Réforme des transports terrestres en Mauritanie : Les taximen sénégalais aux abois

La réorganisation du transport urbain mauritanien est en train de briser les rêves des chauffeurs de taxis sénégalais et autres étrangers.
(Correspondance) – La réforme du transport routier œuvre de la Direction générale des Transports terrestres (Dgtt) et de la Communauté urbaine de Nouakchott (Cun) est perçue comme une épée de Damoclés par les chauffeurs de taxis sénégalais, guinéens, maliens exerçant en Mauritanie. Cette réglementation qui prend effet à partir du 30 juin 2010, stipule qu’ils doivent, désormais, disposer d’une licence de taxi délivrée par la Cun pour être autorisés à circuler. Selon les chauffeurs de taxis d’origine étrangère, cette mesure va les envoyer directement au purgatoire. ‘A l’entrée en vigueur de cette mesure, il sera impossible pour un étranger de disposer d’une licence de taxi. Ce qui voudrait dire que notre métier est menacé’, clame Abderahmane, un taximan natif de Diourbel.

 

 

Ces derniers que l’on rencontre par milliers dans la capitale, Nouakchott, sont d’ailleurs très remontés contre cette réforme.

Les plus touchés par cette réforme semblent être les Sénégalais. Ces derniers majoritaires dans le secteur savent que leur avenir ne tient plus qu’à un fil. Et leurs appels du pied ne changeront rien à la situation, car les autorités mauritaniennes sont déterminées à lutter contre l’anarchie grandissante qui gangrène le secteur routier. En Mauritanie, on ne peut pas distinguer un véhicule particulier d’un taxi, tellement ce secteur est florissant. Le transport urbain est assuré par les Toyota Carina, Corolla, des Renault Laguna, Mégane, des Mercedes 190, 250… Ces taxis sont pour la plupart des véhicules personnels qui viennent concurrencer, le soir, les nombreux Mercedes 190 des taximen sénégalais, guinéens… Il s’y ajoute que le parc automobile dans la capitale, Nouakchott, dépasse les 90 000 voitures et cela cause d’énormes soucis aux autorités d’autant que ce parc automobile est en très mauvais état parce que constitué essentiellement de véhicules d’occasion, importés d’Europe et dont la moyenne d’âge dépasse les 10 ans.

Ainsi à partir du 30 juin prochain, seuls pourront circuler librement les taxis ayant une licence et peints en couleur jaune, avec un filet bleu de 5 cm sur la longueur du véhicule. Mais ces conducteurs devront aussi se soumettre aux nouvelles règles de conduire à visage découvert et de mettre une enseigne lumineuse sur le toit du véhicule. Des mesures qui visent à sécuriser le secteur du transport routier.

Mame Seydou DIOP

 

Source  :  www.walf.sn  le 25/04/2010

 

 

 

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