La mort du jeune Ramdane tué à bout portant par un agent de police à Riyad a semé un malaise dans l’opinion publique même si les réactions des associations de défense des droits de l’homme et des personnalités politiques ne s’étaient pas fait entendre.
Cette bavure est donc révélatrice d’un malaise au sein du corps de la sûreté nationale où les problèmes de gestion du personnel viennent se greffer à la lancinante question de compétence et de professionnalisme. A ce niveau se pose la perpétuelle et récurrente problématique de recrutement et de formation du personnel.
Recrutement et formation à revoir
Les critères de recrutement des policiers devraient être révisés afin de produire un policier imprégné des devoirs civiques et défenseurs des droits des citoyens et non un homme en tenue qui crée la trouille chez les populations. A voir le comportement de certains hommes arborant la tenue de la police nationale, il est légitime de se poser des questions sur la formation et les critères de recrutement des forces de l’ordre car beaucoup se retrouvent là où ils ne devraient pas être.
Ainsi, se posent les problèmes de moralité et de conduite. UNE source a indiqué que depuis plus de 15 ans, il n’y a jamais eu d’enquête de moralité lors des recrutements dans les rangs de la police, peut-être à l’origine des comportements déviants de certains policiers qui n’hésitent pas à gifler les citoyens en pleine rue ou à tirer sur eux sans autre forme de procès.
A l’image d’autres secteurs de notre administration, la police rencontre elle aussi ses propres problèmes de gestion du personnel.
Ainsi, la majorité des commissariats de police ne répond pas aux normes administratives requises à savoir une section de police judiciaire, une section de police des mœurs et une autre administrative. Les deux dernières n’existent pratiquement pas car devant être dirigées par des inspecteurs de police, or selon une source, 140 à 15O inspecteurs sont dans la nature laissant la première section entre les mains des agents, brigadiers et adjudants de la police. Autre épine dans le pied de la police, l’éthique et la déontologie. Même si certaines taxes policières font des entrées pour le trésor public, des individus se plaignent toujours (particulièrement les transporteurs) des tracasseries des hommes de la sûreté qui font dans l’excès pour satisfaire les chefs. Récemment, des transporteurs se sont plaint des tracasseries de la police à Aleg et Rosso. Dans la capitale du Trarza, la gare routière fait des entrées énormes à la police a indiqué une source.
D.S
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 10/08/2010