Rapt des espagnols: Des prévenus à la barre :

Six personnes comparaîtront à partir de mardi 21 juillet devant la cour criminelle de Nouakchott pour leur implication présumée dans l’enlèvement, il y a sept mois en Mauritanie, de trois ressortissants espagnols dont deux restent les otages d’Al-Qaïda dans le nord Mali.

Le procès concerne onze prévenus: quatre sahraouis, trois maliens, deux mauritaniens (dont une femme) et deux algériens. Mais seules six personnes comparaîtront. Les cinq autres font l’objet de mandats d’arrêt internationaux et seront jugées par contumace.

Un chef d’Al-Qaïda dans le sahel, l’algérien Mokhtar Belmokhtar alias Belawar, fait partie des prévenus recherchés.

Selon le parquet, les auteurs du rapt étaient « des mercenaires loués par l’un des émirs d’Aqmi », en l’occurrence Belawar, et ils avaient « été payés pour ce service ».

Les trois ressortissants espagnols – deux hommes et une femme de l’ong Barcelona Accio solidaria – avaient été enlevés le 29 novembre 2009 sur la route Nouadhibou-Nouakchott alors qu’ils circulaient à bord de la dernière voiture d’un convoi humanitaire.

Début mars, la branche maghrébine d’Al-Qaïda a libéré Alicia Gamez, 39 ans, après trois mois de captivité dans le nord Mali.

Mais Albert Vilalta, 35 ans, et Roque Pascual, 50 ans, sont toujours séquestrés, depuis plus de sept mois.

Les ravisseurs réclament le versement de rançons en millions de dollars et la libération d’islamistes emprisonnés notamment en Mauritanie.

Un malien de 52 ans, surnommé « omar le sahraoui », sera mardi sur le banc des accusés. Les autorités mauritaniennes l’avaient présenté comme le principal instigateur de l’enlèvement des espagnols. De son vrai nom Omar sid’ahmed ould hamma, il avait été arrêté en février par un « commando » des forces de sécurité mauritanienne à la frontière avec le Mali, dans une région désertique.

Selon le parquet, quatre des prévenus sont actuellement détenus. Deux autres, dont une femme mauritanienne, sont placés sous contrôle judiciaire, accusés d’avoir « offert un abri et des moyens empêchant l’arrestation de terroristes ».

«Omar Sahraoui» a nié  dans une interview réalisée le 5 avril par une agence de presse locale (Ani) être responsable du rapt des espagnols . Il a  affirmé avoir  été « enlevé » alors qu’il était dans son troupeau de camélidés à 170 Kms au nord-Est de Tombouctou (Mali) par une bande de maliens dont un azawadi « informateur » mauritanien, avec lequel, il a dit avoir des règlements de compte tribaux, complexes.
La bande de maliens l’a livré -a-t-il poursuivi- à des militaires mauritaniens basés non loin de Tichitt qui l’ont envoyé vers Nouakchott.

Au préalable le parquet de Nouakchott avait  apporté d’importants éclairages à travers un communiqué relatif au groupe de suspects de différentes nationalités lié au narco-terrorisme dont « Omar Sahraoui ». Ce groupe comprend 21 prévenus dont dix huit sont  écroués et 3 en fuite, lesquels, ont été inculpés et font  objet de mandats d’arrêt internationaux. Ci-dessous le communiqué du parquet.

                                  Communiqué de presse
Dans le cadre des investigations judiciaires et sécuritaires continues, menées depuis l’opération d’enlèvement des touristes espagnols entre Nouakchott et Nouadhibou le 29 novembre 2009, et à la suite d’une opération militaire et sécuritaire spéciale, un groupe de suspects de nationalités diverses a comparu aujourd’hui 29 mars 2009 devant le procureur de la république près le tribunal de la Wilaya de Nouakchott.
Ce groupe est composé de 21 personnes transmises par la direction de la sûreté de l’Etat après la fin de leur enquête préliminaire et l’expiration de leur garde à vue. Après étude des procès verbaux d’enquête préliminaire et leur audition approfondie, il a été décidé de les poursuivre, avec d’autres en fuite, pour les chefs d’accusation suivants :
Premièrement : La participation dans un groupe fondé en vue de commettre des actes terroristes, l’atteinte volontaire à la vie des personnes et à leur intégrité et leur enlèvement et leur détention sans autorisation des autorité compétentes, la conclusion d’accord rémunérés en vue de limiter la liberté des autres, contre l’accusé Moctar Bel Moctar, alias Khaled Abou Al Abbas, Faits prévus et réprimés par l’articles 4, alinéas 1 -2, l’article 6, alinéa 1er , les articles 7 -8 de la loi sur le terrorisme et les articles 319-320 du code pénal
Deuxièmement : L’atteinte volontaire à la vie des personnes et à leur intégrité et leur enlèvement et leur détention sans autorisation des autorités compétentes, la conclusion d’accord rémunérés en vue de limiter la liberté des autres, l’utilisation du territoire de la république pour commettre des attentats terroristes contre les ressortissants d’un pays étranger, la détention et l’exploitation d’armes et munitions de façon illégale, contre les accusés Mohamed Ould Ahmed Deya, alias Arrouji, Mini Ould Baba Ould Sid’el Moctar et Oumar Ould Sid’Ahmed Ould Hamma, Faits prévus et réprimés par l’article 4 (alinéas 1-2-5), l’article 6 (alinéa 4), les articles 7-8 de la loi sur le terrorisme, les articles 319 – 320 du code pénal et les articles 1 et 34 du décret 60./72 relatif au régime des armes à feu.
Troisièmement : L’apport d’aide et autres moyens à des auteurs d’actes terroristes, fait prévu et réprimé par l’article 14 de la loi sur le terrorisme, contre les accusés dont les nom suivent ;
1- Ali Ould Mohamed Ould Meddi
2- Abdallahi Ould Maham
3- Mehamed Ould Eddoune Habiboullah, alias Alkabous
4- Ahaymed Ould Beyda
5- Ali Ould Oumar
6- Hamma Ould El Kheir
7- Badi Ould Hamdi
8- Baba Ould Ahmed Salem Ould Sidi Ould Dahi
9- Mohamed Ould Meddou Ould Boukri
10- Oumar Ould El Venne
11- Mohamed Ould Bab Ahmed
12- Atiya Ould Khayri
13- Moctar Ould Mohamed
14- Mohamed Ould Hamdi
15- Houssein Ould Hammadi
16- Ahmed Ould Bah
17- Mohamed Ould Minne
18- Mohamed Ould Day
19- Ahmed Ould Oumar, alias Ahaymed
20- Bella Ould Noueyla
Quatrièmement :Trafic et transport de la drogue à haut risqué contre l’accusé Mohamed Ould Ahmed Deya, alias Arrouji et les accusés correspondant aux numéros de 1 à 20, faits prévus et réprimés par les articles 4 et 5 de la loi sur les stupéfiants
Cinquièmement : L’investissement de biens provenant de crime et son utilisation de manière à cacher son origine illégale contre l’accusé Oumar Ould Sid’Ahmed Hamma, fait prévu et réprimé par les articles 2 et 42 de la loi sur le blanchiment d’argent
Les accusés ont été transmis devant le juge d’instruction au premier cabinet chargé des crimes de terrorisme, de sûreté de l’Etat et des infractions militaires sous le numéro de parquet 342/010 pour ouvrir une instruction. Le parquet demande au juge d’instruction :
– d’emettre des mandats d’arrêt contre les trois accusés en fuite et des mandats de dépôt contre les autres accusés
– de mettre en saisie conservatoire tous les biens de l’accusé Oumar Ould Sid’Ahmed Ould Hamma en Mauritanie
– de saisir des échantillons de la quantité de stupéfiants saisie avec les accusés en vue de son utilisation comme preuve et d’ordonner la destruction du reste de cette quantité.
– D’ordonner la jonction du dossier à celui de l’affaire sous numéro 283/010-parquet
Notons que l’enquête à dévoilé que l’opération d’enlèvement à été exécuté par des mercenaires payés à cet effet qui s’adonnent régulièrement au trafic des stupéfiants et des marchandises au Droit de l’un des émirs du groupe terroriste installé dans le Sahara malien.
 
Nouakchott, le 29 mars 2010
Le Procureur de la République

 

Source  :  www.journaltahalil.com  le 15/07/2010

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