Politique : Bâ Mbaré serait-il lâché par Ould Abdel Aziz ?

Rien ne va plus entre Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, président de l’UPR et Bâ MBaré président du Sénat. Jusqu’ici les deux hommes entretenaient des relations franchement cordiales. Mais l’après congrès du parti qui vient de mettre en place son conseil national et son bureau exécutif, semble avoir entamé ces bonnes relations.

Parce que la perspective de la mise en place des structures de base du parti dans le département de Maghama hante les nuits du président du Sénat. Surtout qu’elle va se faire sur la base des résultats enregistrés à la date du 6 mai 2010 à 10 heures. Lesquels résultats arrêtaient le nombre total d’adhérents à 12.179 et le nombre d’unités de base à 223. C’est du moins les termes du communiqué rendu public le 27 mai dernier par la mission d’arbitrage présidée par Siniya Mint Sidi Haïba secrétaire permanente de l’UPR chargée des femmes et dépêchée sur les lieux par la présidence du parti pour tenter une conciliation entre les deux tendances. La tendance du Colonel Sogho Alassane totalise 6388 adhérents et sa concurrente 5651 adhérents, si l’on en croît les chiffres publiés. En réaction à cette décision, la tendance de Bâ Mbaré se fendait d’une déclaration le 29 mai 2010, accusant les coordinateurs communaux, le président de la commission départementale, le coordinateur régional, et la mission conduite par Mme Siniya Mint Sidi Haïba, d’avoir simplement pris fait et cause pour la tendance adverse car, « ils ont été corrompus par le Colonel Sogho Alassane », ancien membre du CMJD et ancien chef d’Etat Major de la garde nationale.
Or disions nous, la perspective de la mise en place des sous-sections et la section au niveau de Maghama, hante sérieusement les nuits du président du Sénat. Ainsi depuis la tenue du congrès de l’UPR les 9 et 10 juillet passé, il a multiplié des démarches tous azimuts çà et là, lobbying grassement rémunérés, pour tenter d’être coopté au Bureau Exécutif que le Conseil National devait désigner lors de sa première réunion fixée au 31 juillet 2010. Il considérait cette distinction vitale pour sa survie politique car, elle était susceptible d’amortir le choc de son inéluctable défaite sur le terrain de la circonscription de Maghama. Pour cela, il a assiégé le Président de l’UPR qui aurait systématiquement refusé de le recevoir et plus encore, de le prendre au téléphone. Désorienté, par cette attitude du président du parti, il se serait lâché à l’occasion d’une discussion avec un Sénateur pour dire, semble t-il, que Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine est l’ami de ses adversaires politiques qui ne mènent pas un combat politique. Ils n’ont qu’un seul objectif qui est de l’humilier. Pour le président du Sénat, s’ils avaient un objectif purement politique, ils auraient implanté les sous-sections et la section de Maghama quitte à ne lui concéder que deux sous-sections sur les huit qui composent le département. Mais au lieu de cela, ils tiennent à l’humilier avec la bénédiction du Président de l’UPR. Il semble que même le chef de l’Etat ne répond plus aux sirènes politiques du président du Sénat.

Un coup d’épée dans l’eau

En désespoir de cause, Bâ Mbaré a tenté un malheureux coup de poker en annonçant qu’il allait se rendre en France le jeudi 29 juillet soit, moins de 48h avant la réunion du Conseil National dont il est membre de droit. Il a officiellement informé le Président de la République de son projet de voyage. Puis, en fin calculateur, il a attendu qu’on lui demande des explications, et qu’on le dissuade de partir avant la tenue de la réunion du Conseil National. Tel ne fut pas le cas puisque tout le monde avait compris le jeu du président du Sénat. S’étant piégé ainsi lui même, il a commis l’erreur de s’envoler, comme il l’avait annoncé, le jeudi 29 juillet pour la France. En vérité, Bâ MBaré ne pouvait assister à ce qu’il considère comme étant l’humiliation suprême à savoir : ne pas être coopté dans le bureau de l’UPR alors qu’il fut 1er Vice-Président du PNDD – Adil de Sidioca. Il aura ainsi été le seul membre du Conseil National absent à la réunion du 31 juillet 2010. Depuis lors, les commentaires vont bon train dans les salons où les gens sont scandalisés par ses agissements, et par le peu de considération qu’il a manifesté à l’égard de l’UPR qui l’a fait roi ! Les plus durs réclament une sanction exemplaire.

Moussa Diop

Source  :  quotidien-nouakchott.com le 15/08/2010

 

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