L’Institut Thomas More, un centre de réflexion et d’influence européen indépendant, crée depuis 2003 et basé à Bruxelles, a rendu public, en Avril 2010, un Rapport Spécial sur les relations de l’Union Européenne avec le Maghreb,…
intitulé «Pour une sécurité durable au Maghreb: Une chance pour la région, Un engagement pour l’Union Européenne».
Ce Rapport, long de quelques 28 pages (lien ci-dessous), a été réalisé par une équipe de chercheurs pluridisciplinaire qui a effectué un voyage d’étude au Maghreb, et plaide pour l’émergence d’une «sécurité durable», profitable aussi bien à l’Union européenne et à ses membres qu’aux pays du Maghreb et à leurs populations».
Elle y analyse les relations de l’Europe avec le Maghreb sous trois angles: «Les défis des sociétés maghrébines: des facteurs de pression ; «Les enjeux de sécurité au Maghreb: des facteurs de tension» et «L’intégration régionale et la coopération euromaghrébine: des facteurs de normalisation».
L’équipe de chercheurs pluridisciplinaire y invite l’UE et l’UMA à «repenser les bases de leur coopération», étant «unies face à certains défis partagés (développement économique, stabilité régionale, lutte contre le terrorisme, migrations, développement durable)».
Le Rapport reconnaît un net recul du développement d’AQMI en affirmant qu’«après une explosion des violences entre 2001 et 2008, culminant avec l’apparition d’attentats suicides jusqu’alors inconnus dans la région, l’année 2008-2009 marque une rupture dans le développement d’AQMI».
Ce recul du développement d’AQMI dans le Maghreb Central se justifie, aux yeux des chercheurs de l’Institut, par «quatre raisons principales»: l’Islam maghrébin est traditionnellement modéré et constitue un rempart culturel et religieux à la montée du radicalisme ; les actions du gouvernement algérien se sont révélées globalement efficaces dans la lutte anti-terroriste; les attaques d’Al-Qaeda contre les Sunnites en Irak ont largement terni l’image du mouvement au Maghreb ; enfin, les pratiques employées par AQMI, notamment les attentats suicides, sont étrangères aux traditions locales et «la greffe» n’a, en quelque sorte, pas pris, d’autant plus que la société algérienne a suffisamment souffert du terrorisme aveugle pour en rejeter les actions.»
Aussi, souligne-t-il, «les pays du Maghreb ont progressivement développé un arsenal pour lutter contre l’immigration clandestine en provenance d’Afrique subsaharienne».
De même qu’il fait état de «certains signaux prometteurs» pour le Maghreb, telles «les réformes politiques au Maroc, le retour progressif de la Libye dans le concert des nations, les récents progrès en termes de démocratie réalisés par la Mauritanie, les réussites économiques de la Tunisie et les succès dans la lutte contre les extrémistes islamistes», etc.
Mais, que «les enjeux de sécurité au Maghreb doivent être abordés dans un environnement élargi au sud, à l’ouest et à l’est, dans une perspective de renforcement des coopérations tant au niveau local (coordination des acteurs de terrain), régional (collaborations interétatiques et régionales), que global (implication de l’UE et des États-Unis). Cette gestion intégrée des enjeux permettra de donner une cohérence tout à la fois régionale et durable aux politiques de sécurité.»
Par ailleurs, le Rapport note que l’enlisement dans le dossier du Sahara Occidental «constitue un risque préoccupant de balkanisation de la région» et que, «l’Union Européenne doit soutenir la proposition marocaine d’autonomie», laquelle, selon le Rapport, «semble aujourd’hui la seule option réaliste de sortie de crise».
Il est à noter que l’autonomie de gestion proposée par le Maroc prévoit la mise en place d’organes législatif, exécutif et judiciaire au niveau local, dont la compétence portera sur de nombreux domaines. A l’instar des différents modèles fédéraux européens, l’Etat conservera une compétence exclusive sur les domaines régaliens, qui au Maroc comprennent notamment la sécurité, la coopération internationale et les relations extérieures, la religion ainsi que le système judiciaire.
Cliquer ici pour lire le Rapport ITM-UEMaghreb:
Source : www.ani.mr le 13/04/2010