Etat- Major de la Gendarmerie et le chef d’Etat- Major le colonel Neh Ould Abdel Malik nous informe qu’il n´a pas besoin de nous et qu’on ne devrait même plus revenir à l’Etat- Major. Nous sommes repartis à la cour spéciale de justice pour informer le Commandant Ahmed Ould Bekrine de la nouvelle et ce dernier avec le Colonel Cheikh Ould Boyda Président  de la cour spéciale de la justice  saisissent Neh Ould Abdel Malik et ce dernier leur informe qu’il n´a pas reçu des instructions du président de la République et qu’il doit en référer à ce dernier avant toute prise de décision. Ils nous donnent rendez-vous dans 3 jours à l’Etat- Major de la Gendarmerie. A la date précise, nous sommes partis au RV, on a été reçu par le Capitaine Lô Mamadou Mikailou qui nous a notifié notre mutation à la réserve commandement et chacun de nous reçoit une nouvelle tenue.

Après une semaine de présence au travail, ils nous ont traduit devant un conseil d’enquête et nous ont infligé un arrêt de rigueur de 60 jours suivi d’une révocation du corps de la Gendarmerie.

Le 27 mai 1991, la gendarmerie nous convoque pour percevoir nos arriérés de salaires des 6 mois de détention. Après avoir perçu nos salaires et sur la route pour rentrer chez nous, le commandant de la  brigade de gendarmerie de Nouakchott m’intercepta à la sortie de l’Etat- Major et m’arrêta. Il m´informe qu´il a reçu des ordres du chef d’Etat- Major pour m’arrêter à la suite de plusieurs réunions que j’ai tenues à Nouakchott ces derniers jours d’après leurs informations. L’adjudant-chef Mokhtar O/ Ahmed Brahim, commandant de la brigade m’enferme durant trois jours et après il m’escorte avec 4 gendarmes en direction de mon village Aeré Golléré ou ils m’ont assigné en résidence surveillée pendant trois mois. J’étais sous la surveillance du commandant de brigade de Bababé, où je devais me rendre deux fois par semaine pour signer le registre de présence. Mon village est distant de Bababé de 10 km, je m’y rendais chaque fois à pieds.  J’ai effectué cette corvée obligatoire et illégale pendant trois mois et c’est après qu’ils m’ont libéré.

J’ai soutenu le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz dès le 6 août 2008 suivant son programme et les témoignages de mes amis intimes qui le connaissent très bien pour sa bravoure, son courage et son honnêteté. Il importe de savoir également, qu’à mon avis et à l’heure actuelle, il n´y a qu’un militaire qui peut régler les problèmes complexes qui existent dans le pays et qui ont été causés par les militaires eux-mêmes. Un civil au pouvoir ne peut en aucun cas les régler sachant que les auteurs sont toujours présents et puissants dans l’armée.

Pour ce qui est de son bilan, j’avoue qu’il a commencé à réaliser des choses positives, mais il en reste beaucoup aussi à faire ; il faut rappeler qu’il n’est au pouvoir que depuis un an. Il a eu le courage de reconnaître publiquement au cœur du Fouta, les exécutions extrajudiciaires, les déportations et les violations graves des droits de l’homme commises contre les Négro-mauritaniens durant le règne du dictateur déchu Maaouya Ould Sid´Ahmed Taya. Il a fait cette déclaration le 25 mars 2009 à Kaédi. Il a aussitôt entamé le règlement du passif humanitaire en accordant certaines indemnités aux veuves et en procédant à l’attribution de terrains d’habitation à d´autres. Il a attaqué en justice les auteurs de la gabegie. Il faut se dire aussi qu’il a hérité d’un contexte difficile parce qu’il y’a des lobbies de nationalistes et chauvins arabes très bien implantés dans le Système.

C’est vrai, mon ami, feu Mourtoudo m’avait dit que j’ai commis « une erreur » en soutenant Aziz  avant d´ajouter plus loin « que je suis honnête ». En réalité, j’ai soutenu Aziz par propre conviction et c’est la première fois depuis la «démocratisation » que je rejoins le camp du pouvoir. Je reste convaincu qu´Aziz n’est pas comme Maaouya Ould Sid´Ahmed Taya et qu’il peut, s´il veut  bien, régler les maux du pays. Je tiens à préciser enfin que mon soutien au président n’est animé par aucun opportunisme ou calcul politicien, je ne cherche rien; mon choix est tout simplement guidé par le patriotisme et l’intérêt national. Je continuerai à lutter pour la résolution de l’épineux problème de la cohabitation, pour la réhabilitation des victimes du passif humanitaire, le retour et la réinsertion des réfugiés mauritaniens du Sénégal et du Mali. Ces revendications ont toujours été et continueront d’être mon cheval de bataille pour une Mauritanie nouvelle et réconciliée.

La sortie du Premier ministre relative à la politique d’arabisation de l’administration a été très mal appréciée par une partie importante de l´opinion nationale parce qu´elle nous ramène en arrière  et  ne favorise pas le règlement du problème de la cohabitation. La Mauritanie est à la fois arabe et africaine; elle constitue le trait d´union entre l´Afrique noire et l´Afrique du nord. Bien que le Premier ministre ait apporté quelques éclaircissements sur ses propos ainsi que le ministre de l’Éducation nationale, le Président de la République doit à mon humble avis réagir et s´exprimer ouvertement sur cette question sensible pour rassurer le peuple mauritanien dans son ensemble.

L’alliance pour une Mauritanie Nouvelle (AMN) a été fondée en 1991 au moment de la création du parti UFD. Tous les anciens  rescapés de Oualata, d’autres personnalités  indépendantes et jeunes Négro- mauritaniens ont crée ce mouvement pour leur servir de cadre de concertation en vue de poser les problèmes nationaux et prendre une position commune avant d´adhérer à un quelconque parti.

Pour la petite histoire, l´AMN à sa création avait comme premier président l’ex ministre Diop Samba Hawoyel et après la crise au sein de l´UFD, la présidence a été confiée à Sarr Ibrahima Moctar. A la création du parti Action pour le Changement(A.C), Sarr Ibrahima Moctar a été nommé Secrétaire général de ce parti; c’est ainsi que Ba Fara a pris la relève de ce dernier au sein du mouvement.

L´AMN, étant membre de l´AC, nous avons continué la lutte dans ce parti comme par le passé mais en 1997 suite à des divergences d´approche, certains camarades comme Bâ Fara, Sarr Ibrahima, Diallo Alassane  et d´autres militants quittent le mouvement; c’est alors  que la présidence de l’AMN m´a été confiée.

Après le départ de ces camarades du mouvement, un climat malsain s’est instauré entre la direction de l´AC et l’AMN. Nos positions divergeaient avec le parti sur certaines questions nationales et finalement la direction du parti  prit la décision finale de révoquer toutes les figues emblématiques et  membres de l’AMN au sein de l´AC. Le parti et nos ex-camarades  membres de la direction nous accusaient d´être une succursale des FLAM. Après notre exclusion, nous avons décidé de créer le parti Alliance pour la Justice et la Démocratie(AJD) le 25 août 2000 mais il nous a fallu plusieurs tractations et interventions pour obtenir le recepissé de reconnaissance parce que nous étions considérés comme des « infiltrés » des FLAM à l´intérieur et c´était une accusation lourde à porter à l´époque au pays. En 2001, j’ai eu personnellement quelques différends  avec les membres du bureau et je me suis retiré sans tambours ni trompettes en laissant les camarades continuer leur chemin parce que l´essentiel était ailleurs pour moi.

Mes jeunes frères Kébé Ousmane et Kébe Moussa, (paix sur leurs âmes) ont millité au sein de ce mouvement politique que je respecte beaucoup. Mes relations avec mes deux frères étaient toujours affectueuses, bonnes, chaleureuses et pleines du respect.

Moussa je l´ai elèvé à l’âge de 6 ans je l’ai fait rentrer à l’école primaire de Rosso en 1967 et il est resté avec moi jusqu’à sa mort survenue au Maroc le 5 juin 1986 où il était parti en mission pour préparer le congrès des étudiants mauritaniens de l´UNESM. ll n’a jamais redoublé, et ce de l’école primaire  jusqu’à l’université; il représentait une partie de moi.

Mon frère Kébé Ousmane fut gendarme comme moi, il a été arrêté en 1990 comme moi. Pour une autre petite histoire, au moment de notre interrogatoire j’ai déclaré au capitaine Ahmed Ould Mbarek que « le gendarme Kébé Ousmane arrêté a une santé très faible et que c’est un marabout qui ne s´intéresse qu´à Dieu et si vous ne cherchez que des flamistes , c’est moi qui est flamiste, il est innoncent il faut le libérer. » effectivement quelques temps aprés il a été liberé et après il a pris le chemin de l´exil pour finalement intégrer la section FLAM-Europe occidentale jusqu´à son décès. Tous mes deux frères étaient des hommes d´honneur et de courage et ils m´aimaient beaucoup et je garde de très bons souvenir d’eux ; par ailleurs, deux de mes enfants portent leurs prénoms. Je demande au bon Dieu l’Eternel de les accueillir en Son Saint paradis. Amine!

Pour régler le problème de la cohabitation et du passif humanitaire il faut tout d’abord une volonté politique. Je crois que cette volonté existe maintenant, reste le mode ou la stratégie du règlement. A mon avis, il faut organiser des journées de concertation en invitant tous les leaders politiques de l´intérieur et de l´extérieur, les responsables des organisations des droits de l’Homme, des notabilités traditionnelles et des ouléma pour débattre des problèmes sans tabou durant un temps précis. Après cette concertation, un résultat satisfaisant pourra être trouvé dans l’intérêt général du peuple mauritanien. En ce qui concerne le retour des déportés, le processus est déjà entamé même si certains problèmes persistent encore. Je profite de cette occasion pour demander à tous les Mauritaniens de se tenir main dans la main pour bâtir un État juste et égalitaire, la nation mauritanienne a besoin de tous ses fils.

Source  :  saharamedias.net le 21/08/2010

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