« Collecte et traitement de l’information en milieu religieux » , voilà qui a été le thème choisi par La convention des jeunes reporters du Sénégal pour échanger autour de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée tous les 3 mai.
La conférence était animée par Daouda Diouf de la Rfm et Mouhamadou Barro , vice-président de la convention et le doyen Souleymane Niang du Cored . Des débats , qui ont permis de passer au crible les problèmes qui gangrènent le quotidien des journalistes en milieu religieux .De manière unanime , il a été reconnu , que les correspondants
qui exercent dans les milieux religieux sont les plus exposés aux représailles des marabouts , surtout des marabouts-politiques , par le truchement de leurs disciples, qui ne prennent presque jamais la peine de réfléchir leurs réactions .Des exemples patents ont été donnés , justifiant de la menace permanente qui pèse sur ces deniers . A Touba et comme à Mbacké , plus précisément ,il a été fait mention des agressions perpétrées sur deux journalistes . Et ces agressions ont été attribuées à deux hommes politique et religieux . En cela , des confrères exerçant dans la cité se sont estimés , très souvent , timorés, dans leur travail , par peur de représailles futures . L’exemple d’un accident commis par le fils d’un chef religieux , habitant la cité , a été donné pour avoir été passé sous silence par l’ensemble de la presse , alors beaucoup d’entre les correspondants en avaient eu vent . Mais nul n’a osé en parler .A ce jour les victimes continuent de séjourner à l’hôpital. Touty Sèye de Sud Fm , elle , fera mention des difficultés particulières rencontrées par les journalistes- femmes, qui n’ont pas la possibilité d’accéder dans beaucoup de milieux , en plus des interpellations qui leur sont lancées , à tout bout de champ , relativement à leur port vestimentaire . Abordant le sujet autrement , il a été dénoncé les traitement parfois « très confessionnels des événements religieux » , surtout pour ce qui concerne les journalistes qui appartiennent à des confréries bien indiquées ou à des « sectes ». Dans ce sens Daouda Diouf préconisera ,au niveau des rédactions que le choix, pour la couverture médiatique de tels événements soit portée sur « les personnels les moins imprégnés »afin de s’assurer de la fidélité et de la sincérité requises pendant les comptes-rendus .Sur place , les confrères avoueront , que pour beaucoup d’informations , malgré la véracité des versions à disposition , ils sont, presque toujours , obligés de faire black-out , au risque de se faire réprimander ou agresser . Et l’occasion a été saisie pour dénoncer les agressions dont ont été victimes certains journalistes dans l’exercice de leur profession . En fait , les marabouts n’ont pas été incriminés , encore moins les politiques . Les bisbilles sont , en effet , provoquées, pour la plupart , par les marabouts qui se sont versés dans la politique , malheureusement accompagnés par des disciples très radicaux . Histoire de dire qu’en réalité , la liberté n’est toujours qu’un vain mot .
Amadou Moustapha Mbaye
Source : www.lepeuple-sn.com le 04/05/2010