Si rien n’est fait rapidement pour garantir la fourniture correcte d’électricité aux usagers, il y a lieu de craindre le pire pour la stabilité du Sénégal. Et c’est pour tirer cette sonnette d’alarme que les membres du Cercle des intellectuels du Sénégal ont décidé de battre le macadam mercredi prochain à Dakar. Les coupures intempestives d’électricité de la société nationale d’électricité (Senelec) indisposent tous les Sénégalais et mettent en danger toute l’économie du pays. Et devant l’inaction de la classe politique dans son ensemble qui se contente de communiqués et autres déclarations et celle de la société civile, les populations ont été obligées de prendre en main leurs propres revendications : à savoir un approvisionnement correct en électricité. Ce qui a donné naissance à de violentes manifestations spontanées des populations sur l’ensemble du territoire. Pour encadrer ce mécontentement général, les intellectuels, en particulier ceux du Comité d’initiative des intellectuels du Sénégal (Ciis), ont, à leur tour, décidé de descendre dans la rue pour manifester leur colère contre les délestages. Et ils ont adressé pour l’occasion une demande d’autorisation de marche à l’autorité compétente, le préfet du département de Dakar, pour battre le macadam mercredi prochain, entre 17 h et 18 h, sur l’itinéraire : Obélisque – Allées du Centenaire – Rts-Triangle Sud.
‘J’ai l’honneur de porter à votre connaissance la marche pacifique du Ciis contre les coupures d’électricité endémiques ces temps derniers, et leurs conséquences sociales et économiques préoccupantes pour les citoyens, les administrations, les ménages et les étrangers qui vivent parmi nous’, écrivent dans leur correspondance au préfet de Dakar le professeur Malick Ndiaye, maître de conférence et coordonnateur de la structure, Abdel Kader Guèye et Lamine Diabaye, enseignants à la faculté des Lettres. Car, d’après ces intellectuels, une tendance nette à la généralisation des mouvements protestataires à dynamique émeutière et violente contre les personnes et les biens, se profile sur toute l’étendue du territoire, en particulier dans les principaux centres urbains et dans les villes moyennes, que la République ne devrait pas encourager par des faux-fuyants ou des mesures sans efficacité véritable. ‘Et si rien n’était fait pour rétablir et garantir la fourniture d’électricité aux ménages, aux administrations et aux entreprises, sans oublier les établissements d’enseignement, de recherche et de formation, il y a lieu de craindre des dérapages prévisibles, que le Cercle des intellectuels entend prévenir pendant qu’il en est encore temps’, soulignent-ils.
Pour le Cercle des intellectuels du Sénégal, lorsque la tranquillité publique est remise en cause par des fractures récurrentes qui ruinent les petites et moyennes entreprises, installent l’insécurité dans les quartiers, les districts et les banlieues, pénalisent les revenus des ménages éprouvés par les hausses des prix et le chômage urbain et périurbain, la Citoyenneté et la République doivent prendre leurs responsabilités hic et nunc. Et c’est ce qu’ils ont fait. L’affaire est grave comme dirait l’autre.
Source : www.walf.sn le 16/07/2010