L’Afrique peut capter 112 milliards de dollars d’obligations islamiques

En moins de 10 ans, le marché mondial des emprunts obligataires de finance islamique autrement appelés soukouks a atteint un encours de 112 milliards de dollars. Annonce faite le vendredi 21 mai 2010 par Mohamed Nouri, Président du conseil français de la finance

 qui participait à Saly Portudal (Sénégal) à la remise des premiers certificats d’assureurs et de banquiers islamiques délivrés dans le continent. L’Afrique vient par le biais de l’institut africain de la finance islamique (AIIF) de démarrer un programme de certification pour les décideurs travaillant dans les secteurs de la banque et des assurances.

L’Afrique tient à capter un volume important des soukouks qui circulent dans le monde via les obligations islamiques sans intérêt,fruits des surplus financiers les pays du golfe. Ces importantes sommes d’argent débloquées grâce à la promotion de la finance islamique ne peuvent être captées que par une expertise bien formée. D’où l’organisation à Saly Portudal de la première formation des dirigeants ouest africains de banques et de sociétés d’assurances. L’atelier international était ainsi organisé en partenariat avec le conseil général des banques et institutions financières islamiques basé à Bahreïn et représentant plus de 120 banques et institutions financières islamiques à travers le monde. Selon Mouhamadou Lamine Mbacké le PDG de l’Institut africain de la finance islamique qui s’est confié aux Afriques, les nouveaux détenteurs de certificats d’assureur islamique et de certificat de banquier islamique sont venus de la Mauritanie,du Mali du Burkina,de la Tunisie et du Maroc. Ils sont désormais outillés pour aider leurs pays à capter ces importants flux financiers que sont les soukouks afin de contribuer efficacement au financement de grands projets de développement.

Encore limitée il y a 30 ans, la finance islamique moderne atteint aujourd’hui un encours de 1000 milliards de dollars. Selon les observateurs les plus avertis, elle a très bien résisté à la crise financière internationale car elle se base sur des actifs réels et bannit ainsi la spéculation. De 112 milliards de dollars de nos jours, le volume des soukouks devrait, grâce à une croissance exponentielle, atteindre les 200 milliards de dollars d’ici fin 2011.Une niche intéressante pour les pays africains à la recherche d’investissements massifs pour financer leur développement. Après le succès connu par le premier forum sur la finance islamique dans les pays de l’espace UEMOA, l’Institut africain de la finance islamique vient donc de réunir le gotha des assureurs et banquiers ouest africains. Ces assises de Saly Portudal ont donc posé les jalons d’une stratégie de formation ciblée des décideurs pour rattraper le retard de l’UEMOA en matière de finance islamique, à savoir moins de 1% de part de marché sur les 800 milliards de dollars que constitue le marché de la finance islamique dans le monde. Il s’agissait donc de réduire l’important déficit d’expertise des « decision makers » d’Afrique de l’ouest.

Mamadou Lamine Diatta

Source  :  http://www.lesafriques.com/  le 24/05/2010

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