La commune d’arrondissement de Gorée organise le 6 et 7 février prochain une série de manifestations à l’occasion du premier
anniversaire de la disparition de Boubacar Joseph Ndiaye, conservateur de la Maison des esclaves de l’île, a annoncé le maire de l’île dans un entretien exclusif avec l’Agence de presse sénégalaise.
’’Le 6 février correspond à la date anniversaire de la disparition de Boubacar Joseph Ndiaye. A cette occasion, la commune de Gorée a décidé de lui rendre hommage’’, a notamment dit Me Augustin Senghor.
Il a indiqué que le programme des manifestation sera ‘’sobre et léger’’, pour cette première édition qui débutera par un ‘’pèlerinage’’ au cimetière de Cambérène, où repose l’homme. ‘’Nous allons organiser une manifestation dans la sobriété, parce que le décès est encore frais dans les mémoires. Le programme est très léger. Il tournera autour de trois axes’’, a expliqué Me Senghor.
Boubacar Joseph Ndiaye est décédé le 6 février 2009 à l’âge de 86 ans. D’abord ancien combattant, il a assuré plus tard les fonctions de conservateur de la Maison des esclaves de Gorée. A ce poste, il a contribué comme personne à faire connaître l’enfer quotidien des esclaves détenus dans cette île située à 3 Km au large de Dakar avant d’être expédiés en Amérique.
Pour le premier anniversaire de sa disparition, il est prévu un hommage religieux avec le pèlerinage au cimetière de Cambérène et une séance de récitations du Coran. A ce sujet, le maire de Gorée a signalé que les organisateurs ont déjà rendu visite aux chefs religieux layènes de Cambérène, pour les en informer.
Le programme prévoit, le 7 février, une messe, un pèlerinage à la Maison des esclaves de Gorée, lieu où il a travaillé pour perpétuer la mémoire de la traite des esclaves, une conférence-débat autour de l’œuvre de Boubacar Joseph Ndiaye.
Dans la soirée du 7 février, il y aura, annonce Me Augustin Senghor, un spectacle ‘’Sons et lumières’’ dédié à l’ancien conservateur de la Maison des esclaves. ‘’Nous avons pu mobiliser le budget avec le soutien du ministère de la Culture. Au-delà des Goréens, c’est le Sénégal et la communauté internationale qui expriment un devoir de mémoire’’, a indiqué le maire de Gorée.
Il a ajouté : ‘’Il s’agit de perpétuer cet hommage au mois de février de chaque année en lui donnant un autre cachet. A l’occasion de l’édition 2010 du Gorée Diaspora Festival, nous allons aussi lui rendre hommage d’une autre manière à travers des manifestations auxquelles la diaspora noire sera associée.’’
‘’Je pense que Gorée, le Sénégal doivent beaucoup à Boubacar Joseph Ndiaye. Si Gorée est aujourd’hui connue comme lieu de mémoire de la traite négrière, et a été classée sur la liste du patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, on le doit essentiellement à cet homme’’, a justifié Me Augustin Senghor.
Selon lui, d’autres sites se sont orientés dans cette voie en s’inspirant de l’exemple de Boubacar Joseph Ndiaye. ‘’Nous voyons que des mémoriaux sont organisés un peu partout. Et Il ne faudrait pas que nous péchions par oubli. Et c’est le rôle de la mairie’’, a-t-il dit.