Il y a de cela quelques dizaines d’années, elles se comptaient sur les doigts d’une seule main. Aujourd’hui, elles occupent une place importante, dans les échelles tant mondiale que nationale, des entrepreneurs. Promouvant et renforçant le développement économique mauritanien, grâce à de pertinentes stratégies économiques et financières.
Femmes dynamiques et promotrices, elles sont des dizaines, voire des centaines, à se faire une place sur le portail économique de la Mauritanie, dirigeantes privées ou au centre des décisions gouvernementales. Elles agissent avec des qualités purement féminines mais puisent, également, en elles, des traits masculins moraux. Elles sont, résolument, engagées dans la participation sociale, la lutte pour la parité et les droits de la femme africaine. Elles concilient vie familiale et vie professionnelle, suscitant des liens avec les deux et essayant, tant bien que mal, de bien en gérer le contenu.
Cependant, notre pays reste, encore, très en recul, face au phénomène de l’émancipation féminine.
Dans les pays occidentaux et même en Afrique, les femmes aspirent à la polyvalence dans leur travail, s’organisant de manière à ce que leur vie professionnelle n’encombre pas la vie familiale. Des femmes chef d’entreprise, PDG, DG, créatrices, managers, on en trouve de plus en plus, dans ces pays. En Mauritanie, c’est, le plus souvent, dans le cadre des PME, que les femmes s’investissent: gestion à taille plus humaine, peu de personnel, beaucoup de temps de réflexion avant d’agir. Mais cela n’entame pas leur large potentiel de créativité et de décision: ce sont des meneuses, dans l’âme. En mars 2010, selon un rapport de l’Union Européenne (UE) «l’économie gagnerait à ce que les femmes, comme les hommes, soient dûment représentées aux postes de haut niveau. […] la clé de la croissance réside dans la formule: plus de femmes aux fonctions dirigeantes». En Mauritanie, c’est en nombre qu’on les retrouve à présider des associations: 80% des ONGs mauritaniens sont dirigées par des femmes. Il faut dire que, parfois, on se croirait dans des ONG à but lucratif. Mais elles se battent, surtout, pour la promotion des droits, rares sont celles qui mettent en exergue leur créativité, leur projets. Manquent-elles de dynamisme? Non. Les femmes mauritaniennes qui dirigent des entreprises font preuve d’un dynamisme incontournable, avec des idées et des initiatives originales, capables de négocier là où beaucoup hommes ne sauraient s’y prendre. Des femmes qui travaillent dans le commerce, qui managent et dirigent des sociétés, tout en organisant leur vie familiale, disponibles et soucieuses de l’éducation de leurs enfants, affirmant leur polyvalence dans le travail, capables d’allier les deux vies et de promouvoir l’apogée d’une société par le développement économique durable.
Deux exemples, parmi tant d’autres. Marieme Ba est une femme chef de famille. Mère de six enfants, elle dirige une société de vente de matériel de construction et de prestations de services. Elle s’en sort, vraiment, grâce a son travail mais, aussi, au soutien de son mari. Son entreprise, fondée en 2004, a atteint ses premiers objectifs. Madame Ba associe ses capacités de femme travailleuse à une bonne gouvernance et au sens aigu de la bonne gestion. Elle travaille en harmonie avec son personnel, au service d’une cliente fidélisée par des pratiques efficaces et transparentes. Elle sait choisir, selon les situations, entre différentes stratégies. De son côté, Oumoye Kane, directrice de TPS, s’affirme en meneuse, s’imposant rigueur dans le travail et bonne gestion dans la conduite de ses affaires. Exemplaire, elle motive ainsi son personnel. On voit bien, dans les deux cas, où se situe la clé de la réussite. Il faut souhaiter aux nombreuses autres mauritaniennes qui dirigent des petites entreprises, gèrent des boutiques ou des salons de coiffure, un tel dynamisme et une telle rigueur gestionnaire, dans ce qui conduira les femmes à développer leurs capacités.
Houlèye Kane
Source : www.lecalame.mr le 19/05/2010