Il était une fois : La TVM

Si aujourd’hui, la chance a été donnée à nos politiques de s’exprimer sur cette lancinante question linguistique, de manière ouverte et sans tabou, c’est tout à l’honneur du journaliste Khalilou Diagana qui,…

 

lors de la journée consacrée à l’arabe a, en professionnel averti, demandé au PM de faire une synthèse en français. Le niet de ce dernier et les propos équivoques de la ministre de la culture ont été le point de départ d’une lutte frontale entre étudiants arabes et négro mauritaniens.
C’est sans doute avec l’ampleur du phénomène, que l’émission de débats de la Télévision de Mauritanie (TVM), al mountada qui est passée hier en direct avait mis sur la table de discussion Mohamed Jemil Ould Mansour, président de Tawassoul, Abdessalam Ould Horma, président de Sawab (parti d’obédience baathiste), Kane Hamidou Baba, président du MPR et un représentant de l’UPR.
Le sujet sur lequel devait s’articuler le débat tournait autour des questions linguistiques, eu égard aux violents incidents entre étudiants hostiles à la généralisation de l’arabe au sein de l’administration et leurs camarades favorables à cette mesure. Deux heures d’horloge ont permis aux honorables invités de cette soirée de mesurer l’ampleur du phénomène de la violence universitaire et de jauger aussi leur poids quant à l’analyse dont ils ont fait montre. Kane Hamidou Baba, Président du MPR selon beaucoup de téléspectateurs a amplement attiré l’attention, tant et si bien que, l’homme, communicateur hors pair, son expérience et sa formation aidant, a non sans pertinence campé le débat en posant les vrais problèmes de la Mauritanie. Notre pays est situé dans un arc de crise comme d’ailleurs la plupart des pays et il importe de savoir que la question essentielle résulte sur les réformes constitutionnelles. Alors que depuis 91, la constitution mauritanienne n’a pas bougé d’un iota, les lois de la république continuent d’en pâtir et il importe aujourd’hui de savoir que la question qui agite aujourd’hui l’université est tributaire de cette constitution à contre courant de l’histoire et taillée sur mesure .KHB de marteler « ce qu’il faudrait aujourd’hui c’est de revoir cette charte et d’en définir clairement la nomenclature des langues nationales qui doivent être officialisées pour en porter un intérêt politique ». « Les années 66, 79, 89, 90 et 91 constituent des repères tumultueux et d’exception dans notre histoire et rien ne doit nous faire retourner en arrière » a-t-il prévenu.
« La Mauritanie est à la croisée des chemins et l’analphabète d’aujourd’hui c’est celui là qui ne parle qu’une seule langue. Notre diversité est certainement une richesse et ne doit point nous diviser » a-t-il déclaré. Et d’ajouter « J’ai entendu pour m’en f éliciter des étudiants affiliés à un syndicat dire que nous sommes des négro mauritaniens mais nous aimons l’arabe aussi. Et vice versa des arabes clamer leur appartenance à cet espace francophone à partir duquel ils épousent leur programme estudiantin ». « On n’impose pas une langue à un peuple » s’est-il exclamé. La vraie question est de savoir comment faire pour que le mauritanien de type nouveau se retrouve dans ces deux langues qui, au demeurant, font la fierté des deux communautés qui sont appelés à vivre dans un commun vouloir de vie commune. Comment faire de telle sorte que nos étudiants aient des compétences avérées à partir de la langue dont ils ont choisi librement pour se positionner dans le monde du travail ? Ces questions agitées, Kane Hamidou Baba, les a posées sur la table de discussion de la TVM et mieux il a apporté des réponses concrètes, en interrogeant notre passé, en interpellant les dirigeants de ce pays et en engageant les politiques. « Nous avons l’exaltante mission, nous politiques, de corriger les préjudices subies, et de jouer notre rôle pleinement, non pas en jetant l’huile sur le feu mais en méditant sur ce que doivent être nos langues en corrélation avec nos besoins sociaux et économiques ». La langue dira-t-il « ne sert qu’à véhiculer des idées et celles-ci doivent prendre en compte les besoins impérieux des populations, avec à la clé notre patrimoine culturel et partant de notre économie ». Jemil Mansour aura fini d’abonder dans le même sens, n’en déplaît à l’aile radicale qui cherche plus à diviser qu’à unir un peuple que tout lie.

 

Source  :  Le Blog de Djibrill  via  www.aswat.com  le 20/04/2010

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